jeudi 31 décembre 2015

paillettes en vue

Et toi tu fais quoi pour le 31 ? La question que l'on se pose entre collègues depuis mon retour de vacances.
Moi ? Rien je crois, un film ? une bonne petite bouffe devant notre série chérie ?

Le dresscode du jour est pailleté, mais n'ayant rien dans mes placards, je me suis achetée vite vite en revenant de l'agence, un petit haut légèrement doré. Je ferai encore mes ongles, laverai mes cheveux, des boucles d'oreilles en fil d'or, j'ai heureusement échappé au bonnet de père Noël qu'elles avaient toutes revêtus le 24.

J'ai perdu mon kilo d'Alsace, presque traité toutes les demandes, courriers et factures de mon absence. J'aime l'idée de commencer 2016 avec un bureau rangé et une boite mail vide.

J'élabore la liste de mes résolutions pour l'année prochaine. Celles de cette année ont été partiellement tenues, mais partiellement c'est déjà très bien !

Et pour finir doucement cette année 2015, qui malgré les horreurs vécues, fera partie de ma vie et ne peut être totalement haï, voici le thème de la saison 1 de ma série chérie.



mercredi 30 décembre 2015

En attendant 2016

Je traîne la patte depuis que je suis tombée. Le muscle de la cuisse gauche semble presque tétanisé et chaque pas est un peu douloureux, mais je m'accroche, dès que j'ai un moment j'irai voir l'ostéo.
Je pensais l'appeler hier, mais la journée a filé entre mes doigts sans que j'y fasse attention. En rentrant, dans le brouillard glacé, je me suis jurée de le faire aujourd'hui, si j'y pense entre deux coups de fil.
Cinq jours d'absence, et une montagne de factures et de demandes qui attendent. Je fais cela tranquillement, rapidement mais sans stress et sans culpabilité. Les urgences d'abord et le reste au fur et à mesure, calmement, efficacement.

En rentrant dans la nuit, j'ai traversé la ville qui semble un peu vide sans le marché de Noël, la patinoire remplie de petits émerveillés, la musique festive. Ne restent que les vitrines aux mannequins clinquants, demain l'année va mourir pour mieux renaître.

Nous avons, en buvant une bière fraiche et légère, regardé deux épisodes de la meilleure série du moment, The leftovers.

Juste avant j'avais appelé mon petit frère qui devait reconduire à la gare nos parents, le spleen de la fin des vacances s'estompe lentement...

mardi 29 décembre 2015

retour...

Nous avons quitté l'Alsace alors que l'hiver semblait se rappeler brusquement qu'il était temps de s'y mettre. Herbe givrée, ciel bleu métallique jusqu'à Bâle où nous sommes entrés, pour ne plus en sortir, d'un brouillard épais et humide.

Comme d'habitude, lorsque nous sommes toute la famille réunie (ne manquaient que mes enfants, avec qui toutefois nous avons eu une conversation sur skype) je n'ai pas beaucoup bougé. Une petite ballade d'une heure et demie en compagnie de mon petit frère et ma nièce, une autre bien plus courte alors que le soleil se couchait pour m'éloigner de la maison où régnait une tension palpable et épuisante, mais la plupart du temps je suis restée à l'intérieur.


Le 26 décembre, exactement à la même date que l'année dernière, la vieille chaudière qui nous chauffe depuis plus de quarante ans, a eu un ennui qui semble cette fois-ci trop important pour que nous puissions espérer la garder encore quelques temps. Il va falloir la changer. Cest un gros budget et surtout un chantier assez terrible à envisager. On attendra un peu pour réparer la toiture.
Ce qui est rassurant, c'est de sentir que toute la famille était solidaire pour supporter ces travaux, et nous avons pu jusqu'à la fin des vacances avoir non seulement de l'eau chaude, mais nous chauffer à bonne température.

Petit à petit la maison s'est vidée de ses occupants, ma soeur qui se connait et sait que trois jours est le temps maximum qu'elle peut supporter en famille est partie la première samedi. Puis mon petit frère et ses deux ados de fils dimanche dans la soirée. Nous avons pris la suite hier en fin d'après midi après avoir dégarni le sapin, rangé la crèche aidés de nos neveux adorés.
Restera pour quelques heures les parisiens qui partiront les uns en voiture et les autres en train et nous croiserons alors tous les doigts pour que la chaudière tienne encore quelques semaines, le temps que le risque de gel s'estompe.

Noël est bel et bien terminé, et tout à l'heure je reprendrai le chemin de l'agence où m'attend sans aucun doute, un petit paquet de merdouilles à régler en urgence.



vendredi 25 décembre 2015

Joyeux Noël


jeudi 24 décembre 2015

Le jour du sapin


Notre terrain est une ancienne sapinière plantée tout exprès pour fournir à Noël des petits arbres bien calibrés. 
Or, ces épicéas non exploités ont poussé si haut qu'ils n'ont plus rien de ce que l'on attend d'un sapin de Noël, même pour la place Kleber.

Difficile de trouver notre bonheur et chaque année le casse tête est de plus en plus difficile.

Heureusement nous avons trouvé, juste à côté de la maison, un petit sapin d'à peine trois mètres qui fera l'affaire, bien qu'il soit un peu dégarni. Le voici encore dressé fièrement, tout à l'heure nous le scierons et le décorerons.
Pas de peine à avoir, il n'aurait de toute façon pas pu s'épanouir plus, trop près de la maison, trop dangereux en cas de gros coup de vent.

Et puis une fois qu'il aura fait son show, nous le laisserons sécher et il fera quelques petites bûches pour le fourneau à bois.

mercredi 23 décembre 2015

Plantage

Mon Mac fait des siennes ce matin. Il s'allume, mais je n'ai accès à aucune fonction ensuite.
 
Je tente de faire un billet sur l'IPad, mais c'est non seulement inconfortable et je n'arrive pas à mettre une photo prise au réveil pour illustrer la journée.

Je vais donc attendre que le grand chef spécialiste dès plantages d'ordi émerge de sa chambre.

Je crains que malgré tout, ce soit plus de l'ordre d'un SAV Apple.

Il va falloir que je me penche sur la particularité d'un billet Ipadé si je veux continuer mon rythme quotidien.

Mais s'il y a bien une chose qui ne perturbera pas Chamade, c'est bien mes problèmes de blog !

mardi 22 décembre 2015

Solstice


Le ciel ne s'était pas encore teinté de bleu qu'elle piaffait déjà devant la porte fenêtre, sortir, courir dans l'herbe froide, son désir la faisait vibrer. J'ai entrouvert la porte, elle s'y est glissée sans bruit, fondue dans le noir.

Dans la chaudière du bois brûlait encore, une seule grosse bûche à mettre, remonter un peu le chauffage, je suis allée me faire mon café et lentement le ciel s'est coloré pour cette journée la plus courte qui verra débarquer mes parents.

Les paquets sont emballés, dorés et pailletés, les bûches achetées dans le congélateur, hier nous avons bu de l'Asti et trouvé cela très sucré, proche d'un vin nouveau. Dans ma tête je chantais La mort de Juju que je connais encore par coeur alors que je l'écoutais lorsque j'avais à peine quinze ans.

... , Alors on a sorti Une caisse d'Asti Dit Spumante Les Xérès et Chianti Les bouteilles de Pastis Odorantes... " la voix de Juliette Gréco m'accompagnant, une coupe pétillante aux lèvres, je réalisais un de mes rêves d'ado...

lundi 21 décembre 2015

temps suspendu


Alors que règne ici un silence doux malgré la pluie aux notes cristallines frappant la gouttière, j'imagine mes collègues dans le feu de l'action. Chamade est sortie braver ce temps humide, a-t-elle dormi un instant cette nuit ? Cette maison immense terrain de jeux où les souris ont élu domicile, pays de cocagne.
Je bois mon café, JP dort encore, des oiseaux pépient, l'hiver est décidément loin cette année.

Tout à l'heure j'irai faire quelques courses, un dernier tour avant que la famille ne débarque. D'abord mes parents qui cette année prennent le train, puis le lendemain ma soeur elle aussi par les rails alors que les derniers parisiens auront choisi la route. Mon petit frère de Strasbourg viendra sans doute en tout dernier, avec ou sans ses deux fils qui toujours hésitent à venir voir ce côté de la famille que leur mère exècre tant.
Croisons les doigts que cette année rien ne vienne bouleverser Noël.

G. de son côté ne fêtera pas Noël, pas de neige, température estivale, cousin absent. Il aura pour compagnons les deux chats qu'il garde et transforment son studio en terrain de jeux. Pas de Noël donc, a belle excuse pour ouvrir dès réception le paquet envoyé il y a à peine cinq jours.

Et C. est sur son île chérie, Rodrigues ensoleillée elle aussi, mais Noël bien vivant.

Il est temps que je démarre ma journée !

dimanche 20 décembre 2015

Vacances

Nous avions rempli la voiture et Chamade, juste avant que l'on ne pose sa caisse dans la voiture, a fait son caca rituel. Cela nous a permis de voyager sans odeur, et seuls ses petits miaous, nous rappelaient qu'elle n'aimait décidément pas voyager.

Nous n'avons quitté le brouillard épais qu'aux alentours de Bâle et malgré la déviation autour de Kaysersberg pour cause de marché de Noël, nous sommes arrivés tout juste après seize heures, le temps d'embrasser mon petit frère qui avait chauffé la maison et repartait chez lui.


La maison est silencieuse, nous buvons une bière tranquillement, demain nous irons faire un tour dans la forêt, repérer celui qui sera cette année le roi des sapins. Peut être même irons nous faire un tour aux fameux marchés de Noël des environs.
Nous avons le choix, Kaysersberg, Riquewihr, Colmar...

 Mais là, simplement, un bouquin et le silence suffisent amplement à nous contenter.

samedi 19 décembre 2015

Au pas des oies

Elles cancanent, elles se débarbouillent le bec et picorent leurs graines.
La petite troupe sagement attend de défiler.


Un petit selfoie avant le départ...



Et c'est parti pour un tour triomphal !



Ode à la joie de Beethoven

vendredi 18 décembre 2015

Ziiiiiiiiiiiiiiiip plaaaaaaf !

C'est toujours très rapide, on marche, d'un bon pas, et la seconde d'après on est par terre, sans doute dans une position frisant le ridicule.

Hier le brouillard inondait de son humidité chaque atome de la ville, je venais de poser mon vernis et gardais mes mains éloignées de ce qui aurait pu griffer la couleur juste avant qu'elle ne soit tout à fait sèche, j'étais comme toujours ces derniers temps un peu juste, à peine vingt minutes devant moi, entre courir et marcher vite.

Un oeil sur l'écran de mon portable dans le cas improbable où je recevrais un mail, le nez dans mon écharpe, c'est là que brusquement j'ai fait le grand écart sur un parterre de feuilles glissantes posées sur des dalles en marbre noir patinoire. Ziiiiiiiiiiiip blaaaaammmm !

Bref coup d'oeil alentour, personne OUF ! Dignité sauvée !

Mais en me relevant, faisant le tour de mon moi physique, Hésitation... réflexion... il m'est vite apparu que je ne pourrai passer la matinée avec ces grosses taches marron sur les cuisses et le genoux droit.
Tant pis, je serai en retard, deux fois en une semaine alors que depuis sept ans je ne l'avais été qu'une fois un matin où mon réveil n'avait pas fait le travail.

J'ai appelé l'agence, je suis rentrée vite vite, bon dieu que les muscles étirés brutalement ont du mal ensuite à travailler souplement, me suis changée et hop hop en baskets cette fois-ci, je suis repartie d'un bon pas, serrant les dents le nez vissé sur le sol.

Le bon côté de la chose, c'est qu'en regardant les résultats de mon bracelet UP, j'avais explosé le compteur, deux mille pas de plus ! Youhou !

jeudi 17 décembre 2015

la visite

Adossées contre le mur gris vert du hall de cet hôpital qui accueille une fois encore Garance, nous attendons.
Tout à l'heure nous avons fait la queue dans la petite cafet, sandwich que nous dégustons tranquillement  en bavardant avant que la porte du service daigne s'ouvrir aux visiteurs.
Solène traverse des orages dans son couple, désemparée par cet avenir qu'elle n'imaginait pas, tout en mordant à pleines dents dans son pain aux graines, réfléchit et analyse. De collègues nous sommes devenues copines, ensemble depuis plus de sept ans, un bail. Parfois un médecin affairé, stéthoscope autour du coup, blouse volant vivement au rythme de ses pas, passe. L'ascenseur s'arrête, un homme indécis sort, perdu, droite, gauche, hésite et lentement s'en va.
Pas de bruit, à travers les vitres les montagnes enneigées se perdent dans les nuages. Les minutes s'égrènent doucement et arrivent sans bruit sur l'ouverture attendue. Nous longeons le couloir, elle est là, couchée et vulnérable.
Son sourire s'éclaire de nous voir toutes les deux, mais vite il faut ressortir, couloir, attendre, à nouveau adossées, regardant une femme au regard perdu, accrochée à la main courante aller, retour, aller...
De la chambre les aides soignantes s'activent, quart d'heure volé à notre visite, la porte s'ouvre, nous revenons et elle s'illumine, elle a déjà oublié que nous étions là à l'instant...

mercredi 16 décembre 2015

Séisme

JP qui donne l'adresse de mon blog sans me consulter !!! NON MAIS JE RÊVE !!!

On papotait tranquillement avec C. (par skype) et tout fier il dit, j'ai donné l'adresse de ton blog à Monsieur Diot.
C. et moi AHURIES !!!!!!!!!
Mais tu aurais pu me consulter avant ? Ben c'est lui qui me l'a demandée, c'est toi qui lui a dit que tu avais parlé de lui sur ton blog.
Ah ben non désolé chouchou, moi j'ai simplement dit que j'avais parlé de ses excellentes tartines de foie gras sur internet et de son vin chaud délicieux, mais je n'ai pas du tout fait référence à mon blog. Je m'en suis bien gardée.

Message donc à ce peut être nouveau lecteur :
Soyez gentil de ne pas dire qui est derrière ces notes périssables, je tiens absolument à mon anonymat.

Du coup je suis entrain de réfléchir à mettre certains billets en mode privé. Cela doit être faisable sur Blogspot non ?

Mais, comment sait-on qui est derrière le pseudo qui demandera le fameux mot de passe pour accéder aux billets protégés ?

Quel casse tête !


Edit du lendemain... soit je dois mettre tout le blog en privé, soit il reste public, impossible de ne mettre qu'un article en mode discret.

mardi 15 décembre 2015

des paquets et des hommes

Je pèse tout ce que je vais mettre dans les deux paquets que je prépare amoureusement, je pèse et je peste de devoir noter ce qu'il y a dans chaque carton, le prix des cadeaux envoyés, le contenu qui doit être bien détaillé et qui enlèvera d'un coup la surprise de l'ouverture. 

Ah si seulement je pouvais simplement poster ces paquets sans autre note que leurs adresses, s'il n'y avait pas ce foutu passage en douane qui rend aléatoire la réception d'un cadeau encore emballé. Cette distribution qui souvent s'étire sur plusieurs semaines. Je râle et me revient alors ce que me racontait C. dimanche.
Deux jeunes syriens, embauchés aux Comores pour un chantier, trajet aller payé par la boite et puis... plus rien, ni salaire, ni retour. Ils sont là, abandonnés, sur une île qui ne peut les garder, un avenir qui deviendrait abominable s'ils rentraient chez eux, leur village en ruine, la famille décimée. De Syrien à Si rien !
Cela semble si loin et puis tout à coup ils deviennent vivants, leur histoire prend corps, et on réalise combien ces hommes et ces femmes sont abandonnés de tous.

Alors mes deux paquets un peu chiants à faire, je me dis que j'ai de la chance de n'avoir que cela comme emmerdes et je voudrais pouvoir ouvrir ma porte à ces deux jeunes, tout jeunes hommes qui n'ont d'avenir que l'exode ou la guerre.

lundi 14 décembre 2015

Dead Line

Week end carte bleue mais la hotte est pleine et il ne reste maintenant plus qu'à emballer les cadeaux.

Week end téléphone également, ma soeur, ma mère soit en tout plus de deux heures de conversation, et nos enfants chéris par skype. Quel bonheur que ce skype !

Il fut un temps, et je crois en avoir parlé dernièrement, où communiquer avec un expatrié était bien plus aléatoire.
Mon grand frère resté trois ans au Liban, était injoignable et seule la valise diplomatique permettait d'envoyer des lettres tous les quinze jours. Pour moi qui adorais écrire, rien n'était plus agréable que de préparer amoureusement à ce grand frère chéri de longues lettres, bourrées de fautes d'orthographe, racontant la vie à la maison. Mais tout de même, quinze jours aller et quinze jours pour la réponse, c'était si long alors que le pays était en guerre.

Hier il a simplement fallu attendre que G. sorte de sa sieste pour pouvoir les joindre (ils avaient fait une longue balade escarpée épuisante). Nos deux grands enfants, face à nous, dans leur studio climatisé, bavardant ensemble, les chats baguenaudants et foutant un peu le bordel (G. garde une paire de chat pendant un mois, des chats jeunes et dynamiques). Quel plaisir ! Et pour mon coeur de mère un peu angoissée de nature, rassurant !

Après avoir raccroché, nous avons dîné, salade d'endives et pommes de terre accompagnées de délicieux fromages.

Et ce matin en montant sur la balance j'ai pensé - Di'donc Valérie, il va falloir se calmer avant les fêtes là !

dimanche 13 décembre 2015

Le marché de Noël

En bonne Strasbourgeoise qui se respecte, je suis allée au marché de Noël... d'Annemasse.

En rentrant du bureau vendredi soir, j'ai traversé d'un bon pas la place de la Mairie et la rue de la République. Une patinoire envahie de tout petits enfants, des odeurs de vin chaud et de diots arrosés de raclette, des chants de Noël enguirlandés, une foule hétéroclite et quelques bidasses armés jusqu'aux dents.

Alors hier soir, mon JP sous le bras, je suis retournée vers ce marché de Noël qui avait quelques atouts bien tentants. Nous sommes arrivés un peu trop tard, la raclette géante était terminée et les chalets refermaient leurs volets, mais il restait un irréductible savoyard, oenologue et spécialiste de fromages chez qui nous avons bu le meilleur vin chaud de notre vie.
Au retour nous nous sommes arrêtés chez Mathieu Rapp qui sous son petit chalet de bois, vend ses oeuvres pleines d'humour. Nous avons bavardé un peu nous promettant de revenir dimanche pour choisir une de ses sculptures.

Et aujourd'hui, après avoir voté, nous avons foncé chez notre oenologue-fromager déjeuner d'une merveilleuse tartine de foie gras arrosée d'un Tariquet premières grives. Je crois que nous avons atteint là le sommet de la gastronomie. Du pain légèrement grillé, recouvert de deux grosses tranches de foie gras tout juste tiédies et ce Tariquet ce Tariquet !!!
La seule chose qui pourrait me faire croire qu'il y a là haut un dieu faiseur de miracle.

En rentrant nous avons choisi chez notre jeune sculpteur, une coccinelle haute sur pattes qui fera un très beau cadeau à ma maman.

Et ce soir, une fois de plus, nous boycotterons les ondes !

samedi 12 décembre 2015

Nos petites madeleines.

Chaque mercredi nous recevons bien caché, sous pli gris argent, l'exemplaire de Charlie Hebdo.  Comme beaucoup, choqués par le premier attentat de cette année et pour montrer notre refus à cette violence voulant interdire la liberté, nous nous étions abonnés. 
En presque un an, une seule Une m'a plu. Celle où, troué de balles, le personnage boit du champagne qui s'écoule à flot par ses trous. Pourquoi celle ci particulièrement ? Peut être qu'elle me rappelle un peu Charb qui restera pour moi irremplaçable.



Je ne peux dire que j'adhère à tout. Je parcours rapidement, mais systématiquement je lis le billet de Philippe Lançon. Souvent j'y retrouve évoquées des cicatrices qui chez moi sont invisibles mais me parlent intimement.

Dans le billet de cette semaine, il raconte sa énième hospitalisation et parle de sa "petite madeleine hospitalière", lorsqu'il ouvre la porte de la salle de bain, sent cette odeur si particulière acide, sucrée qui émane du carrelage, de l'aération et du désinfectant, une odeur de quetsche pour moi.

Il y a, lorsque l'on revient à l'hôpital pour une nouvelle hospitalisation, une sorte de fatalisme, encore et encore, histoire sans fin. Soit par ambulance, dans l'urgence, soit au petit matin pour démarrer un séjour dont on ne sait pas vraiment quand il se finira.

J'y entrais en pleine santé, mais j'avais dans mes bras un petit bonhomme très mal en point.
Souvent le service était encore endormi, et l'on nous installait en attendant dans une chambre que seul le couloir éclairait. Tout de suite, cette odeur nous enveloppait. Apaisante, rassurante. Nous étions dans notre univers.

Chacun sa petite madeleine hospitalière, celle de G. était l'odeur de la soupe qui envahissait le service au moment du repas. Dès qu'il a pu marcher, il se précipitait devant le grand chariot en aluminium brossé, et regardait en humant, sourire aux lèvres, cette promesse délicieuse.
Qui sait si maintenant encore, ce lointain souvenir se réveillerait alors en sentant cette odeur que beaucoup exècrent.

Nos madeleines sont uniques et pourtant universelles.

vendredi 11 décembre 2015

batterie et guirlandes

J'ai une nouvelle batterie. Marcher n'est pas si économique, ressemelage régulier des chaussures, batterie qui n'est pas assez souvent utilisée et meurt aux premiers froids, facilité à m'arrêter dans les magasins au retour d'où petits achats s'ajoutant aux courses faites le week end , non vraiment, marcher n'est pas si économique que cela. Reconnaissons tout de même que mon dernier plein date de la mi septembre, et que le réservoir est encore rempli !
C'est en allant faire changer, à la demande de Toyota, le  système pyrotechnique de l'airbag frontal (ne me demandez pas à quoi cela sert ) que JP a eu des problèmes de redémarrage . J'ai préféré qu'il en profite pour faire changer la batterie et allez hop, soyons fous, mes balais d'essuie-glace (de l'avantage d'avoir un compagnon à la maison qui s'occupe des merdouilles à faire durant mes heures de travail).
Parée pour l'hiver !
Maintenant il faudra encore nettoyer l'intérieur, pour que quand je ramène ma copine de blog à la douane, elle ne soit pas obligée de pousser le petit merdier qui s'amoncèle tranquillement et ça, je crois bien que je vais devoir le faire moi !

La fin de l'année approche à grands pas, et pas une seule boite de chocolats, pas une seule bouteille de champagne déposées par mes artisans. C'est la crise !!

Hier soir le grand chef a rapporté un très joli Normann que mes collègues vont décorer demain.
Ici c'est JP qui a repris les choses en main. Attendant que la voiture soit réparée, il a découvert Gifi, et est revenu enthousiaste. Tu verrais me dit-il, les merveilles que l'on trouve dans ce magasin. Des bonnets de Noël, des bonnets avec des bois de rennes, des boules de noël décorées, LA MOITIÉ DU MAGASIN ! Il me fait peur !
Pour l'instant il s'est contenté d'une guirlande de boule qui s'allume et qu'il tente désespérément de faire tenir sous les meubles de la cuisine.  Je l'ai menacé de divorcer s'il rapporte les horreurs qui le font tant rêver.


De son côté, loin de toute cette agitation, Chamade Hiberne.


jeudi 10 décembre 2015

le mystère ukrainien

Depuis quelques temps mes statistiques montrent que brusquement un billet sort de l'ombre et est consulté des dizaines de fois durant une semaine pour être ensuite abandonné pour un autre. Le nombre de vue correspond exactement à celui enregistré pour l'Ukraine.
Cela ne ressemble pas à l'oeuvre d'un robot qui vient une minute et enregistre d'un coup une centaine de vue, non, là c'est tout au long de la journée. Comme si ce billet était mis en lien quelque part et consulté lors de la lecture d'un billet l'incluant. Il s'agit de billets anciens, 2010-2011, sans intérêt particulier, assez courts.

J'ai fait une recherche sur internet, mais mes notions informatiques sont assez rudimentaires et je n'ai pas trouvé d'autres endroits que mon blog publiant ces billets.

La seule crainte que j'ai, c'est que l'on essaye de s'emparer de mon blog pour le détourner comme cela est arrivé à Jujunette des Alpages.

JP lui a trouvé l'explication, il s'agit me dit-il d'un ukrainien atteint d'Alzheimer qui constamment retombe sur le lien qu'il a enregistré et se dit "Ah mais tient, un nouveau blog que je n'ai encore jamais lu !"

Encore faudrait-il qu'il sache lire le français !

mercredi 9 décembre 2015

du retard et de la sérénité

Près de six mois pour avoir un certificat de scolarité de l'université de l'Ile de la Réunion SIX MOIS ! Mais là, à part une faute de frappe, je viens enfin de l'avoir. Maintenant il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que cela soit encore accepté par le centre des impôts suisses.
Le premier certificat que G. avait eu, qui semblait le définitif d'ailleurs, n'était ni signé ni tamponné, ni daté, tout juste s'il y avait son nom et malgré cela il y avait noté qu'aucun duplicata ne serait délivré. La rigueur administrative suisse, contre celle foutoiresque des iles lointaines, le choc culturel assuré. D'ailleurs le premier courrier envoyé avec le certificat foireux n'a donné aucune réaction du département fédéral des finances suisses, c'est dire.

Je ne crois pas qu'il y ait eu une année où j'ai été autant en retard pour les cadeaux qu'aujourd'hui. Les jours filent à une allure vertigineuse, je n'ai pour l'instant qu'un cadeau et même les petits trucs prévus pour mes enfants sont encore en rade sur la commode de la chambre. Je vois le coup où j'achèterai le dernier week end, des bonnes bouteilles et basta. Je suis étonnamment sereine, je vieilli c'est sûr.

J'ai retrouvé une qualité de travail parfaite, bonne ambiance, travail qui roule, je me dis que malgré les petits désagréments, j'ai une chance folle de pouvoir faire ce que j'aime avec même parfois des petites pauses pour souffler entre deux rounds. Et si certains clients peuvent se montrer grossiers injurieux, j'ai affaire très souvent à des personnes non seulement courtoises, mais heureuses de m'avoir comme interlocutrice et c'est bon pour l'égo !

Et sinon cela fait trois mois que je marche, une heure chaque jour, et que je n'envisagerai plus une seconde de prendre ma voiture lorsque je suis un peu limite. Je marche plus vite s'il le faut, j'arrive à l'heure toujours, et mes fesses sont bien plus fermes !


mardi 8 décembre 2015

Danser entre les tables

Fermez les yeux, mais juste avant posez le bras sur le 45T, 


Ecoutez,

rue Vauban, 1975, vous êtes assis à une table d’un bistrot de quartier, devant un demi, un café, le plat du jour.
Au bar quelques policiers en pause, un ou deux taulards de sortie, un groupe de bidasses. A mi hauteur une nappe légère de fumée, mélange de gauloise, boyard, stuyvesant, virevolte au gré du ballet de ceux qui entrent, ceux qui vont vers le jube box mettre une pièce, regarder le disque se poser sur la platine et la musique démarrer.
Je suis là, à peine dix huit ans, la vie est encore si pleine de surprises et j’ai le monde dans ma main. Une robe noire, des cheveux rouges, les yeux si souvent embrumés de mes nuits courtes, cigarette allumée, plateau dans une main, je sers les clients et je m’en fiche tellement de mon avenir, je travaille au noir, je viens si je veux, demain je serai déjà loin.
Les petits vieux m’ont adoptée malgré mes bières aux faux cols gigantesques, mes cafés un peu trop secoués, ils aiment mes seins libres, ma jeunesse insolente, je suis parfois si loin.
Alors pour me voir sourire, danser comme si plus rien n’existait d’autre que cette joie d’être vivante, ils se lèvent et comme un cadeau ils choisissent le seul morceau qui m’enchante dans la boite à musique collée juste à côté de la porte des toilettes, Never turn your back on mother earth des Sparks. Certains soupirent, d’autres ferment les yeux, je danse. Tout à l’heure j’irais rejoindre mes copains, eux resteront à leur table, jouer aux cartes, attendre que le jour tombe.

Et si demain je reviens, pour fêter mon retour l'air de rien, ils se pencheront sur le jube box, semblant un instant hésiter, glisseront un francs dans la machine et nous écouterons encore et encore ces Sparks qui me font danser entre les tables.

lundi 7 décembre 2015

Le fils de Saul

Samedi nous sommes allés voir Le Fils de Saul au Ciné Actuel. Dommage que les sièges soient si défoncés que l'on rase le sol en plongeant vers l'avant. 

Dans un camp d'extermination nazi, des hommes sont chargés du bon déroulement de la phase finale. Ils dirigent vers les chambres à gaz des hommes, des femmes et des enfants dont on devine les corps et l'on entend les cris et les pleurs. Ils doivent ensuite dégager les corps pour la fournée suivante, les apporter au crématorium puis disperser les cendres dans un fleuve qui passe à côté du camps.
Saul retrouve dans le tas de morts un enfant qui a survécu mais qui évidemment sera achevé par un nazi rapidement. Son corps doit être autopsier pour comprendre la raison de sa survie. C'est à ce moment que Saul change le but de sa vie, alors qu'il faisait partie d'un groupe qui préparait la révolte et le saccage du crématorium, il n'a plus qu'une obsession, enterrer selon les rites juifs cet enfant qui devient le fils dont il ne s'est jamais occupé. Il doit trouver un rabbin en urgence, récupérer le corps de l'enfant, tout en continuant son travail.
Ce film est bouleversant, mécanique de l'urgence, processus de déshumanisation poussé à son extrême, tous le monde s'affaire comme si les âmes avaient désertées à jamais le corps de ces hommes voués, eux aussi ,à une mort certaine.  Mais Saul, en cherchant désespérément à donner à cet enfant une sépulture, recrée son humanité, unique sourire sur ce visage brisé.

Le lendemain la France votait FN, et il me semble bien que le 13 décembre, un mois pile après les attentats, je voterai pour la première fois de ma vie Blanc !

dimanche 6 décembre 2015

dimanche

Le bureau de vote était comme d'habitude, assez vide, et comme d'habitude nous y avons croisé Claude G. que nous ne voyons plus que là, étonnamment nous votons toujours ensemble à la même heure, quelque soit l'heure à laquelle nous allons. Cette fois-ci il était seul, son épouse trop loin lui avait donné procuration.
Dans l'isoloir, quelqu'un avait scotché à hauteur d'yeux dupont et gnan. Etait ce de l'humour ? J'ai arraché l'affichette et l'ai signalé. Mais qui serait brusquement tenté de voter pour lui ?

Et puis JP est parti dans ses Vosges natales, enterrer un oncle devenu sénile.

Alors je me suis attelée au sapin qui depuis qu'il avait été laborieusement monté, restait sobrement vert dans son coin. Il manquait des boules dorées, ni une ni deux j'enfourchai ma Yaris et fonçai chez Botanic. Mais quelle déception, des décorations il y en avait, mais rien de simple, les boules toutes décorées de paillettes, dessins, plumes etc. Je voulais des boules dorées unies, à l'unité,  je me suis rabattue sur deux boites panachées doré brillant et doré mat pour en avoir six sans fioritures et brillantes, et en ai profité pour prendre un pot de Cyperus zumula spécial chat.

La maison est propre, rangée, et le restera jusqu'au retour de JP !

Une lessive tourne, je vais encore faire ma compta, et m'offrirai peut être une bière de Noël, refusant d'allumer la télévision.
Me plonger dans un livre sera bien plus agréable que regarder ceux qui vont sans doute triompher tout à l'heure.


samedi 5 décembre 2015

C'est le ouikène !

J'ai dormi cette nuit, vraiment dormi, près de huit heures, et j'en avais vraiment besoin, vraiment. Si seulement je n'avais pas fait ce long cauchemar ! Rêver que le front national gagnait toutes les régions, que nous basculions dans une France rance et haineuse.
Demain j'irai voter, évidemment.  Et le soir je ne regarderai pas les longs débats suivant les résultats. J'espère toujours qu'il y aura un sursaut républicain, et chaque fois je tombe des nues. Mais je ne peux imaginer que tant de français soient aussi cons.

J'ai reçu jeudi matin un e.mail d'une telle grossièreté, tellement insultant, que toute l'agence en a été bouche bée. Je me suis fait un plaisir de remettre à sa place cet homme, choisissant mes mots avec délectation. Aucune grossièreté, bien au contraire, le plonger dans sa vulgarité avec classe. Il a gagné une place de choix dans mon petit cahier noir, ma mémoire d'éléphant le dessert, et moi de ne pas m'être rabaissée à son niveau m'a fait le plus grand bien.

Mais cette semaine s'est si bien terminée que cela a été effacé d'un coup. Enfin du chauffage chez une toute jeune femme adorable qui grelottait depuis plus d'une semaine alors qu'il semblait impossible de trouver l'origine de la panne. Le temps trouvé enfin pour classer et diviser deux classeurs débordant qu'il devenait impossible de les ouvrir sans que tous les feuillets s'échappent. Des devis acceptés dont il semblait que je n'aurais jamais l'accord...

Je n'ai toujours aucun cadeau, G. lui a enfin récupéré son calendrier de l'avent qui l'attendait depuis plus d'une semaine à la poste, C. elle trouvera le sien mardi lorsqu'elle arrivera à Mayotte.
Chaque matin moi aussi j'ouvre une case, et je redécouvre ce plaisir enfantin d'un minuscule cadeau quotidien pour patienter jusqu'au 24.

dessin de JP sur Chamade & Co.

vendredi 4 décembre 2015

la magie de Noël -3-

Mais bientôt la porte sonnerait, il fallait se préparer, se faire beaux disait Maman. Cheveux lavés évidemment, jolie robe pour les filles, chemises propres et repassées pour les garçons. Un peu de rose aux joues si l'on passait juste à côté de Maman entrain de se maquiller. 

Dans la maison les bouquets baignaient dans de l'eau claire, les narcisses dont les bulbes posés sur les cailloux gris et doux, trouvés sur la plage cet été, venaient à peine de s'ouvrir laissant flotter un parfum entêtant, il y avait sur la table les bougeoirs aux longues bougies blanches que l'on allumerait juste avant de passer à table.

Voilà Grand Père et Grand'Mère, puis Aïa suivie de Mamie. Brusquement nous y sommes, Noël peut commencer. Il y le bruit du papier froissé des bouteilles emballées que l'on emporte vite vite à la cuisine, des manteaux si froids que l'air glacé nous enveloppe lorsque nous allons les suspendre sur le grand  porte manteaux aux crochets dorés, les baisers, les Mais tu as encore grandi, les Mamie vient voir le hamster, on lui a décoré sa cage.

Cela sent bon dans toute la maison, mais comment se fait il que nous soyons de nouveau tous cantonnés dans les chambres ? Grand Père est allé voir les dessins de T. et Aïa aide Maman à la cuisine. Grand'Mère et Mamie sont assises sur nos lits et déjà se racontent des petits bouts de leurs vies. Si l'on pouvait exploser d'excitation et d'impatience nous ne serions plus que des petits confettis voletant dans l'air.

Et soudain, du fond de l'appartement, un chant de Noël s'élève et grandi, envahi l'espace, les lumières se sont éteintes, il fait nuit.

Alors, en procession, lentement, nous avançons dans le couloir, vers la porte de la chambre qui s'est enfin ouverte, IL est là !
Le sapin aux boules argentées, les guirlandes touffues, bougies qui dansent et cierges magiques aux milliard d'étincelles, feux d'artifice merveilleux. C'est Noël oui, et la crèche cachée sous les branches laisse imaginer un pays où l'on se perdra encore des jours et des jours en rêvant.

Encore un instant, un peu de temps sans bouger, à écouter la chorale qui chante l'enfant nouveau né, le sapin qui brille, la famille étrange que reflètent les boules qui tournent lentement.
Et puis vient LE moment, celui où Papa heureux nous dirige chacun vers notre coin à nous, là où des paquets aux papiers dorés, argentés, rouge et vert, aux rubans aériens cachent des cadeaux magnifiques.
Un bouchon de champagne traverse le salon, les verres pétillent,  il y a des cris de joie, des baisers qui claquent, des rires et Noël partout, la plus belle fête du monde !


Jamais, jamais l'on avait été si heureux !

jeudi 3 décembre 2015

la magie de Noël -2-

L'enfance, ce pays où l'intuition s'efface devant le merveilleux.

Nous jouions à jouer, tous nos sens affutés cherchant à décrypter les bruits qui provenaient de la partie interdite excitant notre attente.

Jamais nous n'aurions enfreint l'interdiction, d'instinct l'on savait que l'on aurait brisé une part du rêve, mais tout de même, cette porte d'entrée qui claquait, aller-retour d'une sortie éclair de notre père, ce bruissement qui accompagnait ses pas...

Ce jour là nous évitions les disputes, comme s'il fallait arriver devant le sapin blanc comme neige, pour ne pas gâcher la nuit magique qui s'annonçait.

Vite chacun cherchait encore à préparer des surprises à poser sous le sapin, on chuchotait, on se cachait, puis juste après on courait à la cuisine pour voir ce que maman préparait - on peut t'aider ?

On ouvrait une boîte, on touillait une sauce, on léchait un plat, de l'autre côté du couloir le silence régnait.

Et puis l'air de rien, sourire discret, papa revenait de son pays lointain. D'un regard il confirmait à maman que tout était prêt et la porte du couloir se rouvrait. Mais la chambre elle, restait fermée, rideaux tirés.

Il fallait maintenant préparer la table pour Noël, nappe blanche, vaisselle de porcelaine, verres à pieds pour les différents vins, à eau, serviettes pliées artistiquement...

Nous respections le périmètre interdit autour de la chambre.
Ah bon ? La chambre était fermée ? Personne ne l'avait remarqué !

mercredi 2 décembre 2015

la magie de Noël -1-

Il y avait bien cette porte vitrée, verre cathédrale dont on devinait partiellement ce qu'elle cachait, qui étonnamment restait fermée alors que mes parents étaient levés et s'activaient déjà. 

Longtemps mes parents partageaient leur chambre à coucher avec le salon. Un canapé en velours raz, vert sombre, qu'ils dépliaient le soir, poussant la table basse, fermant les rideaux aux merles, créant d'un coup de baguette magique une vraie chambre, effaçant le salon où nous recevions les amis pour prendre le café ou un apéritif. Papa fermait ensuite la double porte de la salle de séjour accolée au salon, et le petit clac des loquets signifiait qu'il était temps de filer chacun dans notre chambre.  
Le matin, avant de replier le lit, pour redevenir salon, la chambre  était longuement aérée, la double porte et celle vitrée du couloir grandes ouvertes. 

Mais le 24,  une fois que l'air vif et frais de décembre avait balayé celui de la nuit, elles étaient refermées. 

Alors lentement montait, bruissante, l'excitation !

On s'activait, les invités ne viendraient qu'en fin de journée, Maman à la cuisine, et nous, vaquant à nos occupations. 
L'appartement était séparé en son milieu par une porte vitrée. D'un côté les chambres, la salle de bain et la cuisine, de l'autre le séjour, le salon, la salle d'attente et le bureau de Papa. Et ce jour là, bien que Papa ne travaille pas, que nous soyons en vacances, cette porte restait elle aussi fermée et nous avions ordre de sagement jouer dans nos chambres. 

Il se passait un truc !

mardi 1 décembre 2015

1, 2, 3 livres

Le 13 Novembre j'ai abandonné le livre que je lisais, hypnotisée et abasourdie par les photos qui défilaient sur twitter et les journaux en continu relatant les attentats. Je n'avais plus le goût, l'esprit de lire autre chose que ce qui se rapportait à ce que l'on vivait à ce moment là.

J'avais commencé Novembre par un tout petit livre - à ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal - Cela parlait justement de ce processus d'absorption d'une info qui bouleverse.
Octobre 2013, elle est dans sa cuisine et entend à la radio l'information d'un naufrage à Lampedusa. Elle décortique alors ce qu'elle ressent et ce qu'évoque le nom de l'ile qui lui ravive des souvenirs, des films et livres qu'elle a aimé, sans cesse elle revient à ce qui se passe alors qu'elle est seule dans cette cuisine. Je n'ai pas été transportée comme je l'avais été par Réparer les vivants, mais j'y ai retrouvé ces instants où la mémoire réveille des souvenirs alors que l'on vit un présent si violent.

J'ai embrayé aussitôt avec Soudain seuls d'Isabelle AUTISSIER - Leeloolène m'avait fortement conseillé de le lire. Et grâce à elle je suis partie sur des rives glacées où se passe cette histoire terrible. Un jeune couple amoureux embarqué depuis déjà plusieurs semaines sur leur voilier, fait une brève escale sur une ile protégée et lointaine, une ile où seuls les manchots, otaries et éléphants de mer règnent tranquillement, au milieu d'herbes rares et de glaces grises. Ils s'y attardent un peu trop et sont pris dans une tempête. Ne rien dire de plus, il faut se plonger dans ce livre sans trop en savoir. C'est prenant, je n'ai lâché le livre qu'une fois la dernière page lue.

Et puis j'ai entamé, la veille des attentats,  Deux minutes chrono de Robert CRAIS.  Un polar trouvé dans la petite bibliothèque revenue un matin, et que j'avais choisi malgré la pastille "Offert pour l'achat de 2 pocket" collée sur la couverture. Je ne sais pourquoi je crains toujours que ce soient des nanars sortis des rebus.
Eh bien non ! C'est un bon polar, dont on ne découvre qu'à la toute fin qui est le meurtrier. L'histoire d'un truand qui sortant de dix ans de prisons pour braquage apprend que son fils vient d'être tué. On connait le meurtrier croit on, mais Max Holman doute et fait sa propre enquête. J'ai mis presque deux semaines à le lire, assommée par les attentats je n'avais, je l'avoue, pas vraiment le coeur à lire.

La pile des livres à lire, commencés et en rade, même pas ouverts, prêts à être mis au rencard monte lentement. Il fait nuit plus tôt, j'ai tenu un mois de billets quotidiens, je me torture la cervelle pour trouver des idées de cadeaux, ce mois de Novembre n'est pas un mois littéraire !