lundi 11 mars 2019

Les lectures du premier trimestre.

A ce soir de Laure Adler
J'avais lu ce livre à sa sortie. Laure était invitée à Quotidien et j'ai eu envie de le relire. Cela m'a plongée dans une tristesse infinie. On ne sort jamais d'un traumatisme tel que celui que nous avons vécu lors de la bataille pour sauver G., on l'enfouit au plus profond. Je n'ai pas tout de suite réalisé que la lecture ravivait ce que nous avions vécu, c'est au moment où, refermant ce livre qui est très parfaitement écrit, que cette immense tristesse m'est tombée dessus. C'est justement parce qu'elle raconte si justement cette terrible souffrance de voir son enfant lentement mourir que ces souvenirs ont été réveillés. Pour qui n'a pas vécu cela, ce livre est indispensable pour comprendre cette douleur. Ce n'est absolument par pleurnicheur, c'est la vie, la douleur, pudique.

Pleurer des rivières d'Alain Jaspard
L'auteur est un ami de mon frère et ma belle-sœur, qui m'ont offert ce livre à Noël. Franck, ferrailleur gitan, pour aider un ami, accepte de participer à un truc pas très légal, pas du tout légal d'ailleurs. Lors de sa garde à vue, il rencontre l'avocat qui va le défendre. Franck est marié à Mériem, a déjà sept enfants, Julien l'avocat est en couple avec Séverine, illustratrice qui souhaite, espère depuis des années, avoir un enfant. Deux monde qui se rencontrent. On s'attache à ces deux couples, on aimerait tant qu'ils s'en sortent sans trop de dommages.

Les indélébiles de Luz.
Il se souvient et raconte comment il a intégré Charlie Hebdo. C'est une très belle et émouvante bande dessinée qui rappelle à ceux qui ont connu cette époque, les unes et les scandales qui ont secoué ce journal.

Dans les angles morts d'Elisabeth Brundage. j'en ai parlé .

Un certain Paul Darrigrand de Philippe Besson
L'année de ses 22 ans, Philippe tombe amoureux. Il raconte la genèse de cet amour, l'évidence et la douleur. L'ile de Ré, les études, l'amour toujours et ce qui marquera à jamais sa vie. L'année la plus belle qu'il a vécu, dit-il. J'ai aimé ce livre

leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu
En général je lis le Goncourt de l'année. Je ne le fais pas consciemment, mais lorsque je fais mes courses, il est en premier sur la pile des livres proposés et je le prends presque machinalement. Je l'ai commencé fin décembre, recommencé début janvier, abandonné et à nouveau repris du début, après la mort de Chamade. Il m'a fallu ces trois démarrages pour enfin accrocher à ce roman qui plonge dans les années 90, années où je me battais pour sauver G. Ce sont des années presque vierges de souvenirs autres que ma vie restreinte. Tout ce qui était musiques et bouleversement mondial passaient un peu au dessus de ma tête. Pourtant, en lisant cette tranche de vie d'un village du nord, j'ai retrouvé des souvenirs que je ne pensais pas avoir emmagasinés. Je ne sais si c'est mon état de tristesse pas encore totalement absorbé, mais je l'ai trouvé assez désespérant, désespéré. Il s'agit d'un groupe de jeunes adolescents que l'on suit sur une dizaine d'années. Certains s'en sortiront un peu mieux que les autres, mais dans l'ensemble, après avoir rêvé de grands destins, ils reproduisent la vie de leurs parents. et je ne peux ni conseiller, ni déconseiller la lecture de ce livre.

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique Ovaldé
J'ai choisi au hasard ce livre d'une autrice dont je n'ai jamais entendue parlé. Sur la quatrième de couverture, j'avais rapidement lu le résumé "Une femme, Gloria, mère de deux filles, part en Alsace dans la maison familiale, pour fuir un danger". L'Alsace, allez, cela me ferait sans doute du bien. Et puis j'ai dévoré le livre, je l'ai adoré. L'écriture est particulière, souvent très drôle, j'ai reconnu des petites choses qui me semblaient familières dans les interrogations de la mère, de la jeune adolescente, j'ai même eu l'impression parfois qu'elles étaient dans ma maison d'Alsace entourée d'épicéas. Il ne faut pas en savoir plus, il y a un mystère qui plane, un fantôme qui apparait, un danger qui se rapproche. Sans hésiter je vous le conseille.

Le sort tomba sur le plus jeune de Sophie Blandinières
Je suis ressortie de ce livre assommée. L'écriture est souvent proche de la poésie pour raconter l'indiscible. Le silence des viols d'enfants, viol de l'enfance. "C'est une histoire d'enfants, dont elle fut, qui ne grandiront jamais comme les autres, prisonniers à perpétuité de ces années où ils ont été les jouets de prédateurs, pédophiles ou parents incestueux. Pour les raconter tous, Sophie Blandinières livre un roman aussi brûlant qu'une déposition collective."

La dame de Reykjavik de Ragnar Jonasson
Je m'étais dit qu'après un tel livre (le sort tomba sur le plus jeune), j'avais besoin d'un truc facile à lire, type polar. J'ai trouvé le nouveau Ragnar Jonasson, oubliant que les deux précédents m'avaient moyennement emballée. A nouveau je suis restée sur ma faim. Un manque d'épaisseur des personnages, l'histoire assez bâclée avec des petits chapitres sautant d'une époque à une autre, sans intérêt très net. Le livre partira très vite dans une boite à livres de la ville et je dois me graver sans la mémoire qu'il est inutile de lire le prochain de cet auteur.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Valérie, tes conseils et impressions de lecture sont toujours judicieux.

Anita

L'azimutée / Aurore a dit…

L'aJe pense beaucoup à toi et à ton cher G, ces dernières semaines, Valérie. Depuis le 19 février ma fille de 7 ans est en attente d'une greffe cardiaque. Son état est très critique, elle aura déjà dû mourir plusieurs fois, mais elle se bat, aux soins intensifs à Lausanne.
Merci pour tes mots.

Valérie de Haute Savoie a dit…

L'Azimutée (Aurore) en lisant tes mots j'en ai des frissons et je voudrais tant que ta fille soit, comme l'a été Grégoire, choisie en urgence pour la prochaine greffe de coeur possible. Je t'envoie toutes les bonnes ondes que j'ai, demande à ceux qui sont là haut et qui me protègent de foncer vers vous, qu'ils laissent tout en plan pour s'occuper de ta fille afin qu'elle soit enfin hors de danger. Je t'embrasse très très fort, vraiment et je te serre tendrement dans mes bras.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Anita c'est si gentil de me dire ça <3 je t'embrasse fort