Je devais vérifier des travaux avant de valider la facture et puisque je lui avais promis qu'un jour je passerai boire un café chez elle, le prétexte était parfait.
Pas de café Mme M. lui dis-je au téléphone, un verre d'eau sera parfait, après midi le café m'est fatal, je ne dors plus de la nuit.
Elle m'attend la porte grande ouverte, petite dame très chic dans sa robe noire au col blanc, joliment coiffée, quelques bijoux, le sourire éclatant.
Enfin Valérie ! Entrez, vous verrez les travaux ont été parfaitement faits, les ouvriers étaient merveilleux.
J'ai réussi à faire changer toutes les fenêtres de son appartement vieillissant, elle aura chaud cet hiver et cela me fait vraiment plaisir.
L'appartement est à son image, mur couvert d'un tissu légèrement moiré rose pâle, parquet recouvert de tapis orientaux, tableaux aux cadres dorés à l'or fin.
Un chat passe négligemment et vient sentir mon sac à dos et mon casque posé à l'entrée, c'est son fils qui lui a laissé pour quelques jours, alors qu'il partait en vacances, et depuis il est resté, chouchouté par cette charmante vieille dame. Un coussin, des jouets, de l'herbe à chat, une douceur tranquille qui ne peut que plaire à un félin.
Sur la balcon elle a posé de la fausse herbe, un fauteuil blanc et une petite table en fer peinte, le soleil illumine le séjour.
Assise sur le canapé, une fois les travaux vérifiés, nous bavardons, durant une heure et demie. Elle me raconte comment, en 1962, du jour au lendemain, elle a dû quitter l'Algérie, avec deux valises, laissant derrière elle tout ce qui avait fait sa vie.
Arrivée à Annecy où un frère de son mari habitait, petit à petit ils ont tout reconstruit, elle raconte, sans rancune. Comment elle a changé de métier, elle qui tenait une boutique de vêtements féminin à Oran, comment son mari a lui aussi abandonné son métier, en réapprendre un nouveau.
Vous voyez Valérie, quand je vois ces migrants qui meurent dans l'océan, je sais tout ce que cela est de quitter son pays.
Nous bavardons, tranquillement, comme deux amies.
Bon c'est vrai je me fatigue plus vite et d'ailleurs, l'autre jour, j'ai demandé à ma femme de ménage qu'elle me repasse et plie les chemises de mon fils.
Votre fils vous apporte son linge ???
Oui mais il est gentil, il le lave avant ! Vous savez il travaille, il n'a pas le temps.
Elle a fêté ses 95 ans, parle d'avenir, nous nous embrassons, nous promettant de nous revoir.
Pas de café Mme M. lui dis-je au téléphone, un verre d'eau sera parfait, après midi le café m'est fatal, je ne dors plus de la nuit.
Elle m'attend la porte grande ouverte, petite dame très chic dans sa robe noire au col blanc, joliment coiffée, quelques bijoux, le sourire éclatant.
Enfin Valérie ! Entrez, vous verrez les travaux ont été parfaitement faits, les ouvriers étaient merveilleux.
J'ai réussi à faire changer toutes les fenêtres de son appartement vieillissant, elle aura chaud cet hiver et cela me fait vraiment plaisir.
L'appartement est à son image, mur couvert d'un tissu légèrement moiré rose pâle, parquet recouvert de tapis orientaux, tableaux aux cadres dorés à l'or fin.
Un chat passe négligemment et vient sentir mon sac à dos et mon casque posé à l'entrée, c'est son fils qui lui a laissé pour quelques jours, alors qu'il partait en vacances, et depuis il est resté, chouchouté par cette charmante vieille dame. Un coussin, des jouets, de l'herbe à chat, une douceur tranquille qui ne peut que plaire à un félin.
Sur la balcon elle a posé de la fausse herbe, un fauteuil blanc et une petite table en fer peinte, le soleil illumine le séjour.
Assise sur le canapé, une fois les travaux vérifiés, nous bavardons, durant une heure et demie. Elle me raconte comment, en 1962, du jour au lendemain, elle a dû quitter l'Algérie, avec deux valises, laissant derrière elle tout ce qui avait fait sa vie.
Arrivée à Annecy où un frère de son mari habitait, petit à petit ils ont tout reconstruit, elle raconte, sans rancune. Comment elle a changé de métier, elle qui tenait une boutique de vêtements féminin à Oran, comment son mari a lui aussi abandonné son métier, en réapprendre un nouveau.
Vous voyez Valérie, quand je vois ces migrants qui meurent dans l'océan, je sais tout ce que cela est de quitter son pays.
Nous bavardons, tranquillement, comme deux amies.
Bon c'est vrai je me fatigue plus vite et d'ailleurs, l'autre jour, j'ai demandé à ma femme de ménage qu'elle me repasse et plie les chemises de mon fils.
Votre fils vous apporte son linge ???
Oui mais il est gentil, il le lave avant ! Vous savez il travaille, il n'a pas le temps.
Elle a fêté ses 95 ans, parle d'avenir, nous nous embrassons, nous promettant de nous revoir.
4 commentaires:
Très émouvant, cette dame doit être une très bonne personne.
Bonne journée à vous.
Odile
J'aime ces rencontres et ces personnes, âgées, émouvantes et généreuses, racontant leur longue vie et y trouvant le bon, sans se plaindre de rien. Je trouve cela très réjouissant et cela donne l'espoir et l'exemple d'être ainsi moi-même.
Je suis contente que des travaux nécessaires aient été faits dans son logement et ont permis cette visite.
Je vous embrasse affectueusement.
Chantal
Huhuh, son fils doit donc avoir 60 ou 70 ans, je me demande quelle vie il mène pour encore apporter ses chemises à sa mère :)
Odile, c'est une femme qui a un sacré caractère aussi, mais c'est vrai qu'elle est gentille
Chantal, oui moi aussi j'aime rencontrer mes locataires âgés, quoique certains sont vraiment très très chiants
Oui, Dr CaSo, il est sacrément gonflé, d'autant plus qu'il aurait toutes les facilités les apporter au pressing
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