quelqu'un qui est mort et qui nous manque terriblement - voilà, je n'aurai pas droit à la carte postale de Dr CaSo parce que je n'ai pas la constance de suivre les règles. Est-ce le dernier billet des gens que j'aime, nul ne le sait et surtout pas moi...
Mon grand-père Ernest est mort le 14 juillet 1977 si je ne me trompe pas. Il était hospitalisé dans la clinique qui était à deux pas de mon appartement à Strasbourg, mais à l'époque je n'avais plus tellement de contact avec ma famille, et je ne suis pas allée le voir.
J'aimais pourtant beaucoup mon grand-père. Il avait de la prestance, portait toujours un chapeau qu'il soulevait légèrement lorsqu'il croisait une amie. Sous des dehors assez sévères, il était très drôle, très artiste. Il peignait des aquarelles et des huiles même après un avc qui avait rendu sa main droite peu docile.
Ma grand'mère était rigide, très rigide, la religion bornait sa vie sans lui laisser d'espace, et elle régissait tous ceux qui vivait avec elle, avec cette doctrine implacable. Sans doute est-ce cela qui a terni la vie d'Ernest, l'obligeant à suivre celle qu'il avait épousée par amour.
Nous étions fascinés par le talent de ce grand-père qui dessinait si bien. Un jour, alors que nous avions, un été, monté des spectacles de marionnettes, il nous avait peint des immenses toiles de paysages à poser dans le fond de notre scène. Je ne sais si dans le fatras habituel des maisons de campagne ne se cache pas ces rouleaux de décors, avec la multitude de toiles peintes qui attendent d'être redécouvertes.
Il est mort quatre ans avant que je ne rencontre JP, je regretterai toujours qu'ils ne se soient pas connus.
Ce n'est pas qu'il me manque, mais quand je pense à lui, il me reste la tendresse qu'il avait dans son regard quand il nous voyait gribouiller nos chefs-d'oeuvre.
7 commentaires:
On a tout notre temps avec ce confinement, peu importe le rythme, lire ces personnes qui ont peuplé ma vie ou mon imaginaire est un tel plaisir 😊.
Je pense que ce que nous vivons actuellement est propice à cet exercice d'écriture qui relie les fils de notre vie, qui fait resurgir ces visages et ces caractères qui ont peuplé notre vie et l'ont façonnée d'une certaine façon.
Moi non plus je n'ai pas forcément envie de suivre l'ordre, certaines consignes me parlent plus que d'autres. L'important est la présence que l'évocation de ceux qui ont ont marqués, qu'on a aimés, fait naître en cette période où le sentiment de solitude est cruel!
Tu peux suivre n'importe quel ordre, pas de soucis, tant que tu note bien le nombre je remplis les cases (tu peux le voir là-bas: https://docs.google.com/spreadsheets/d/1qV3PS9wpOjH66xrQWySyITpuay2-Kzb6lXVXRU2jFmY/edit?usp=sharing). Est-ce que tu possèdes des oeuvres de ton grand-père?
C. ton encouragement m'aide bien :)
Anthom pareil, par exemple, quelqu'un qui n'a peur de rien, il y a ma fille, mais j'en ai déjà fait un billet et d'autres ne me disent rien du tout.
Dr CaSo, alors il y a peu de chance que je coche toutes les cases, mais pour l'instant je continue...
Ah je n'ai pas répondu à ta question Dr CaSo, oui oui j'en ai plusieurs et mes enfants aussi. Il était très prolifique :)
Je n'ai jamais connu mes grands-pères, morts trop jeunes, et parfois, pour moi tout seul, je les invente ....
Calyste, je n'ai connu que mon grand-père maternelle, papa a perdu le sien alors qu'il avait neuf ans. Mes enfants eux ont connu tous leurs grands parents, et mon père est encore bien vivant :)
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