samedi 11 novembre 2023

Le ciel bleu pour nous peut s'effondrer...


Je regardais les story d'Instagram, Laurent du blog Des fraises et de la tendresse proposait des codes pour Bluesky. Sans aucune arrière pensée, je lui demandais si c'était pas trop chiant là bas, puisque je voyais nombre de twittos qui après avoir clamer partir sous le ciel bleu, continuaient à poster sur X. S'en est suivie une conversation tranquille où à la fin il me proposait de tester, et tant pis me dit-il si tu n'utilises pas le code, j'en aurai d'autres.

Je suis une tanche en informatique, et ne pige que couic à l'anglais, là bas toutes les explications sont en anglais. Mais la nouveauté... tout ça... le dimanche après-midi s'est passé sous ce ciel azuréen et une fois que JP avait grisé mes cheveux qui sur X étaient encore blond, j'ai simplement créé sans chichi ma bannière et roule ma poule. 

Evidemment pour l'instant je nage un peu, mais quel calme, pas de shitstorm à l'horizon, pas de fake news, pas de pub PAS-DE-PUB ! 

Je cherche tranquillement les comptes que j'aimais suivre, je garde sous le coude X loin de ma vue, mais j'y vais juste pour retrouver les twittos que j'aimais bien, chercher leurs pseudos puis faire une recherche sur BS. Je ne vais pas plus loin, je repars sans noeud à l'estomac. Et comme pour l'instant, novice, je n'ai que très peu de followers, mon temps consacré à ce réseau n'a plus rien de chronophage. 

Ce temps que je perdais sur X, je peux maintenant l'utiliser pour lire les journaux auxquels je suis abonnée. Je ne suis pas isolée dans mon manoir, loin du bruit et de la fureur, mais je suis loin de cette haine déversée en continu là bas. Et vraiment, depuis, mes nuits sont plus sereines. 

samedi 4 novembre 2023

mes petits riens


J'ai regardé le journal télévisé au lendemain de la tempête bretonne, je voulais voir les vagues déchainées sans doute. Pour quelles autres raisons sinon ? Je n'aurai pas dû, les photos sont bien plus faciles à trier, ne pas voir d'arbres couchés, déracinés, symbole de la tristesse qui envahit le monde. Il y avait en bandeau les étoiles de David, les immeubles fracassés, les enfants ensanglantés. J'ai éteint le téléviseur mais ma nuit a été peuplée de cauchemars.

Que puis-je faire pour stopper cette folie ? Si peu. 

Alors je lis. Cette semaine Triste Tigre qui est loin d'un livre qui donne le moral, terrible, noir, mais qui comme à chaque fois que je lis un tel témoignage, me remue, m'interroge. Comment peut-on passer à côté d'une telle souffrance, ne pas sentir ce que vit son enfant ? Loin de jeter la pierre à cette mère, je m'interroge sur moi, suis-je restée un jour à côté sans comprendre ? 

La semaine a passé encore plus vite depuis que je sais que je quitte la vie professionnelle fin juin. Il y a ça, il y a aussi que les locataires ne quittent guère leurs appartements, le serpent qui se mord la queue. Pas de logements libres, trop de risque de donner son préavis et se retrouver à la rue donc pas de préavis ou si peu. Et puis, avec l'indice de révision des loyers qui explose le plafond, les loyers ici deviennent totalement indécents. Ce qui se louait lorsque j'ai démarré dans l'immobilier en 2008 aux environs de trois cent euros, se loue tranquille à 600, 700 euros, sans compter les charges qui explosent. Evidemment nous sommes juste à côté de Genève où les salaires n'ont rien à voir avec les salaires français. L'offre, la demande...
Heureusement il reste le démarrage du chauffage qui occupe une bonne partie de la journée, ça chauffe pas, ça chauffe pas assez, parfois trop. Quelques fois c'est juste qu'ils ont oublié d'ouvrir les vannes des radiateurs.

Et il pleut, il pleut tous les jours, parfois énormément. Mettre son pantalon plastique, son ciré tout neuf, ses bottes en cuir pour ne pas avoir les pieds trempés. Pédaler en essayant d'éviter les petits lacs qui se forment sur la route, se faire rincer par les voitures qui frôlent avec un malin plaisir, avoir les pistes vélos quasi vides, les trottinettes et vélos électriques restant sagement à la maison. Mais aussi croiser quelques cyclistes en short et t-shirt tête-nue, bravant le temps, alors que depuis hier les Voirons ont leurs crêtes blanchies par les premières neiges. 

lundi 30 octobre 2023

heure d'hiver et autres plaisirs


Ce que j'aime dans l'heure d'hiver, c'est que dans quelques mois elle se changera en heure d'été. Ce soir je quitterai l'agence dans le noir, et ce n'est pas pour autant que je me lèverai demain au jour naissant, non non il fera toujours aussi noir.
A-t'elle une quelconque utilité cette flutain d'heure d'hiver si ce n'est dérégler encore un peu plus, ceux dont le sommeil est déjà plus qu'aléatoire ?

Mais dans ce monde qui semble de jour en jour s'écrouler, une heure de plus ou de moins ne changera pas grand chose. Au moins C. est maintenant dans le même créneau horaire, bien que chez elle il fasse encore au dessus de 20° et qu'elle se baigne dans sa piscine le soir, entourée d'orangers couverts de fruits, des chats  et des tortues, tranquilles, baguenaudant dans la pelouse.

Faute de maintenir le poids que j'avais durement perdu, je me suis remise au yoga. Ne plus regarder les nouvelles, essayer d'oublier Twitter qui même s'il a changé de nom, reste pour l'instant une de mes dernières addictions alors même que cela n'a plus rien, mais plus rien à voir avec ce que c'était il y a même pas trois ans. Continuer le vélo, qu'il pleuve ou vente. Eviter les cinglés en trottinettes ou en vélos électriques qui tiennent plus de la mobylette déguisée et foncent sans tenir compte de qui que ce soit sur leur passage. 

Hier j'ai brodé sur mon jean une petite feuille qui cache maintenant un trou fait par le pédalier. Je me l'étais noté sur mon "à faire", comme je le fais depuis quelques temps. Un petit mémo pour le week-end, des trucs à faire que je remets constamment à plus tard et qui restent comme un reproche dans un pan de ma mémoire. Pas grand chose, mais qui me donne l'impression de finir une semaine joliment. un encadrement, un raccommodage, un coup de fil à quelqu'un que je n'ai pas appelé depuis longtemps, une recette oubliée...

Tout à l'heure je ferai l'état des lieux de sortie d'un jeune homme qui a laissé deux ans durant, des poubelles remplies de déchets et qui ont nourries des colonies de mouches qui ont chié sur tous les murs, plafonds, meubles et tout ce qui constitue un logement. 
Inutile de dire combien j'ai hâte.

mardi 24 octobre 2023

sans crouton

cigogne parisienne

Hier, Michel le plombier nous a apporté une grosse boîte de nounours guimauve-chocolat. Il fut un temps où le service encore au rez-de-chaussée, les artisans débarquaient dans notre bureau et si nous avions le temps, bavardaient un moment. Nous sommes en hauteur, dans un bureau très chouette, avec balcon et fenêtres qui s'ouvrent, mais nous ne voyons quasiment plus ni les locataires, ni les propriétaires et très rarement les artisans sauf si l'un ou l'autre nous demandent à l'accueil. Fanny et moi, loin d'être débordées en ce moment, en avons profité pour tailler une petite bavette. On parle retraite évidemment, le graal que je suis la seule à toucher prochainement, on parle poids que l'on tente de maîtriser lorsque l'âge avance, et sommeil qui nous quitte avant même que l'on y soit plongé. "Vous allez rire nous dit-il, mais ma femme a lu dernièrement, que mettre un oignon coupé en quatre sur la table de chevet permet de dormir comme un bébé" Fanny et moi sommes tout ouille, dormir ? Arriver à dormir avec un simple oignon posé à côté du lit ?? Et ajoute-il "En plus cela ne sent quasiment rien !"

Le soir évidemment je teste cette magie, oignon doré coupé en quatre dans une jolie coupe bleue nuit. Posée à côté du lit et roule ma poule.

Michel souffre d'anosmie sans aucun doute.

S'endormir dans cette odeur prégnante d'oignon frais m'a pris plus d'une heure. Certes il semble que j'ai dormi un peu plus de cinq heures, mais au réveil la chambre s'était transformée en soupe à l'oignon. Je baignais dans l'oignon, je respirais oignon, les murs transpiraient l'oignon, mes draps pelure d'oignon, tout était oignon et je suis descendue de la mezzanine le coeur au bord des lèvres. Ouverture en grand de la porte-fenêtre, courir emballer l'oignon dans de l'alu pour stopper cette horreur. PLUS JAMAIS !

Demain je teste le citron, JP me dit que quelques rondelles posées sur la table de chevet ferait merveille.

dimanche 22 octobre 2023

Trier

les fameuses branches suisses

J'ai sur mon iPhone une quantité de captures d'écrans, de photos qui pourraient un jour me servir et évidemment les photos d'instants qui méritent de rester en souvenirs, pour ma mémoire.

Les captures d'écrans sont en général des livres que des lecteurs conseillent sur X anciennement Twitter, des musiques entendues dans une série vite shazammées tout en regardant la série et capturées vite fait pour plus tard les télécharger sur Spotify, et quelques trucs rigolos qu'un jour peut être je mettrai sur mon blog. Oui, parce que même si j'avais totalement abandonné mon blog dans la vraie vie, j'avais toujours gardé dans un coin de ma tête l'envie de raconter.

Ce matin je cherchais une photo pour illustrer un billet. Je suis immédiatement tombée sur mes fameuses captures d'écrans, et je me suis dit que ce serait bien d'en profiter pour noter tous les morceaux sélectionnés à la va-vite, les livres qui m'ont tenté, les photos pour d'éventuels billets et enfin pouvoir supprimer ces captures d'écrans. Mais je n'imaginais pas le nombre qui attendaient qu'enfin j'y accorde un regard. J'ai passé plus d'une heure à trier, recopier, jeter des doublons, et voilà déjà qu'il est onze heures. 

J'ai maintenant dix séries à regarder, vingt-quatre livres à lire et trente-sept titres à ajouter à ma playlist. 


mardi 17 octobre 2023

Un petit village

 

les Gets

La météo nous ayant promis un week-end mitigé de pluie et grisaille, rentrant du bureau vendredi sous un soleil encore chaud et resplendissant, j'ai invité JP à aller boire un pot sur la place de la mairie, une dernière fois avant l'automne. 
En ouvrant les yeux samedi il pleuvait effectivement, et j'avais adapté mes deux jours de congés à faire des trucs "à la maison" : rempoter le calamondin qui n'a fait aucune fleur cette année, dégeler le congélo, faire un billet de blog, reprendre la gym... Mais d'abord comme tous les samedis, aller faire les courses de la semaine et le ménage à fond. Samedi a passé vite.
Dimanche contre toute attente, il faisait beau, plus que beau, ciel entièrement bleu, soleil au zénith, alors pourquoi ne pas monter en station déjeuner. 
Aux Gets, une petite heure de route, et arrivés devant le restaurant choisi par JP, le parking désert nous a indiqué qu'il était fermé. Nous avons donc cherché dans une station fantôme où nous avons croisé moins de dix personnes et trois quatre chiens, un restaurant ouvert. 
Nous avons atterri dans un "Concept Store - Restaurant - Décoration - Architecture" dénommé Velvette. Loin d'être plein, mais chaleureux. Et bien que les tarifs soient assez élevés, nous y avons dégusté deux excellentes pizzas. Puis nous avons traversé les rues désertes, grimpé un peu dans ce qui sera peut être, si la neige tombe, les pistes où des slalomeurs descendront furieusement. 
Partout des chalets aux volets tirés, des hôtels, des magasins et même la gendarmerie fermés. Panneaux sur les vitrines "ouverture le 1er décembre", chaussures de skis poussiéreuses rangées sagement sur les étagères. Un village mort.
Au petit cimetière entourant l'église, les noms se répètent, trois ou quatre familles, un enfant de dix ans au visage rayonnant enterré là sous les cimes verdoyantes.

Plus que six semaines et la vie reprendra, nous avons quitté toujours sous le soleil, cette belle montagne tranquille. 










dimanche 15 octobre 2023

Deux-cent-cinquante-neuf

Bellegarde

Ce matin il me reste encore deux-cent-cinquante-neuf jours avant que la retraite sonne. Je m'y prépare avec joie, bien que l'idée de déménager trente six ans de vie, d'abord à quatre, puis à trois, puis à deux, me fait un peu peur. Il faudra trouver un appartement, en attendant de trouver la maison vraisemblable dernière demeure, trouver un médecin, un dentiste, un dermato pour JP, et évidemment, s'installer dans cette nouvelle façon d'occuper notre liberté. 

Une chose de sûre, archi-sûre, ce boulot ne me manquera pas. Je serai triste de quitter l'agence dans laquelle je me sens bien, triste de perdre certains collègues que j'aime beaucoup, mais l'immobilier basta ! Ne plus me réveiller en pleine nuit, l'angoisse affolant mon cerveau, d'avoir oublié, d'avoir mal fait. Ne plus affronter l'agressivité de certains clients.

Je ne sais si les Alpes me manqueront, j'aurai toujours les Vosges comme erstaz, et qui sait, G. s'y installera peut-être un temps avec L. 

Nous aurons le temps de profiter de la maison d'Alsace, ne plus devoir la quitter au bout de trois jours, mais y passer une, deux, trois semaines, pouvoir remettre à demain certaines choses sans se dire que l'on perd du temps précieux avant de reprendre le chemin du bureau. 

Et lorsque nous voudrons voir la mer, nous n'aurons plus à traverser la France.