dimanche 13 avril 2025

grenouille et grisaille

petite grenouille verte oléronaise


A peine avais-je eu mon nouveau vélo bleu-canard, que nous sommes repartis en Haute Savoie. Deux jours de grand beau temps qui nous a tout de même permis de déjeuner aux Ecluses sur la terrasse et de faire une balade jusqu'à St Denis sur des pistes quasiment vides. Dimanche à dix heures nous avons pris la route, très ensoleillée, très calme et rapide. Moins de neuf heures plus tard nous nous posions dans nos pénates, un dernier verre de pineau des Charentes avant de faire un petit tour d'arrosage aux dernières plantes qui devraient déménager avec nous.

Mardi nous avons fêté mes soixante huit ans aux Trésoms à Annecy, grâce à un bon cadeau de mes anciennes collègues reçu lors de mon pot de départ à la retraite. Délicieux repas, où nous n'avions que les boissons à notre charge (un bon budget malgré tout), et une petite bougie avec les deux cafés offerts par la maison. D'habitude cela ne me fait ni chaud ni froid, mais cette fois-ci cela m'a un peu chagrinée. Est-ce parce que je suis à la retraite ? Est-ce parce que je suis maintenant à moitié orpheline ? 
Je me souviens que lorsque nous avons enterré ma grand-mère paternelle, morte à un âge respectable, papa avait pleuré, évidemment sans effusion, mais c'était suffisamment rare pour que cela m'ait frappée. Plus tard il m'avait dit qu'il était maintenant totalement orphelin,  dernière ligne avant sa mort. 

Il y a aussi que j'en ai un peu marre d'être le cul entre deux chaises. Ni là, ni ailleurs. J'ai tellement hâte de déménager, d'être à nouveau vraiment chez moi. Nous avons discuté avec une notaire, pensant que cela nous éclaircirait notre avenir, mais elle semblait peu à même de nous informer sur nos possibilités et nous a conseillé d'aller voir notre banquier. Rendez-vous est pris pour la fin du mois. 

Il pleut, JP est malade au fond du lit, le ciel est gris. 

Allez ! Il est temps de se bouger les fesses !

16 commentaires:

Gilsoub a dit…

Comme je te comprend, depuis le déménagement définitif, on se sent beaucoup mieux, finis les 3 années le cul entre deux chaises ! Et encore, nous on avait déjà la maison de Bretagne !
Quand ma mère est morte, j'avais 50 ans ( et 40 pour mon père !), je me rappelle de mon frére ainée, 62 ans à l'époque, qui nous à dit : "maintenant, c'est moi le prochain sur la liste..."

Valérie de Haute Savoie a dit…

C'est vrai, je me souviens de tes allers retours mais en plus la maladie de ta compagne, cela faisait beaucoup. Et oui, c'est net cette impression d'être plus près de la fin, lorsque l'on perd un parent.

Dr. CaSo a dit…

Je pense que les "grandes étapes" de notre vie sont de plus en plus difficiles à vive: les décès, les départs, les séparations, la retraite... On sent "la fin" qui s'approche et on fait un deuil de notre insouciance et aussi un peu de notre identité, ce que nous avons été pendant tant d'années. Et ça nous aide à vouloir profiter encore plus de tout ce qu'on a encore la chance d'avoir, parce qu'on se rend mieux compte que tout peut changer si vite... Ou alors, comme moi, on "n'y arrive pas" et on résiste autant qu'on peut aussi longtemps que possible...

Anonyme a dit…

Tant que nos parents sont en vie, nous sommes “immortels”, mais la perte d’un parent nous confronte vraiment à notre propre mortalité et au temps qui passe, aux souvenirs d’enfance, et aux regrets, le cas échéant. Les anniversaires deviennent plus mitigés... Bonne chance pour Oléron, c’est le bon côté des choses... meme s’il faudra peut-être deux déménagements le temps de pouvoir acheter? C’est la quadrature du cercle quand on est retraité!

petit louis a dit…

Ne plus avoir de parents est un moment de bascule, effectivement. Dans la logique on est le suivant. Mais si on pense trop logique on oublie la vie et son côté aléatoire. Voire ses coups de folie . Ce qui me manque le plus, c’est tous nos souvenirs, que je suis le seul désormais à partager.

Bleck a dit…

Ce que j'ai utilisé comme terme après le décès de mes parents (il y a longtemps) et étant l'aîné puisque j'ai une petite soeur toute bleue c'est, "bon, eh bien voilà je suis le prochain de la pile d'assiettes"

Bleck

Bleck a dit…

Je crois qu'il est important que vous choisissiez un endroit où vous poser maintenant... en effet.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

C'est la première fois que j'ai ce sentiment, la retraite ne m'a rien fait, par contre perdre mon père m'a vraiment secouée, alors que sur le moment je n'en avais pas conscience. J'espère que ma mère va rester encore un peu avec nous, et en forme évidemment 😬

Valérie de Haute Savoie a dit…

oui voilà c'est ça. On se sent immortel et pouf tout à coup on se prend cela en pleine tronche. D'autant plus que mon père semblait lui immortel, ayant survécu à bien des choses...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Je n'en avais pas du tout conscience, pas du tout. C'est peut être aussi cela qui fait que là, en ce moment, c'est un peu difficile.

Valérie de Haute Savoie a dit…

J'avais deux frères nés avant moi, un est mort très jeune, à 29 ans, le second pète la forme, je suis un peu protégée 😬

Valérie de Haute Savoie a dit…

Oui oui oui, même si parfois j'ai l'impression que là haut on me met des bâtons dans les roues

Sacrip'Anne a dit…

C'est curieux, la vie, nous venons d'incinérer ma grand-mère et la prochaine étape sera de déposer ses cendres près de la Rochelle.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Cela fera un joli voyage, vous les disperserez ?

Calyste a dit…

Pleurer lors d'un deuil. Bien sûr mais il m'est arrivé de rester complètement sec alors que j'adorais la personne disparue. Dans ces cas-là, je craque plusieurs jours après. Pourquoi ?

Valérie de Haute Savoie a dit…

Comme toi, il me semble que je n'ai que très peu pleuré à la mort de mon père. Evidemment lors de la cérémonie, mais lorsque j'ai lu le message disant qu'il avait cessé de respirer, j'ai l'impression que j'étais absente.