vendredi 16 juin 2023

balade


Le week-end de la Pentecôte nous a mené à Paris. Cela faisait depuis Noël que nous n'avions pas vu mes parents, et bien qu'ils aillent nettement mieux que l'année passée, nous commencions des deux côtés à avoir le temps long. Pour la première fois nous avons testé le Léman Express, traversant Annemasse et Genève sous terre. Rapide mais anxiogène, avant de prendre le TGV en première classe, bien plus agréable. A Paris le soleil régnait déjà et les températures, loin d'atteindre celles d'aujourd'hui, étaient vraiment plaisantes. Nous avons atterri chez C. qui miraculeusement était là, revenant de Rodrigues où elle avait retrouvé avec bonheur ses amis après avoir passé une semaine de travail à Maurice. Mes parents resplendissants, toujours aussi vifs même si le poids des années se fait sentir me disent-ils. Lundi prochain d'ailleurs, papa fêtera ses nonante quatre ans.

C. nous avait réservé un créneau le samedi à 14 heures pour aller voir Ramsès. Nous sommes arrivés un peu avant l'heure et durant une heure avons piétiné, en avançant centimètre par centimètre dans la file compacte et sage. L'exposition en elle-même ne m'a pas stupéfactionnée dirais-je, j'avais vu en son temps Toutânkhamon, et j'en garde un souvenir bien plus éblouissant. Il est vrai que j'étais bien plus jeune, mais que surtout, à l'époque, les expositions n'étaient pas autant fréquentées. Il n'était pas nécessaire de réserver six mois à l'avance, de choisir un créneau, pour ensuite faire le pied de grue des heures durant. Partout à Paris les gens font la queue, pour gouter un croissant idéalisé sur TikTok, voir une expo, une église, entrer dans un magasin qui solde...

Je me souviens des tout débuts de ma vie d'adulte, où je pouvais débarquer à Paris, arrivée en stop sans encombres ou presque, déambulant, entrant dans la cathédrale et en ressortant quand je voulais et sans devoir justifier de mon absence de volonté destructrice, achetant sans jamais faire la queue mon repas, le métro relativement propre (quoique son odeur particulière est prégnante dans ma mémoire olfactive), quelques clochards, quelques musiciens, un Paris normal.

Et puis, quelle curieuse manie que ces selfies partout et pour n'importe quoi. Mes parents sont dans le quartier d'Emily in Paris, rue de l'Estrapade, collée à la fameuse place où l'héroïne habite et traîne avec ses amis so frenchy. Alors, se rassemble toutes sortes de touristes venus se prendre en photo, béret sur le crâne, viennoiserie en main, prenant la pose devant la lourde porte en bois du 1 place de l'Estrade, et goutant un sandwich du boulanger d'Emily dans le square où celle-ci organise des repas d'anniversaire. Chacun immortalise le moindre de ses gestes en tenant à bout de bras son smartphone sans vraiment il me semble profiter de ce joli quartier.

Nous sommes repartis le lundi en fin d'après-midi, contents de notre séjour et soulagés de ne pas habiter dans cette ville où l'on passe tant de temps dans les bus, métro et Uber. Compter une heure pour aller de chez C. à chez mes parents, compter une heure pour aller de chez C. à Ramsès, pour aller au restaurant, pour faire une petite balade, pour tout. Et C. habite à Paris intra muros, j'imagine ceux qui vivent en banlieue. Une heure ici, c'est plus de temps qu'il ne faut pour aller à Annecy...

16 commentaires:

Bleck a dit…

Nous avons exactement le même ressenti des conditions de vie ou de vi-site de ce Paris que j'ai tellement aimé d'amour, mais je sais que c'est terminé, ce n'est plus possible "Mais comment font-ils les pauvres gens" est notre pensée lorsque nous voyons de simples images de jours ordinaires Parisiens...

Bleck

AlainX a dit…

Ce que tu dis de Paris rejoint ce que je suppose qu'il devient depuis quelques années. Je n'ai plus l'occasion de m'y rendre, mais peu à peu je n'en ai plus envie alors que j'ai beaucoup aimée cette ville… au siècle dernier…
Et puis ces foules, manifestations et rassemblements de toutes sortes où chacun désormais le bras en l'air avec son Smartphone greffé à la main, levant la tête pour voir l'écran et se désintéressant totalement de la réalité présente 3 cm à côté.
Désormais le principe nouveau est : — la réalité existe existe uniquement si je l'ai filmée ou prise en photo. Et désormais on ne peut en témoigner qu'en la montrant à son voisin sur un écran. « T'as vu ! J'y étais ! » Sous-entendu as-tu remarqué l'important personnage que je suis ?

Anonyme a dit…

Même visite et memes sentiments. Sur l’exposition tout d’abord. Aucun plaisir de visite alors que j’espérais que toutes les épreuves franchies nous permettraient d’en profiter pleinement. De longues stations photos gênaient toute vue. À la sortie j’ai regretté de ne pas avoir sorti mon portable, à 50 € le catalogue de l’expo je comprends mieux. De même pour Paris. Quel plaisir dans les années 80 et quel aspect commercial partout aujourd’hui. Bref, nous sommes bien dans nos provinces.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Bleck, je pense que beaucoup de parisiens aiment leur vie, leur ville. Mes parents sont absolument ravis d'y vivre, à la retraite sans doute que le temps est moins compté.

AlainX, je ne sais pas si c'est parce que de mon côté je vieillis, mais je trouve aussi que Paris a énormément changé, et ces milliers de selfies, de cadenas posés partout, de conversation téléphoniques aux oreilles de tous le mondes e fatigue :D

Anonyme,oui on se piétine quasiment tout le long de la visite, et on se sent obligé de faire vite pour laisser les autres voir aussi un bout. Je n'ai rien acheté, la boutique débordait de gadget en plastique pas très beaux :D

Dr. CaSo a dit…

Je suis heureuse de pouvoir aller à Paris pour y voir des gens et non pas pour y faire des choses! La dernière "chose" que j'y ai faite était le Musée Rodin, il y a 15 ans. C'est la ville de ma naissance mais je ne la supporte que grâce aux gens que j'y connais :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Depuis que mes parents y vivent, je ne vais à Paris essentiellement que pour les voir. Je préfère voir ma fille tranquillement en vacances mais c'est aussi l'occasion d'y voir ma soeur. Il y a quantité de choses à voir, mais lorsque nous sommes à Paris, il est très rare de pouvoir en profiter, justement parce que tout prend du temps et que l'essentiel du temps est consacré à mes parents :D

Calyste a dit…

Il y a longtemps que je n'y suis plus allé, mais je n'en ai vraiment pas envie ! La vie à Lyon, certains jours, me suffit ! D'où mes fuites dans des régions plus calmes (le Jura, par exemple). Je n'ai jamais aimé la foule, mais, en vieillissant, ça s'aggrave ! Pourtant, moi aussi, j'ai aimé cette ville (Paris) autrefois.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Oh Calyste, j'avais lu ton commentaire, mais j'étais au boulot et ensuite je ne suis pas revenue. Merci d'être passé et comme toi, je suis de moins en moins attirée par la foule :)

Judicaelle a dit…

Je suis comme toi Valérie, je n'aime pas les grosses foules, trop de monde pour obtenir un repas, etc...
J'ai beaucoup aimé Paris, jeune, et l'odeur du métro m'a aussi autant imprégnée que toi, et d'ailleurs tous les métros sentent la même chose.
Quant aux égoportraits, comme disent les Québécois, ça me rend dingue, les gens ne sont centrés que sur eux.
Je t'embrasse

AlainX a dit…

Que deviens-tu ?
Tout va bien ?

Valérie de Haute Savoie a dit…

Je vais bien, je rentre de vacances, j'ai repris le boulot, dernière ligne droite avant la retraite. Merci Alain de prendre de mes nouvelles ☺️

Valérie de Haute Savoie a dit…

Hé jujunette, on se voit quand ?

Tili a dit…

La prochaine fois, fais moi signe, je ne suis pas si loi de Paris ;-)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Tili je ne viens à Paris principalement que pour voir mes parents. J'ai donc pour l'instant peu de temps. Mais dès que je serai à la retraite tout changera pour ça :D

Tili a dit…

En tout cas je reviens sur le net ;-)
J'ai rouvert un blog, ici https://amplituhedre.blogspot.com/
... Bon je rappatrie mes anciens trucs de elleestfollecellela et j'ai perdu la main mais ça viens...
Vous m'avez toutes manqué, vraiment :-)
Bises

Tili (de elleestfollecellela)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Coucou Tili, je suis contente de te retrouver, et j'ai déjà fait un tour sur ton blog. Evidemment cette innovation m'intrigue et j'aimerais bien en savoir plus, mais vraiment je suis contente de pouvoir à nouveau te lire :)