vendredi 15 novembre 2024
Une fresque
jeudi 23 septembre 2021
petit coup de folie
Je rentrais d'un rendez-vous, j'avais pris la voiture pour la faire un peu rouler, pour que la batterie ne se vide pas comme cela a déjà été le cas deux fois cette année, j'avais mis la radio et je tombais en plein interview qui je ne sais pourquoi parlait de Tixier. Juste Tixier. Mais il me semble bien qu'il parlait de Tixier Vignancour. Tiens ? Il est mort pensé-je, et puis non, il devait l'être depuis longtemps.
J'avais quoi, 8 ans sans doute. Ce jour là, le soleil inondait notre chambre, ma soeur et moi sautions sur un lit, excitées comme les enfants peuvent l'être sans raison. Il faisait beau, le printemps nous réjouissait, les fenêtres ouvertes laissaient entrer cette saison nouvelle, pleine de piaillements d'oiseaux, les trottoirs qui résonnent plus sec sous les pas des passantes aux escarpins printaniers. Nous avions dû commencer à sautiller, puis les rebonds des ressorts nous avaient entrainées de plus en plus haut, riant, et soudain, l'une de nous avait chanté une ritournelle de trois mots "Et Tixier Vignancour, et Tixier Vignancour, et T..." Nous chantions de plus en plus fort, riant comme des folles, hurlant ces trois mots sur trois notes, 1es répétant, de plus en plus excitées, lorsque la porte s'est ouverte violemment, nous stoppant net dans notre folie, sur mon père blême. D'un mot il nous fit taire.
Qu'est ce qui nous avait pris ? Pourquoi hurlions nous ce nom ? Aucune idée.
En écoutant la fin de l'interview, j'ai compris que cet affreux bonhomme dont le nom nous faisait tellement rire, se présentait alors aux élections présidentielles. Mon père de gauche, vomissant cet homme, ne pouvait entendre sous son toit, ce nom scandé par deux petites filles, toutes fenêtres ouvertes.
mardi 20 juillet 2021
les Sparks
mardi 23 mars 2021
une certaine peur
J'étais allée, munie de mon attestation pro, faire rapidement un tour à l'agence pour y chercher un document. C'était la première fois que je bravais l'extérieur. Nous étions confinés, réellement confinés, et ce jour là, nous nous étions retrouvés à trois, rasant les murs, nous parlant à trois mètres les uns des autres, sans masque puisqu'il n'y en avait pas. Au retour, j'avais comme une voleuse, pris quelques photos du printemps qui démarrait sous un soleil insolent pour nous les enfermés.
Il n'y avait personne, vraiment personne dans les rues. Tout était arrêté, seuls les oiseaux s'en donnaient à choeur joie, une impression d'apesanteur, comme si l'air lui même restait en suspend, attendant que la vie revienne.
En rentrant je m'étais complètement déshabillée, changée, lavée de ce danger invisible qui tuait tous ceux qui bravaient l'interdit.
dimanche 28 février 2021
fin du mois
mardi 17 novembre 2020
Les gens qu'on aime #16
quelqu'un qui a les cheveux noirs
samedi 14 novembre 2020
Les gens qu'on aime #27
quelqu'un qui est mort et qui nous manque terriblement - voilà, je n'aurai pas droit à la carte postale de Dr CaSo parce que je n'ai pas la constance de suivre les règles. Est-ce le dernier billet des gens que j'aime, nul ne le sait et surtout pas moi...
Mon grand-père Ernest est mort le 14 juillet 1977 si je ne me trompe pas. Il était hospitalisé dans la clinique qui était à deux pas de mon appartement à Strasbourg, mais à l'époque je n'avais plus tellement de contact avec ma famille, et je ne suis pas allée le voir.
J'aimais pourtant beaucoup mon grand-père. Il avait de la prestance, portait toujours un chapeau qu'il soulevait légèrement lorsqu'il croisait une amie. Sous des dehors assez sévères, il était très drôle, très artiste. Il peignait des aquarelles et des huiles même après un avc qui avait rendu sa main droite peu docile.
Ma grand'mère était rigide, très rigide, la religion bornait sa vie sans lui laisser d'espace, et elle régissait tous ceux qui vivait avec elle, avec cette doctrine implacable. Sans doute est-ce cela qui a terni la vie d'Ernest, l'obligeant à suivre celle qu'il avait épousée par amour.
Nous étions fascinés par le talent de ce grand-père qui dessinait si bien. Un jour, alors que nous avions, un été, monté des spectacles de marionnettes, il nous avait peint des immenses toiles de paysages à poser dans le fond de notre scène. Je ne sais si dans le fatras habituel des maisons de campagne ne se cache pas ces rouleaux de décors, avec la multitude de toiles peintes qui attendent d'être redécouvertes.
Il est mort quatre ans avant que je ne rencontre JP, je regretterai toujours qu'ils ne se soient pas connus.
Ce n'est pas qu'il me manque, mais quand je pense à lui, il me reste la tendresse qu'il avait dans son regard quand il nous voyait gribouiller nos chefs-d'oeuvre.
lundi 9 novembre 2020
Les gens qu'on aime #5
mardi 28 avril 2020
résilience
La guerre bientôt serait déclarée, Strasbourg devenait dangereux, les nouvelles étaient de plus en plus tristes. Mais la maison d'oncle Louis était grande, avec un très beau jardin.
Plus tard, lorsqu'Ernest sera remis, ils quitteront Colmar et s'installeront le temps que cette foutue guerre s'arrête, si tant est qu'elle s'arrêtera un jour, à Pfaffenheim.
Les enfants avaient emporté lors de cette retraite, une grande quantité de jouets, poupées, landaus, berceaux, dinette, tout ce qui fait l'enfance.
Alors ils jouaient, tous les trois, Maman tout juste huit ans, avec leur cousin Gérard, l'aîné de cette troupe.
Un de leurs jeux favoris consistait à sortir toutes leurs poupées, les berceaux, les landaux, la dinette, et de très consciencieusement installer tout cela dans le jardin. Les poupées assises, à côté des berceaux, en pique nique, prêts à prendre le thé, manger leurs gâteaux imaginaires. Cela prenait du temps, il fallait que tout soit parfait. Il faisait déjà très beau en ce début d'été 1939, et jouer dans le jardin aux fruitiers nombreux, pelouse entretenue, si grand que l'on pouvait croire qu'il n'avait pas de limites, était un vrai régal.
Une fois que tout était parfaitement organisé, Gérard sortait de la maison, descendait les marches en pierre, et hurlait EVACUATION, EVACUATION. Immédiatement, il fallait tout rassembler dans l'urgence, en vrac, jeter tout dans les berceaux, empoigner les landaus, et fuir fuir jusqu'au fond du jardin, dans une excitation jubilatoire.
Et tout recommençait, installer une à une les poupées, remettre en ordre les draps, border les couvertures, disposer la dinette, tout en bavardant en vraies petites mamans s'occupant de leur marmaille. Comme si la guerre n'existait pas. Jusqu'à ce que brusquement se remette à hurler leur cousin chéri, EVACUATION, EVACUATION et à nouveau l'effervescence pour tout rassembler et filer dans des hurlements de rire, poupées, dinettes dans les berceaux en vrac, jusqu'à l'autre bout du jardin.
Il fallait bien à un moment s'arrêter pour aller gouter les bonnes tartines recouvertes de confitures d'abricot que faisait tante Jeanne.
Le lendemain, les évacuations feraient de nouveau partie de ce monde imaginaire...
De la guerre Maman garde de très jolis souvenirs qu'elle me raconte lors de nos longues conversations téléphoniques. Très calmement confinés, mais profitant aussi de ce Paris sans voiture, aux arbres fleuris, ils font des petites balades d'une heure, leurs attestations bien remplies, les masques sur le visage, attendant que passe cette si curieuse période, hors du temps, qui réveille leur enfance bousculée.
Papa dit qu'il fêtera sans doute le 19 juin, ses 91 ans confiné, et Maman se dit que ses 90 ans à elle, le 14 juillet, seront sans doute particuliers aussi.
vendredi 6 décembre 2019
les mandarines
![]() |
mandarine |
Cette fête qui annonce le début des réjouissances de fin d'année et que nous avons perpétué pour nos enfants.
Lorsqu'ils étaient petits ils préparaient la veille, une carotte pour l'âne et JP avait suggéré qu'un petit verre de schnaps pour St Nicolas, serait agréable à celui qui traversait le monde pour déposer ses douceurs. A moi la carotte à croquer en laissant le trognon, à JP de siffler le petit verre, sans en laisser une goutte.
Au matin, bien avant qu'ils n'ouvrent les yeux, je déposais au pied du lit une grande assiette rouge, sur laquelle il y avait toujours deux trois mandarines, un St Nicolas en pain d'épices, quelques chocolats et un petit cadeau pour patienter avant Noël.
Cette année encore, St Nicolas sera passé, déposant un paquet qu'ils ouvriront au réveil, rempli de petits délices.
Alors me reviennent des souvenirs d'enfance où ce jour là, ouvrant les yeux dans la pénombre, je devinais au pied du lit, une ombre plus dense, déposée dans la nuit.
Fébrilement je tendais la main, tentais de deviner ce qui la composait. Les mandarines douces à la peau légèrement granuleuse, le pain d'épice recouvert d'une image d'Epinal, quelques noix de cajou, trésor rare de l'époque, et le cadeau, emballé qu'il me tardait d'ouvrir, lorsqu'enfin papa viendrait nous réveiller pour l'école.
Au petit déjeuner, nous avions droit à des manneles dorés encore tièdes, dont nous croquions les deux grains de raisin petits yeux sucrés, avant d'attaquer un à un les bras et les jambes avec une joie teinté de sadisme enfantin.
Nous faisions durer pendant des jours ce trésor gourmand, et aucune autre mandarine n'égalaient jamais la saveur de celles qui avaient garni notre St Nicolas.
Ce soir j'achèterai des mandarines...
dimanche 24 novembre 2019
photo n°24
![]() |
26-09-2010 |
Nous étions allés voir les parapentistes décoller du Salève, il faisait un peu gris, le vent et au loin la pluie qui tombait en rideaux au delà du lac Léman, nous avions marché une bonne heure et nous étions arrêtés pour boire un coup. J'avais comme toujours pris un Perrier (régime éternel oblige) et JP une bière.
Lorsque nous étions petits, mes parents nous emmenaient sur les hautes chaumes alsaciennes, et je me souviens de ce vent doux et chaud qui soufflait et parfois nous coupait le souffle. Nous avions l'impression d'être des géants, maîtres du monde surplombant la vallée, les arbres courts sur pattes et courbés par des années de foehn nous servaient de cachette. Les pâturages jaunis par le soleil, craquants sous nos pas, dégageaient cette bonne odeur de foin qui toujours me rappelleront mon enfance. Nous restions toute la journée, pic-niquions sur une couverture, souvent le siège de la deux chevaux, bien mou, était sorti de la voiture pour que maman soit confortable, et nous venions nous reposer la tête sur ses genoux, pour repartir ensuite en courant, hurlant contre le vent.
Si j'aime le Salève, c'est parce qu'il réveille cette enfance enchantée.
jeudi 21 novembre 2019
photo n°21
![]() |
03-08-2015 |
Le soleil se couchait et les nuages avaient la couleur exacte d'une peinture que j'avais présentée au jury des Beaux Arts et qui m'avait attirée quelques félicitations étonnées.
C'était la première fois que je voyais en vrai ce que j'avais imaginé quarante ans avant, une nuit où je préparais ce concours.
Un ciel aux nuages bleu sombre.
mercredi 6 novembre 2019
photo n°6
![]() |
Hervé - Eté 1966 |
samedi 2 novembre 2019
photo n°2
![]() |
23-05-2010 |
C'était un long week-end de Pentecôte, nous étions tous les deux, sans enfant, sans chat à brailler dans sa cage durant le trajet. Il faisait tellement beau et nous avions découvert cette région que nous ne connaissions pas. Nous avions grimpé sur les remparts, faisant le tour de la ville, croisant des touristes aussi heureux que nous de ce soleil généreux. Plus tard, nous étions tombés en plein pèlerinage des gitans à Sainte Marie de la mer et avions été attendris de voir des flamands rose, pataugeant dans un étang.
Neuf ans déjà, sur les photos je suis brune, JP semble si jeune, neuf ans et cela me semble hier.
lundi 23 septembre 2019
la nuit je mens
A peine passé le gué, je rencontrai M.M.G., ancien amant de C., si mes souvenirs sont justes, et tout tout premier jeune homme à m'avoir embrassé, un soir de nouvel an. Etait-il seul, venait-il juste voir C. la fille de Marine ? Il avait gardé ses longs cheveux blonds, je ne savais s'il se rappelait de moi, lui qui faisait tomber dans ses bras, les jeunes filles timides ou pas. Je cachais mon identité, demandant juste si Marine était là. Hélas non, et puisque j'étais sur une île privée, je devrais partir si je ne me découvrais un peu plus. Alors, sans dire qui j'étais, je parlais du MilleClub où toute la bande nous trainions, de Mulhouse où nous avions grandi, de quelques souvenirs communs pour rester encore, le temps de faire un tour.
Et puis je suis dans sa voiture, et il m'emmène dans un club de voile, grouillant de jeunes sportifs, teint buriné par le soleil et la mer, les mats sans voile, dont les drisses claquent au vent. Tous le monde le fête, je suis en arrière, attends qu'il prenne ses affaires, rien de plus, j'attends. Et nous repartons, je me réveille.
Qu'est-il devenu ce premier jeune homme qui m'a brisé le coeur, me laissant seule avec ce baiser torride, unique, après m'avoir remplacée par la fille de Marine, si blonde, si mince, si sûre d'elle ?
Une brève recherche sur internet, il a le crâne rasé, il parcourt le monde en le photographiant, je reconnais ses yeux. Et reviennent des souvenirs d'alors, jeune fille si mal dans ma peau, je grimpais tout en haut du Rebberg, pour retrouver des copains et chanter à tue-tête et riant de concert "Quand je pense à Fernande, je bande, je bande..."
mardi 11 septembre 2018
Cette date là
G. avait dix ans, C. seize et moi à peine quarante quatre ans, Chamade n'était pas née et JP était déjà malade depuis trois ans.
Onze septembre deux mille un.
Plus tard nous avons vu les images, celles qui montraient celui qui tombe, tête en bas, une jambe pliée, tellement de classe dans cet instant effroyable. Des visages blancs, couverts de plâtre, hagards, des hommes sacrifiant leur vie pour tenter d'en sauver d'autres. l'immense tour qui lentement, si lentement, inexorablement, se fracasse, entrainant ceux piégés qui se broyaient.
Le ciel change de teinte, passe au bleu clair, il va faire encore très beau, chaud.
Je garde de cet instant où mon amie me racontait au téléphone le chaos lointain, l'image d'une pelouse si verte, brillante au soleil, le chant léger des oiseaux et au loin la paisible rumeur de la vie qui s'écoule.
Je pensais alors qu'une guerre venait de débuter...
dimanche 24 juin 2018
BBH 75
... je suis amoureux d'une cigare-tte, elle a la rondeur d'un sein, qu'on lèche et qu'on tè-te... Paris New York New York Paris, comme un pauvre con tout seul hààà Or-Ly. Par coeur, aujourd'hui encore, alors que le disque BBH75 m'a été volé depuis si longtemps. Cela devait le seul chanteur français que nous écoutions (*), nous c'était plus Patti Smith, Eno, Lou Redd, mais Higelin nous l'aimions parce qu'il était fou. Je lui suis restée fidèle jusqu'à Tombé du ciel et son poil dans la main que je fredonne encore.
Et puis lentement je m'en suis détachée, l'amie avec qui j'avais acheté les disques (cela nous coûtait moins cher et nous vivions ensemble) a décidé de quitter la vie. Cela a été une telle blessure que j'ai effacé ce qui pouvait me la faire revenir trop brutalement dans mes souvenirs.
Un jour, alors que je ne l'écoutais plus vraiment, je l'ai vu dans une émission de talk show, bouffi, méconnaissable. Je savais qu'il sortait encore des nouveaux disques, je l'avais vu admiratif de cette elfe bondissant qui était sa fille, je l'avais perdu de vue.
A Lisbonne j'ai appris sa mort.
Lorsque j'irai à Paris, j'irai lui faire une petite visite dans ce cimetière que j'aime tant.
(*) Ah mais non, il y avait aussi Bashung, le grand Bashung, et Barbara, Le Forestier, Ferré et Brel etc... Je me sens parfois si exclusive alors que j'ai un coeur ouvert au monde entier !
jeudi 7 décembre 2017
Et vous ?
Je n'ai jamais écouté Johnny, tout comme je n'écoutais pas les autres stars de la variété française. Je n'ai pas été élevée par des parents écoutant la radio si ce n'est France Musique. Papa enregistrait les concerts qui étaient transmis en direct à la radio et le dimanche, nous avions en musique de fond, Bach, Mozart, Haendel et compagnie. Il m'arrivait de temps en temps d'entendre SLC Salut les Co ! pains ! (qui m'enchantait) mais la base c'était le baroque.
Vers treize-quatorze ans, j'ai découvert la variété mais curieusement ni Johnny, ni sa bande de potes. Je m'étais achetée le disque de Gérard Lenormand, de Gérard Palapras et quelques autres, mais pas Johnny. Je ne sais même pas si j'en ai entendu à l'époque.
Et puis j'ai quitté la maison, avec mes premiers disques de grande. Les Stones, les Beatles et autres grands classiques de maintenant. Puis grâce à un disquaire de ma rue, j'ai découvert Patti Smith, Lou Reed, Eno, les Who loin loin de la variété de chez nous.
Petit à petit je me suis constituée ma discothèque, que je déménageais d'appartement en appartement. J'ai atterri rue de la haute Montée à Strasbourg, au dernier étage, juste au dessus d'une famille nombreuse, les Anquetil. Je me suis liée d'amitié avec Lucie, la mère, adorable. Et j'ai découvert Johnny !
Johnny était tout pour eux, une idole absolue, leur aîné portait son prénom, ils aimaient follement le rock, n'écoutaient que du rock, et Johnny en était le roi.
Pour moi tout cela était incompréhensible, pour eux j'étais un mystère. Nous nous aimions beaucoup, pourtant il demeurait cette faille entre nous.
Un jour alors que j'étais dans ma chambre qui donnait sur la cour intérieure, un des enfants, empoignant la carabine qui traînait dans leur appartement, m'avait tiré dessus. La balle avait fait un impact sur la vitre, les enfants s'étaient fait sérieusement engueulés, et à la demande de la mère qui voulait comprendre pourquoi, ils avaient simplement dit "Elle aime pas Johnny".
Puis j'ai quitté mon appartement. Lucie s'est envolée auprès d'un homme plus tendre, je n'ai plus eu que de très rares nouvelles pour ne plus en avoir du tout.
Mais Johnny sera toujours, éternellement, attaché à cette famille qui, si elle existe toujours, doit aujourd'hui être profondément triste. Et hier c'est à eux qu'allaient mes pensées.
samedi 5 novembre 2016
la technologie quelle merveille !
@paysanheureux1 retwittait @Quatremer : Quel plaisir d’avoir retrouvé Gerard Lefort, qui fût l’un des piliers de @libe pendant si longtemps, lors de ce @28minutes.
Gérard Lefort ! Me revient un souvenir que j'avais oublié.
J'ai toujours toujours aimé les moyens de communication, depuis toute petite. Le téléphone, objet de fascination qui me permettait d'appeler mes copines de classe et plus tard avoir de lonnngues conversations avec ma grande amie Yoyotte. Le minitel ensuite, miracle technologique qui me donnait accès à mon compte en banque, à des informations presque instantanément. Comment oublier ce titon titon tiiiiiiiii qui précédait la connexion !
Et un jour nous avons eu un télécopieur, dans notre appartement, petit, avec des rouleaux thermiques, une révolution merveilleuse. Peu de nos copains en avaient, à vrai dire aucun, mais Libé si !
Un matin, après avoir lu un article de Gérard Lefort qui me faisait tant rire, j'ai envoyé un fax pour lui dire combien j'appréciais ses articles, lui dire aussi je crois ce que je pensais d'un truc qu'il avait dit et dont je n'étais pas tout à fait convaincue. ET IL M'A RÉPONDU !!! A MOI !!!
Nous avons alors débuté un dialogue qui a duré quelque temps.
J'étais absolument épatée que moi provinciale sans diplôme, je pouvais tranquillement discuter avec un journaliste DE LIBÉ, de Paris !
Alors j'ai continué, et plus tard internet m'a permis là aussi d'avoir quelques discussions avec d'autres journalistes, intéressantes et respectueuses.
Mais ce télécopieur a été pour moi une ouverture majeure sur le monde, une porte de sortie de ma petite ville si tristounette. Et même si depuis longtemps il a disparu je ne sais où, en y pensant j'en suis encore émue.
vendredi 27 mai 2016
Sous les pins
Et puis cela est devenu trop douloureux de revoir certaines diapos, maman doucement pleurait, papa stoppait la projection, nous avons refermé la porte.
C'est en ressortant de vieilles boites à photos pour revoir un ami de Beaux Arts, mort en ce début d'année, que JP a pensé à s'offrir un appareil pour numériser les diapos. Mon vieux rêve de ressusciter l'enfance disparue était enfin imaginable. Et JP patiemment a commencé, lors de notre semaine alsacienne, à numériser une à une ces diapositives recelant des trésors.
Me voilà à Ravenne, discutant avec Maman, le petit déjeuner terminé, sous les pins, la mer si proche.
Je peux même sentir le bois craquer et le soleil chauffer la résine odorante.