vendredi 8 mars 2019

de bon matin

Il pleut, il pleut fort alors que la météo promettait une journée grise certes, mais sèche.
Hier, lorsque je me suis levée, après une nuit très courte, insomnie oblige, la pluie battait déjà le goudron à défaut de pavé, et j'avais hésité à partir en vélo. Puis le ciel s'était allégé au fur et à mesure que le jour naissait, j'étais partie, mon pantalon de protection dans le sac à dos, sur ma belle bicyclette.
A peine sortie du parking, j'étais tombée dans un embouteillage monstre, qui semblait traverser de part en part la ville. Alors, non seulement je n'avais pas eu une goutte de pluie sur mon visage, mais comble de la félicité, j'avais dépassé tranquillement toutes les files de voitures qui s'allongeaient le long de mon trajet, petit morceau de bonheur pour commencer la journée.

Il me faut, à chaque fois qu'il fait moche, me donner un petit coup de pied au derrière, pour ne pas choisir la voiture, qui, je le sais me fera perdre un temps précieux et surtout, me procurera des tensions inutiles. Mais il me faut ce petit coup au derrière, chaque fois !
C'est curieux, parce qu'une fois partie, je n'y pense plus, ne regrette jamais, pense immédiatement à ce plaisir de rouler, de sentir les odeurs du parc lorsque je le traverse, d'entendre les oiseaux, de voir filer les nuages. Je suis dans ma bulle, bien plus que dans l'habitacle de ma Yaris, sans nouvelles catastrophistes,  sans conducteurs hargneux qui veulent absolument passer devant moi, sans tensions.

Parce que l'on a beau lire sur Twitter combien les automobilistes sont odieux et irrespectueux des cyclistes et des voies vélos, il est très rare que je rencontre des goujats. Si un scooter s'aventure sur la voie réservée à nos beaux destriers, j'ai une montée d'adrénaline rageuse, et puis à quoi bon, c'est exceptionnel, moi-même il m'arrive de prendre un bout de trottoir pour squeezer un long détour. Bien souvent les automobilistes qui pourraient en vouloir à ces vélos qui filent au vent alors qu'eux sont coincés les uns derrière les autres, me laissent passer, s'arrêtant même pour que je traverse la rue sans risque.

J'écris et le ciel s'éclaircit, la pluie s'est arrêtée, je prendrai mon vélo, la brioche aux pralines dans mon sac à dos, chauffant délicatement mes reins, le petit coup au derrière donné malgré tout.


8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est exactement la même chose pour moi, une fois sur mon vélo je ne regrette pas.
Cependant, les conditions climatiques de cette semaine ont été compliquées.
Je vis dans une ville de taille moyenne en Picardie, et moi non plus je n'ai pas à me plaindre du manque de savoir vivre des automobilistes.

Bon week end

Valérie

manoudanslaforet a dit…

Bravo !!!

Mariedézalpes a dit…

Merci pour ce très joli texte Valérie !
Bonne journée

samantdi a dit…

C’est vraiment ce genre de billet qui me donne envie de m’y mettre ! Peut-être à l’automne :-)

Valvita a dit…

Pas de vélo pour moi mais tous les soirs, en rentrant du travail, comme toi, je dois me battre avec moi-même pour aller à pieds à la gare (20 minutes de marche) au lieu d'opter pour le métro. Pourtant ça me fait tellement de bien ! J'ai réussi à me motiver depuis le début de l'année et j'espère continuer...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Valvita, j'ai fait cela deux ans, aller à pied au bureau, et puis j'ai dû, en changeant de poste, me déplacer régulièrement, c'est comme cela que je suis venue au vélo :)

Samantdi, l'avantage que j'ai aussi, c'est de pouvoir me garer n'importe où, sans avoir à faire trois fois le tour du pâté de maison.

Mariedézalpes, merci :)

manoudanslaforet c'est gentil

Anonyme de Picardie, lorsqu'il fait vraiment tous le temps moche, que je dois aller faire des états des lieux, c'est parfois difficile de prendre le vélo, surtout avec le casque, le pantalon de pluie, les gants... c'est ce qui me fait baisser les bras de temps en temps

Aurélie a dit…

Cela fait un moment que je lis vos commentaires sur le blog de Caroline, mais je n'avais jusqu'alors pas vu que vous aviez un blog ! Joli texte en tout cas, qui illustre bien à quel point c'est parfois bénéfique de se faire un peu violence... personnellement je vais travailler à pied (30 min de marché matin et soir) et j'apprécie cette coupure !

Valérie de Haute Savoie a dit…

Aurélie, je crois que j'ai été une des toutes premières lectrices de Caroline, du temps où elle et Hélène qui à l'époque avait encore un blog intéressant, loin de ce qu'il est maintenant devenu, étaient super copines :D - Ce blog est toujours resté discret et je n'avais pas du tout les mêmes objectifs que Caroline. Merci d'être venue lire quelques billets. J'ai pratiqué deux ans la marche quotidienne, c'est aussi très très plaisant et bénéfique pour le moral.