vendredi 30 janvier 2009

Les plaques d'immatriculation

La petite clio verte, immatriculée 16, me précède. 16, me voilà en Charente, roulant sur une longue longue route, à perte de vue montante et descendante, des champs de blé ondulant au soleil d'où s'échappent parfois de hautes cheminées blanches. Un peu plus loin, juste avant de me garer, une voiture bleu sombre, 29 Brest ! Les vagues se fracassent sur les rochers déchiquetés.
Cette autre vient du 13 Ah Marseille et son port où nous nous étions affalés au petit matin, après avoir roulé toute une nuit de Pentecôte.
Et puis tous ces 69, juste à côté de chez nous, un peu perdus... les pentes de la Croix Rousse, pavées et luisantes, où je surplombe un instant cette ville que j'aime tant.
68, 69, chez moi d'il y a longtemps, mais chez moi toujours un peu, et la Cathédrale majestueuse que mon grand père adorait. 59 ? C'est le Nord, que je ne connais pas, mais qui est plein de tendresse, et 88, le pays de JP, où tombe la pluie et le brouillard.

Les départements qui s'accrochent sur les plaques d'immatriculation, me font des songes voyageurs.

Un jour nous dit-on, ne resteront que des chiffres. Des chiffres sans paysage, sans maison à colombages, sans cigale et sable crissant. Des petits chiffres plats, sans saveur, sans lumière, des chiffres de comptable qui ne tricoteront plus ces furtifs voyages.

Il faudra ce jour là trouver d'autres chemins aux migrations rêveuses !

mardi 27 janvier 2009

vingt six ans demain

Ils étaient venus me chercher à la fin de la séance, j'avais compté mes ventes, rangé les paquets de bonbons, popcorn et glaces non vendus, préparé ma caisse pour le lendemain, rapidement salué Dominique qui finissait la sienne et nous étions partis tous les quatre au bistro juste en face.

La soirée avait continué tranquillement, bières, perrier, cigarettes. A un moment j'avais dit à JP que je voulais rentrer parce que le lendemain je travaillais tôt, que j'étais fatiguée. Il avait fait mine de se lever, hésitant, j'avais compris. "Si tu veux reste encore un peu!" soulagé il s'était rassis. Je les avais salués d'un sourire, j'étais sortie dans le noir.

Nul doute que durant la nuit j'ai regretté de ne pas avoir continué la soirée avec eux. Nous serions rentrés en riant, légèrement éméchés peut-être. Ma nuit aurait été un peu courte, de toute évidence bien moins longue que celle que je vivais.

Et aujourd'hui ?

Aujourd'hui rien ! C'est juste une partie de ma vie, un instant qui m'a faite, sans doute différente, mais qui ne m'a pas détruite, qui a juste gravé dans mon histoire cette inflexion, comme un rocher un peu plus dur fait dévier le cours d'eau. Plus fragile et plus forte.

Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Je n'en sais rien, il est depuis si longtemps hors de ma vie.

Certes cela reste indélébile, comme restera indélébile l'instant où mon frère a quitté la fratrie, où ma fille m'a regardée de ses yeux étonnés, découvrant le monde, où mon fils s'est endormi soulagé de se savoir enfin compris, où JP m'a embrassé fougueusement le premier soir .
Tous ces instants qui font une vie simplement.

Après avoir lu le billet de Maître Mô, je me suis posée la question, tout au long de la semaine et au fil des commentaires, "Étais-je vraiment sincère lorsque je disais ne pas en vouloir à cet homme, n'avais-je vraiment aucun désir de vengeance ?"
Sans hésitation, oui vraiment, et si par hasard je le savais libéré de ses démons, heureux dans sa vie, je crois bien que j'en serais heureuse.

dimanche 25 janvier 2009

Retailler

Face au miroir, je découvre ahurie le désastre. Au-dessus, un premier étage parsemée de filaments jaune citron sur la masse marron terne, le second étage bien délimité, tout aussi rayé, surplombe l'avant-dernier qui lui repose sur quelques mèches longues longues et rares, tombant sous les épaules.
JP et G sont à la déchetterie et j'attends leur avis sur ce qui me semble être un ratage complet, un ratage à soixante dix euros tout de même.
JP le premier ouvre la porte et goguenard dit "oh une coiffure année 70 !" Court devant, long derrière. G. catégorique la catalogue de "coiffure à la Jordan" (sous entendu, une coupe de Bof), puis ils repartent pour un deuxième voyage, déposer le congélateur.

RE-LA-TI-VI-SER !

Ce ne sont que des cheveux, chance pour moi ils repoussent vite, après quelques shampooings (quitte à en faire trois à quatre par jour) les "mèches" jaune-citron vont se fondre dans la masse, et puis... et puis il me reste une paire de ciseaux bien coupant... et Hop !

Déjà couper ce qui traîne lamentablement sous la masse, les trois queues de rats ridicules qui balayent mes épaules. Crac crac je coupe rageusement une dizaine de centimètres avec une sorte d'euphorie jubilatoire. Quelle jouissance, je me sens telle Britney au sommet de son délire, ouh là là que j'aimerais continuer, tailler tailler, pour n'avoir plus que des mèches folles et drues où je passerais mes mains avec volupté. Je coupe tout ce qui dépasse, Je me sens l'âme d'un défricheur, élaguer, retailler, le bonheur !

Au retour, JP et G. approuvent. Mon fils, tremblant, accède à ma demande d'égaliser l'arrière. Me voilà plus présentable pour lundi.

Il ne me restera plus qu'à trouver un autre coiffeur.


Edit : Dr CaSo m'envoie cette chanson qui illustre tellement bien ce que l'on vit chez le coiffeur... j'y suis restée trois heures hier ! Trois heures de ma vie tout de même !

jeudi 22 janvier 2009

en attendant le client

Ce matin, vers dix heures, j'attends tranquillement sur la terrasse que mon client arrive. La neige qui crisse sous mes pas, le soleil éclatant, un chien qui aboie au loin... parfois vraiment, travailler est épuisant !

mardi 20 janvier 2009

Une journée ordinaire.

Le petit papier scotché hier soir sur les boites aux lettres nous avait prévenu, ce matin encore, nous nous lavons à l'eau froide, très froide. Cela fait briller les cheveux, et réveille, même sans café.
A peine arrivée au bureau, j'ai tout juste le temps de mettre le courrier sous pli et je file à un rendez-vous sur site. C'est LA journée Obama, et les radios sont déjà en boucle sur l'évènement qui éclipsera, un temps, notre agité en talonnette.
A dix heures je dois annuler une visite, les clefs sont introuvables sans doute dans les poches de Samuel, qui était hier soir encore dans l'appartement pour y faire des photos, et qui ce matin est loin, en formation avec mon autre collègue. Mais mon planning se remplit d'heure en heure et ma réserve d'essence clignote depuis hier soir. Je pensais rester la journée au bureau, il faudra, entre deux rendez-vous, passer à la pompe : un euros douze le litre.

A midi je retrouve G. allongé sur le futon posé par terre dans la salle de séjour, hier soir il a démonté le canapé qui a rendu l'âme et pour l'instant nous dormirons par terre, comme aux premières heures de notre vie à deux. Chamade a du mal à s'y faire, cela trouble ses habitudes et lorsque la sonnette retentit, elle ne sait plus où filer se cacher. D'où pourra elle maintenant surveiller cet infirmier qui l'intrigue tant ? Elle a bien tenté de se glisser sous le matelas, sans succès.
L'après-midi file à toute allure, je traverse la ville, tantôt accompagnée, tantôt seule, retrouvant mes futurs locataires "sur site". Du coup je peux suivre l'investiture en direct. Il me semble que France Inter a un meilleur interprète que France info.
De retour au bureau, je peux régler encore deux trois petits problèmes, terminer de mettre au propre un état des lieux, rassurer une maman désemparée par la séparation de son fils avec sa fiancée. Je croise mon petit chouchou qui n'est plus SDF et qui a un sourire à se damner.
Demain c'est moi qui serai en formation, et mes collègues qui s'occuperont de mes clients.
Je dépose le parapheur sur le bureau du dirigeant, quitte le bureau en éteignant les lumières, l'imprimante, le télécopieur, laissant un couloir noir et silencieux.
Tout en démarrant la voiture j'appelle G., lui demande de m'attendre devant l'immeuble, nous devons trouver des chaussons d'escalade pour demain. J'en profites pour déposer mes lunettes qui perdent leurs verres, chez l'opticien, le temps de foncer chez GoSport. Pas de chaussons à sa taille "c'est un sport de nain" dit-il.
"Och t'inquiète !" Sa prof lui prêtera des chaussures, parce que jamais il fera ça pieds nus, c'est trop moche les pieds. Ces petits moignons sur lesquels poussent des ongles moches.
Il râle, la braguette de son pantalon n'arrête pas de tomber, "t'imagines pas comme j'ai peur que le prof m'appelle au bureau, parce qu'elle se coince et je tire, je tire, et ça met un temps fou".
Oui mais pourquoi tu ne mets pas ton jean aux poches rouges ? Ben parce qu'il me fait des grosses jambes ! Ah bon ?
En passant devant les poubelles transparentes où je veux jeter mon chewing-gum, je vois l'édition spéciale de Libé sur Obama. Ni une ni deux je plonge ma main dans la poubelle et la récupère. G. défaille ! La honte absolue, OMG je suis folle ! maintenant c'est sûr ! "Et surtout ne t'avises JAMAIS PLUS de me faire un truc pareil, ou alors tu préviens et je ne te connais plus !"
Il lui faut quelques rayons avant de reprendre son calme, on arrive à celui du coca, il attrape une super promotion de 24 canettes. Au bout d'une minute il meurt à nouveau de honte "Mais regarde, je suis sûr qu'ils me regardent et ils se disent - Ouah c'est genre le gamin tout fier d'avoir un gros paquet de coca ! et toi tu rigoles ! Je suis sûr que tu fais exprès de faire tous le magasin pour que tout le monde me voit avec mon coca.
Et je ris, je ris !

Chamade, pour nous montrer l'immense joie de nous voir revenir, se précipite sur son griffoir et s'acharne à déchiqueter avec force le carton qui résiste.
Nous arrivons juste à temps pour la Roue de la fortune, notre émission chérie qui nous permet de rivaliser en moqueries. Mais avant il faut que j'aille nourrir Goguette qui m'attend impatiemment derrière la porte en miaulant. Son maître est en vacances pour une dizaine de jours.
Cela fait, nous croquons dans un petit pain bretzel et buvons un coca, pendant que l'eau chauffe pour les tortellinis frais.
On zappe, Obama mange dans des assiettes anciennes, très anciennes, datant de Roosevelt ou Lincoln, "Tu vois le truc s'ils en font tomber une !" - Il reçoit en cadeau deux coupes en cristal gravées "Ouah trop la classe, je veux les mêmes ! " Je m'étonne. Ah bon, tu aimerais avoir des coupes comme ça ? Deviens président des Etats Unis. Non mais t'imagines, dedans tu peux mettre au moins un litre de coca. Ah oui, vu sous cet angle évidemment!
On zappe, on aimerait le voir remonter l'avenue de Pennsylvanie, mais malheur on tombe sur Koh Lanta et là G. se précipite sur la télécommande,"arrête ça fait une semaine que je veux voir cette émission, c'est des oufs " Ces loosers qui le font mourir de rire. JP s'endort quasi instantanément sur le matelas, Chamade file prendre ses quartiers dans la chambre de C. où je ne tarde pas à la rejoindre. Et G. s'esclaffe, s'esclaffe devant ses loosers chéris.

J'allume mon portable et je commence un billet d'une journée ordinaire.

L'émission se termine, Chamade se réjouit de pouvoir bientôt se coucher, Christelle et Moundir (il est trop bien Moundir) sont éliminés. "Ça à l'air trop ouf mardi prochain, j'f'rais trop Koh Lanta moi !" Et il se brosse les dents. JP s'est réveillé et s'installe devant son écran d'ordinateur. Je vais me démaquiller.

Demain est un autre jour !


la sixième photo...

Otir puis Sandrine proposent ce jeu.

1- Allez dans "Mes Documents" - "Mes photos"
2- Allez dans le 6e répertoire
3- Choisissez la 6e photo
4- Parlez nous d’elle

Au départ j'avais cru qu'il fallait uniquement passer par Flicker, et je n'ai pas de compte Flicker. Et puis Sandrine évoque les fichiers image que l'on a sur son ordinateur, mais j'ai peu de photos sur l'ordinateur. Alors je suis allée sur le disque externe et c'est cette photo qui a gagné l'épreuve.



Deux ans auparavant nous étions parties entre filles, JP démarrait dans une nouvelle boite et n'avait pas eu droit à des congés. A trois donc, la petite d'à peine quatre ans, une amie qui venait de fêter ses vingt et un ans et moi, la senior du groupe, assise sur ses trente deux ans. Nous avions, malgré des tensions allant crescendo, aimé cet endroit, et nous avions donc décidé d'y retourner en famille.
Ce jour là nous étions sortis "en ville", quittant le camping pour aller manger une glace, peut être à Royan, peut être à la Rochelle ? JP était resté en arrière, pour nous laisser avancer sous les arcades, nous photographier allant de l'avant, tranquillement, une journée ensoleillée de vacances.

dimanche 18 janvier 2009

le pain au levain suitéfin !

HAHA je crois bien que je tiens le bon bout.

Il a l'aspect d'une miche...

Et sa mie est comme je l'aime !

Alors pour faire simple, il faut :
- un kilo de farine bio type 65
- une cuillerée à soupe de levain (en réalité cela n'a pas grande importance la quantité de levain, il faut prendre ce que l'on a prélevé la dernière fois)
- environ 750 ml d'eau
- 4 cuillerées à café de sel (je prends de la fleur de sel d'Oléron évidemment)
Et tout ça dans la machine à pain, programme pâte levée.

Lorsque le programme est fini, je transvase la pâte dans un grand saladier que je recouvre d'un torchon (propre) et je laisse lever durant au moins 15 heures (cela paraît long mais durant ce temps il n'y a rien à faire, rien de rien concernant la pâte) - Ensuite, je chemise intégralement, avec du papier cuisson préalablement huilé, un saladier à fond plat et rond, (celui en verre sur la photo) et je verse la pâte non sans en avoir prélevé la valeur d'une cuillère à soupe pour mon levain. Comme pour la première levée, il suffit de laisser faire six petites heures. Arrive le moment de la cuisson. On préchauffe le four 10 minutes à puissance 10 (maximum).
Et c'est juste avant d'enfourner que je renverse la préparation dans un moule à manquer (l'autre moule de la photo) en laissant le papier, qui recouvre à ce moment la pâte.
Pendant une demi-heure il cuira force 10 puis la demi-heure suivante je la baisse à 7.

Le fait de laisser le papier, d'une part évite que le pâton ne s'écroule juste avant la cuisson mais également permet de maintenir l'humidité pour que la croûte ne soit pas trop épaisse.

Ce pain est une vraie merveille, se conserve longtemps et puisqu'il est fait au levain, excellent pour la santé !

Le levain est une bestiole qui, quoiqu'on en dise, est très costaud, supporte l'absence de ses maîtres, la sécheresse et les séjours un peu prolongés au réfrigérateur. Bien sûr le démarrage est parfois fastidieux mais franchement cela vaut plus que la peine.

jeudi 15 janvier 2009

Juste une soupe !

Je ne crois pas avoir déjà donné la recette de la soupe la plus facile à faire du monde intersidéral !
Et pourtant, lorsque je rentre du bureau et qu'une flemme incommensurable me foudroie, c'est elle qui me sauve de la culpabilité de ne pas faire de vrais repas avec de vrais légumes.

D'autant plus en ce moment où mes soirées sont en partie occupées par l'envoi des voeux... (je sais je ne suis pas en avance mais c'est chaque année pareil ! JP s'y prend au dernier instant pour les créer, puis il doit les imprimer et ensuite je prends mon courage à demain et je cherche les timbres. Bref chaque année je me jure que l'année suivante je serais moins à la bourre et c'est l'éternel recommencement !)

Bon revenons à ma soupe !

Pour trois personnes il faut deux concombres, une boite de lait de coco, un oignon et un ou deux piments rageurs. J'épluche les concombres, je pèle l'oignon, je coupe tout ça grossièrement et hop dans un faitout, puis la boite de lait de coco versée dessus avec la même dose d'eau (cela permet de rincer la boite !). A feux doux jusqu'à ce que le concombre soit translucide et ensuite il suffit de passer au mixer et voilà terminé ! Le sel modérément puisqu'il parait que ce n'est pas très bon pour la santé.

Pour l'instant je n'ai rencontré personne qui n'aimait pas,

c'est tout !

Je me demande tout de même si je ne l'ai pas déjà donnée...

lundi 12 janvier 2009

parfois

Trois kilos perdus entre samedi et dimanche, il semble éteint, cireux, des cernes noirs, je préfère le conduire aux urgences médicales. A priori c'est une gastro-entérite, mais comme à chaque fois qu'il est malade, se réveille l'angoisse sourde qui sommeille en moi depuis sa naissance.

Il fait nuit depuis longtemps lorsque nous sommes reçus par la jeune urgentiste. Ambiance calme, un concerto de Vivaldi en sourdine, elle inscrit sur son dossier nom, âge, adresse, puis s'enfonce dans son fauteuil et demande ce qui nous amène. G. attend que je parle. Comme depuis qu'il est né c'est par mes paroles que sont dites les souffrances, les angoisses, les peurs.
Il se tourne très légèrement vers moi, il attend, alors je parle.

Quelques mots jetés pour qu'elle me pardonne d'être là alors que je sais bien que ce n'est sans doute qu'une bête gastro. Elle dit qu'elle comprend, que même s'il a l'air épuisé il est grand, qu'il ne risque pas grand chose, qu'elle va prendre sa température, sa tension. Timidement je lui demande "S'il vous plaît, pouvez-vous vérifier si son foie est souple ?".
G. s'allonge, livide. Je le regarde et me dis qu'il faut si peu pour passer de l'enfant resplendissant à celui si proche d'un gisant.
Elle l'ausculte, l'écoute, pose des questions sur les greffes, s'étonne qu'il y ait un traitement à vie, "Ah bon ? ils ne greffent pas la vésicule ? Et son appendice, l'a-t-il encore ?". Le foie est imperceptible, les reins indolores, les poumons parfaits, sa tension 12/7,5. Il est juste fatigué, elle écrit l'ordonnance, je remplis le chèque, 65 euros.

En sortant nous sommes guillerets, il fait terriblement froid et nous devons encore aller au commissariat pour qu'ils préviennent la pharmacie de garde, alors nous rentrerons, légers.

samedi 10 janvier 2009

Au chaud

Le dossier est accepté, il n'aura plus qu'à signer son bail.
La semaine prochaine il sera au chaud, et pourra enfin construire sa nouvelle vie.

vendredi 9 janvier 2009

un matin

Ce jour là il faisait tellement froid, même l'air était givré. C. en sautillant sur le chemin de l'école laissait des volutes blanches s'échapper de ses mots joyeux. JP finissait sa nuit, G. allongé à ses côtés. Tout à l'heure je partirai faire les courses pour remplir le réfrigérateur quasiment vide.
Un samedi comme un autre... Et pourtant !

C'était hier, c'était il y a seize ans !

mercredi 7 janvier 2009

si froid

Le standard : ton rendez-vous est arrivé
- Hé ! il est en avance là non ?
Le standard : Un quart d'heure oui !
- Il attend ! J'ai des trucs à finir et je vais faire pipi.
Le standard : Pas d'problème.


A l'heure je récupère les clefs, me retourne vers le tout jeune homme dont une oreille est ornée d'une sorte d'anneau enserré dans la lobe. Il est beau, une unique dreadlock sort de son bonnet péruvien bien enfoncé sur son visage. Il est emmitouflé, c'est vrai qu'il fait froid aujourd'hui.

Nous descendons l'escalier, silencieux. Une unique recommandation pour lui éviter de glisser sur les grosses plaques de glace qui traitreusement recouvrent par endroit le bitume.
La voiture démarre sans histoire et nous nous glissons dans la circulation.
Au premier feu je sais déjà qu'il est là depuis une semaine et qu'il vient du centre, Orléans, Tours, il est venu ici pour le travail.
Je meuble le silence. - Il paraît qu'il y fait plus froid aujourd'hui, qu'ici.
Entre deux quintes de toux, d'une voix tranquille il me répond.
- La nuit tout de même il fait -15 vous savez.
Je le regarde et sans y croire lui demande.
Vous ne dormez pas dehors ?

Si ! Il dort depuis son arrivée dans une maison abandonnée, sans fenêtre, sans chauffage, dans le froid glacial. Il a trouvé un compagnon de fortune, ils passent les soirées à attendre que le sommeil les apaise.
Oui sa mère sait qu'il n'a pas de toit, Non aucun endroit prévu pour les sans abris n'a voulu ou pu l'accueillir. Il est là, assis à côté de moi, sans révolte, confiant dans son avenir. Il trouvera un logement, ce n'est qu'un sale moment à passer.

Alors, plus tard, juste avant de partir, j'ai demandé si son dossier tenait la route, s'il avait une chance de décrocher l'appartement.
Puisqu'il avait sa chance, j'ai pour la première fois essayé d'influencer le destin.

mardi 6 janvier 2009

petit plaisir du matin

Certaines infos réconfortent !

lundi 5 janvier 2009

des riens qui font un tout

J'ai franchi le seuil de 2009 un mouchoir à la main, que je n'ai pas quitté depuis. Foutu rhume !

Je serais bien restée encore un peu en vacances, au chaud, sous la couette ou dans un bain parfumé par les galets pétillants de l'occitane, à lire et rêvasser tranquillement sans regarder la montre.

Noël en Alsace s'est passée sans neige et sans trop de heurts. Ma sœur, comme d'habitude, a nettoyé, nettoyé, nettoyé, l'aspirateur ou le chiffon sans cesse à la main, nous jetant des regards assassins et cherchant la moindre raison pour cracher son venin. Normal, rien de neuf là-dedans, et même si ma belle-sœur et moi sommes toujours et curieusement, paralysées par son activisme, devenant telles les moules accrochées à leur rocher, quasi inertes, nous avons une fois de plus réussi à surmonter cette sourde rage qui l'habite, et avons profité de nos quelques jours de repos.

Le dernier jour de l'année 2008, j'ai fait mon premier état des lieux seule, toute seule, avec une dame charmante qui quittait son appartement pour vivre dans une maison. Heureusement que tout allait bien, d'une part j'étais fiévreuse et de l'autre, ce rôle de gendarme ne me convient pas vraiment. Je suis nettement plus à l'aise pour faire visiter des logements sans sanction à la clef.

Pour Noël j'ai eu de mes parents un robot Magimix et depuis je fais des salades, des salades de toutes sortes et je me régale. Une des mes collègues m'a offert le dernier Coben, que je lis petit à petit, dommage que le héros en soit l'entraîneur Myron que j'aime moyennement. De ma soeur j'ai eu un bracelet en perle de culture, mon petit frère lui m'a trouvé un plateau en bois clair d'une jolie rondeur, le grand m'a offert un baume à lèvre fait de coquelicot et d'argan, et je me suis moi choisi de la part de JP, un parfum qui ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà eu "l'interdit" de Givenchy.

Le cadeau que j'ai fait à mon père a follement plu à ma mère ! Une petite imprimante photo numérique. Moi qui pensais qu'elle serait totalement réfractaire, j'étais ravie de la voir, les yeux brillants, choisir les photos qu'elle souhaitait imprimer, les cadrer, faire des ajustassions et s'exclamer joyeusement, "tu viens de nous faire entrer dans une nouvelle génération". Si seulement cela pouvait lui donner le courage de s'offrir un ordinateur !

Comme Samantdi, j'ai parcouru, vaguement, l'horoscope du Elle que j'avais acheté, alléchée une fois de plus par le régime détoxifiant promettant monts et merveilles (mais qui reste pour l'instant lettre morte, comme toujours !). Cette année encore, il est très positif. Je dis "cette année encore", puisque l'année dernière je me vantais que tout était écrit, et que les astrologues avaient prédit mon succès pour le mois de juin. Et tous le monde de s'étonner - "Ah bon ? ton horoscope te l'avait prédis ?" Oui oui me rengorgeais-je, oui effectivement en juin il était dit que je trouverais un emploi, que je serais comblée, qu'une nouvelle ère s'ouvrirait à moi.
En faisant mon grand nettoyage de fin d'année, je retrouvai le petit supplément divinatoire, et amusée je parcourrai rapidement les prédictions anciennes. Quel ne fut mon étonnement de ne pas y trouver celles dont je me plaisais à raconter la justesse en devenir ! Rien du tout, pas de mois de juin magnifique, pas d'emploi étonnant, rien de rien. Où avais-je donc été chercher ce qui m'avait donné, sans doute un peu, l'énergie pour tenir ?

jeudi 1 janvier 2009

Des dates d'anniversaire...

Tranquillement assis, tous les deux sagement, G. ayant décidé de passer sa nuit devant son écran à batailler sur WoW, nous zappions sans vraiment nous fixer.
C. avait laissé un message rassurant, elle était arrivée à Berlin, se préparait à passer une nuit dynamique... nous pouvions sans culpabiliser : Ne rien faire ! Si ce n'est déguster un repas très gastronomique et agréablement arrosé.

Au hasard des chaines, une émission de voyance. C dans l'air tentait de décrypter l'avenir. Une phrase, une seule, me fait tendre l'oreille "Le président né comme moi un vingt huit janvier..."

Ciel !

Le vingt huit janvier revêt chez nous des habits sombres. C'est la date anniversaire de mon viol et sera plus tard celui du rejet gravissime de G.

Tout était dit !

Nouvel an

Moins froid que l'année dernière... mais l'heure reste la même !

BONNE ANNEE A TOUS !