En revenant du laboratoire, hier matin, je suis passée à côté du FJT où j'ai habité plusieurs mois en arrivant dans cette si accueillante ville d'Annemasse. A l'époque le manque criant de logement nous avait fait atterrir dans ce foyer de jeunes travailleurs le temps qu'enfin nous puissions trouver un appartement. Nous habitions juste au dessus de la porte d'entrée, et chaque fois que je passe là, je regarde le balcon et ses volets fermés, toujours. Il me semble que nous ne les fermions jamais, des rideaux suffisaient à nous protéger des regards extérieurs et la lumière nous était indispensable. C'est à cette époque qu'après avoir subi un viol, je suis restée coincée, ne pouvant pas franchir la porte du foyer (on ne parlait pas encore du syndrome post traumatique, mais sans aucun doute, j'en souffrais réellement).
Je tricotais pour passer le temps, un pull épais, en jacquard bleu, pour pallier le froid intense qui me transperçait. Le soir nous tapions le carton, j'ai découvert les règles de la belote à laquelle je n'ai plus jamais joué ensuite. Nous picolions avec la bande qui s'était rapidement créée, c'est là que j'ai connu Dominique que j'ai tant aimé. Un peu plus tard, ayant pris du galon, il était devenu directeur du foyer, ou sous directeur, je ne me souviens plus vraiment. Mais il avait décidé de faire peindre la façade droite quasiment aveugle, et avait demandé à JP de faire le projet, qui avait été accepté.
Nous avions suivi fasciné, les peintres qui reproduisaient le dessin à cette échelle impressionnante.
Lentement, au fil des ans, les couleurs ont passé, le dessin doucement s'efface.
Lorsque nous quitterons la ville, nous laisserons un souvenir dont nous seuls connaitrons l'auteur.
1 commentaire:
Et quel souvenir. Tout le monde ne peut pas avoir le même !
Enregistrer un commentaire