dimanche 14 juillet 2024

Jardinage

Nous sommes arrivés à Oléron jeudi dans la matinée, après une nuit passée à Périgeux où nous avons diné dans l'excellent restaurant Le Café Louise que nous avions découvert tout à fait pas hasard il y a deux ans. La pluie s'est invitée, assez violente alors que nous entrions en Charentes Maritimes. Nous venions de passer une semaine en Alsace où pas un jour ne s'était passé sans qu'il pleuve plus ou moins fort, et on s'est dit qu'on s'en fichait un peu, nous étions à la retraite et si vraiment il faisait trop moche, " Eh bien nous repartirons, après tout nous sommes  en vacances éternelles ! ".

Dans l'île la pluie s'est arrêtée, et depuis pas une goutte.

En ouvrant le portail, nous avons découvert un jardin en pleine expension, débordant de partout, quelques mois sans habitant, les mauvaises herbes avaient pris le pouvoir. 

arrivée


Mais cette année, la perspective de passer deux ou trois jours à remettre la maison et le jardin en ordre, ne m'a pas donné l'impression de perdre un bout de vacances comme je l'éprouvais les années précédentes. J'avais maintenant devant moi, le temps de savourer l'espace infini de ce temps rien qu'à moi. 
J'ai donc, pendant que JP se remettait du voyage où il avait quasiment tenu seul le volant, commencé à arracher et tailler cette végétation folle.

Nous sommes allés chez GammVert acheter deux sacs à déchets de 400 litres, un bâche de protection pour la voiture, et lentement le jardin est redevenu plus civilisé. 


Nous avons fait un premier voyage à la déchèterie, et j'ai continué le lendemain, en taillant la vigne vierge qui débordait chez le voisin et dans la rue. En même temps j'ai nettoyé la maison, lavant toute la vaisselle qui était recouverte de cette pellicule un peu poisseuse d'air marin. 
 
Un tout petit jardin, dont nous avons jeté 1700 litres de verdure et qui malgré tout est encore luxuriant. 



Le troisième jour nous avons pu sortir nos vélos du chais, et aller au marché acheter quelques légumes et fromages. Ensuite, vers 18 heures, nous avons fait un tour à la plage encore désertée.

Il semble que les vacanciers arrivent ce week-end et aujourd'hui maman fête ses nonante quatre ans.


dimanche 30 juin 2024

nouvelle vie


J'en ai vécu des départs de collègues durant ces seize années passées dans cette agence, j'imaginais mes derniers jours désoeuvrés, je ne pensais pas que jusqu'au bout je serais investie. Et pourtant, je n'ai vraiment lâché l'affaire que vers midi ce vendredi, je devais préparer mon pot de départ. Je savais que je vivais mes derniers moments de gestionnaire, mais impossible de vraiment le réaliser. Parfois une fulgurance, le soir. Brusquement me dire que je ne serai plus rien dans le monde du travail, au bord du gouffre... mais sans tomber. Immédiatement je visionnais le futur, la liberté, l'allègement de la charge mentale. 

J'ai essayé de laisser mon poste le plus propre possible, j'ai réussi à finaliser un sinistre datant de presque trois ans, j'ai transmis les autres dossiers avec le plus d'informations possibles, elles savent que si elles ont des questions elles peuvent m'appeler. Je n'ai guère dormi ces trois dernières nuits, mais le contexte politique il est vrai, n'aide pas.

J'ai eu la plus belle fête de départ que je ne pouvais espérer. Tous le monde est venu me dire au revoir, certains ne pouvaient rester, mais nous étions tout de même une bonne quarantaine. Mes trois grands chefs, tout le service gérance, et une grande partie de tous les services, syndic, transaction, compta, location, accueil. J'avais fait appel à un de nos locataires pour les petits canapés, JP était chargé des alcools et des boissons soft, quelques fromages, saucissons, pains et petits légumes pour ceux qui étaient allergiques, j'avais même un petit plateau pour une de mes collègue allergique au gluten. 

Nous avons bien bien picolé, sans pour autant rouler sous les tables, nous avons évoqué ces années passées que j'ai tant aimées. Oui oui certaines fois j'ai pesté, râlé, gueulé même. Mais je sais que cette agence a été pour moi une des plus belle partie de ma vie professionnelle.

J'ai été couverte de cadeaux, mais le plus précieux, celui que j'emporterai dans ma tombe, est un recueil magnifique fait par mes chéries de la gérance. Elles ont rassemblées des photos, des fac similés de documents emblématiques de ma vie à l'agence, et surtout, surtout elles ont fait écrire à chacun de mes collègues, dont certains partis vers d'autres horizons, un mot d'au revoir.  

Je ne l'ai lu qu'en rentrant, et j'ai pleuré d'émotion.

Je quitte une boite merveilleuse, à moi de faire en sorte maintenant de tourner la page encore rempli de ces amitiés si précieuses.

 

mardi 11 juin 2024

17 jours


 Le premier lundi de juin, en revenant d'un de mes derniers états des lieux de sortie, un T5 pour ne pas perdre la main, je suis passée de service en service déposer mes cartons d'invitation. J'entamais ainsi mon dernier mois de travailleuse active, dernier mois avec un salaire décent aussi. 
Il m'arrive d'avoir un pincement au coeur à l'idée de ne plus être avec mes collègues, ne plus avoir mes locataires et propriétaires en ligne, jamais à l'idée de ne plus faire d'état des lieux, jamais !

Mon Eté est déjà chargé, et cette élection à laquelle je ne peux pas déroger, complique un peu les choses. Ici, impossible de trouver quelqu'un qui pourrait voter à ma place, la gauche n'est pas franchement en terrain conquis en Haute Savoie, je ferai avec, morcellerai un peu juillet, mais une chose est sûre, ce n'est pas dans les trois prochains mois que nous déménagerons. 

Mes balcons dont je ne m'occupe plus, si ce n'est l'arrosage régulier parce qu'il m'est impossible de voir une plante crever, débordent de fleurs et jeunes pousses. Il va donc falloir que je transplante un peu en Alsace et un peu à Oléron, ce qui peut l'être. Mon immense ficus, vrai arbre touffu est encore pour l'instant indécis sur son futur lieu de villégiature. Jamais mon calamondin n'a eu autant de fleurs et de fruits, et je crains que l'Eté ne lui soit pas profitable. et pour nos bonzaïs, nos plantes grasses, nos petits arbustes, j'ai le coeur serré à l'idée de ne pouvoir tout sauver.

Dans mon cerveau je classe, je trie, j'envisage, j'évalue. J'ai trouvé je crois la mutuelle qui remplacera celle du boulot. Je n'ai toujours pas de nouvelles de l'Agirc-Arcco, ils sont toujours, depuis plus d'un an, entrain de réfléchir à mes droits... j'aurai au départ uniquement la retraite de la sécu. N'ayant pas pris mes vacances depuis un moment, et devant normalement toucher un truc pour mes seize ans de boite, cela devrait je l'espère m'aider à passer le cap. 

Quelques nuits blanches...

samedi 23 mars 2024

mal garé

La boite mail est chargée ce matin, Adélaïde pare au plus pressé, fuite, fuite et encore fuite, des ampoules grillées dans des couloirs, une porte qui ne ferme plus, une qui ne s'ouvre plus, le ménage mal fait, quelques remarques sur de prochaines A.G., les râleurs habituels aussi, qui envoient des vidéos de personnes mal garées, de balcons encombrés, d'arbres à tailler.

C'est le lot commun de toute personne en charge d'un bâtiment, d'un commerce, d'une classe, de malades... On nous reproche souvent des choses pour lesquelles on ne peut pas grand-choses. En gérance aussi on nous appelle pour des problèmes avec les voisins qui font trop de bruits, des voitures qui se garent sur une place qui n'est pas la leur, de plaque de boite aux lettres non conforme. On ouvre notre boite mail le matin, on survole rapidement, et on attaque ce qui semble le plus urgent.

Adélaïde laisse passer la matinée, une chose après l'autre, des propriétaires qui débarquent et qui demandent à la voir là, immédiatement, des factures à valider, des commandes à passer. Vers dix heures elle ouvre ce mail qui dénonce un voisin qui se gare comme une merde. C'est vrai, la voiture est adossée à la porte d'accès aux garages, laissée là, peut être tombée en panne. C'est une vidéo, filmée de loin.
D'un oeil fatigué elle la visionne, il va falloir la dégager, trouver qui est le propriétaire, un truc attire son oeil, une tache jaune et rouge, sous la voiture, une sorte de sac. Elle se la repasse, met sur arrêt, ce sac, un peu grand, juste là. Elle frissonne, c'est un homme, couché, sous la voiture.

Lorsque les pompiers arriveront sur place, l'homme est mort, sous sa voiture.

mercredi 13 mars 2024

fantasme

C'est un conflit qui dure depuis plusieurs mois, entre un propriétaire et un locataire. Au point qu'exaspéré, le propriétaire a fait délivrer un congé. Mais le locataire affirme qu'il est protégé, n'ayant lu qu'en diagonale les conditions pour l'être effectivement. Il s'entête, nous échangeons de nombreux mails, je lui demande des documents étayant ses dires, il refuse de les transmettre évidemment. Je n'insiste pas, il a tort et le jour venu, même s'il fait appel à la justice, il perdra c'est tout. Le propriétaire après m'avoir assez rapidement taxée d'incapable, est revenu sur ses dires, je n'ai rien à me reprocher pour la gestion de ce dossier, il se rend à l'évidence que pour l'instant il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la date.

Hier il m'appelle, il a reçu un courrier recommandé de son locataire qui persiste dans son ignorance. Je redis ce que je sais. Juste avant de raccrocher il me dit avec un petit rire entendu "je ne sais pas ce qu'il y a entre vous, mais apparemment vous avez l'air d'avoir quelque chose." Je tombe des nues, la relation que j'ai avec ce locataire, comme il l'a d'ailleurs avec tous le monde, est plutôt conflictuelle, même si je reste extrêmement polie, sans jamais m'énerver.  "Je vous envoie la copie du courrier, vous verrez par vous même " il rit encore et raccroche.

Le mail accompagné du courrier arrive en milieu d'après-midi, avec cette fameuse lettre dévoilant ce qui pourrait faire penser à une relation un peu plus que professionnelle. D'une écriture rageuse, il redit qu'il est protégé, qu'il m'a envoyé un courrier (jamais reçu), mais note-t-il un peu plus loin, je lui ai écrit à la saint Valentin. Ce jour là nous avions échangé une dizaine de mails, je réitérais mes demandes de documents, qu'il refusait de me transmettre. 

Où vont se nicher les fantasmes de certains !

mardi 12 mars 2024

108 jours

Jeudi soir j'ai déposé ma lettre informant la direction de mon départ à la retraite.
Samedi je suis allée enregistrer sur le site dédié, toutes les informations nécessaires pour que cette retraite soit prise en compte à partir du premier juillet.
Le soir nous avons trinqué JP et moi, et pour une fois, je n'ai pas rêvé de boulot, mais de la nouvelle maison dans laquelle nous avions emménagé. 

Je trie déjà dans mon bureau ce qui ne sera d'aucune utilité pour celle qui me remplacera, je saisie toutes les matrices d'anciens états des lieux faits sur papier, pour qu'elle n'ait pas à le faire lorsqu'elle recevra un préavis. Je relance les dossiers sinistres qui traînent, je laisse des notes sur tout ce qui doit se faire une fois que je serai partie. Et je réfléchis à ce que je vais faire ensuite.

Ce mois-ci nous devrions recevoir un congé pour vendre, puisqu'il y a trois ans le propriétaire avait loupé le coche. Si c'est le cas, nous devrons avoir trouvé un pied à terre, là-bas, en Charentes Maritimes, avant le premier octobre. Sinon nous aurons un peu plus de temps. 

... dans ma tête passe une chanson

C'est comme si c'était demain 
Comme si le soir venait le matin 
Comme si la grande roue tournait 
Et que l'horloge s'enrayait

Le temps passe, on l'évite 
Ne passons pas trop vite

mardi 2 janvier 2024

les températures


J'ai ouvert ce blog en février 2007, aussi n'ai-je pas fêté le premier de l'an cette année là, comme je l'ai fait depuis, chaque année à minuit, en prenant une photo de ma petite station météo. Sauf deux années où étant en Alsace, je m'étais servie d'une application pour avoir la température du coin. Il fait donc plus chaud le premier janvier à zéro heure en Alsace qu'en Haute-Savoie, semble t-il.