jeudi 8 février 2018

Paris sous la neige

Il fut un temps où G. et moi faisions quasi mensuellement le trajet Genève Paris Genève en avion. Business class, champagne, hommes d'affaire en complet bleu marine et sacoche en cuir. Nous partions tôt le matin, revenions un peu tard le soir, JP nous cherchait à l'aéroport, le luxe.
C'était l'exigence du staff qui suivait G., trajet court pour les visites post transplantation, et business pour pouvoir être remboursé s'il fallait l'hospitaliser dans le cas où les examens seraient mauvais.
G. adorait, en grand seigneur demandait son verre de jus d'orange à l'hôtesse à peine assis, faisait parfois un tour dans le cockpit et collectionnait les avions et autres miniatures offertes par Swissair.
A Paris nous prenions le taxi direction Bicètre, hop hop, visite, échographie, radio, prises de sang et repartions vers Roissy à 17h00. Nous étions en général à la maison vers 20h00. N'aurait été l'angoisse de mauvais résultats, je me serais sentie princesse.

Un matin, alors qu'il neigeait déjà sur les Alpes, une tempête digne de ces jours s'abattit sur Paris. Les pistes recouvertes et glissantes devenues dangereuses, l'atterrissage fut interdit à notre avion qui patientait en l'air. Il fallait attendre que les déneigeuses aient dégagé la neige, mais nous prévint l'hôtesse, il est question que nous allions à Bruxelles et que l'on prenne le bus pour rejoindre Paris.
Il me semble en avoir parlé dans un billet, les hommes d'affaire devenant grossiers, insultants, agressifs au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient. Nous avions tourné un peu plus d'une heure, au dessus de Paris. En bas cela s'activait, la piste praticable, nous nous sommes posés sans encombre, mes gracieux compagnons de voyage, soufflant leur exaspération, n'adressèrent même pas un mot à l'hôtesse qui avait gardé son calme et son sourire.

C'est en quittant Roissy que nous découvrîmes Paris sous la neige. G. le nez écrasé sur la vitre du taxi, vibrait d'émotion, les parcs que nous contournions étaient duveteux, les grilles surmontées de leurs petits chapeaux blancs. C'était si beau, si paisible.

Le soir en repartant, tout était devenu gris et sale, mais je garderai toujours l'image de ce Paris enchanté découvert ce matin là.

5 commentaires:

Sylvie a dit…

Tu racontes si bien !

Bleck a dit…

C'est vrai que tu racontes bien, très bien même... presque aussi bien que moi.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

Merci Sylvie et Bleck :)

Anne a dit…

On le vit avec toi, ce voyage, cette neige sur Paris!

Valérie de Haute Savoie a dit…

Anne, Comme moi je me délecte de voir ton bon gros chien jouer dans la neige et surtout surtout voir ces paysages immaculés chez toi.