Lancelot m'invite à continuer cette chaîne : choisir cinq chansons qui vous ressemblent et expliquer pourquoi.
Je ne peux me "résumer" en cinq chansons, je n'arriverai pas à définir ce qui me ressemblerait vraiment. Alors je change la règle, je choisirai cinq chansons qui auront été un petit pas vers mon indépendance.
Chez nous régnait la musique classique et le jazz - un point c'est tout !
Lorsque je m'aventurais à la cuisine, il m'arrivait d'entendre ébahie des sons très particuliers venant du petit poste TSF de notre bonne(*). Elle écoutait de la "variété" et c'était limite si je ne craignais pas de me transformer en statue de sel en restant trop longtemps. Dieu que ces chansons me ravissaient, il y était question de papillons prenant leur envols, de petits qui devenaient grands, le sens m'en échappait mais le tempo me réjouissait.
A treize ans mes parents m'offrirent un tourne disque. Un tourne disque pour moi toute seule, où je pouvais écouter des chansons choisies par moi !
Tout mon argent de poche passa alors dans l'achat de disques.
J'étais amoureuse de Julien Clerc, follement, tout me plaisait chez lui ; son sourire éclatant, sa voix envoutante, son côté exotique. Je connaissais par cœur les paroles de toutes ses chansons. Le cœur volcan me transportait, Bourg la Reine me faisait rêver, le patineur, Yann et ses dauphins, Zycayan, quatre heures du matin... je pourrais toutes les chanter encore, sans vraiment me tromper.
Je m'enfermais dans ma chambre, collais mon oreille au haut parleur, unique mais magique et dès la dernière note, dès que le bras atteignait le rond lisse du centre, je le replaçais au début... des jours entiers à t'aimer la la lala... je l'aimais follement !
Quelques années plus tard, à l'occasion d'un autre anniversaire , alors que je restais sagement cantonnée dans la variété française, une amie m'offrit un disque dont ne me reste que la mélodie et le refrain "papa oum pow wow, papa oum pow wow, lucky lucky".(*) Un truc de fou ! Nous avions passé l'après midi à écouter encore et encore ce rythme endiablé, mais à peine la fête terminée, mon frère m'avait convaincu de détruire cette horreur et la mort dans l'âme je le laissai griffer mon 45T avec un ciseaux. Il entamait les sillons, détruisant cet objet satanique. Cela ne m'empêcha pas pour autant de l'écouter, le son au plus bas, l'oreille en alerte, faisant abstraction des grattements infâmes que produisaient les multiples griffures rageuses.
Le mal était fait, je me tournais vers la maudite musique anglaise. Mon goût très sûr ne me trompa pas...
A suivre...
EDIT
(*) Nous ne disions jamais "la bonne", parce que nous l'appelions toujours par son prénom. C'étaient de jeunes jeunes-filles, qui venaient faire leur apprentissage en ville. Mais pour dire qui étaient ces jeunes filles, nous disions "c'est notre bonne". A lire maintenant cela, je suis stupéfaite de la connotation méprisante.
(*) Il s'agissait de GIORGIO le 45T Moody Trudy et Reesy Beesy que j'ai reçu en réalité en 1970 (j'avais donc treize ans, l'année de mon premier électrophone. J'ai retrouvé le disque au fond d'une armoire, il est signé de tous les amis présents à ma fête et daté de cette année. Il est là tout rayé sur une face.
Je ne peux me "résumer" en cinq chansons, je n'arriverai pas à définir ce qui me ressemblerait vraiment. Alors je change la règle, je choisirai cinq chansons qui auront été un petit pas vers mon indépendance.
Chez nous régnait la musique classique et le jazz - un point c'est tout !
Lorsque je m'aventurais à la cuisine, il m'arrivait d'entendre ébahie des sons très particuliers venant du petit poste TSF de notre bonne(*). Elle écoutait de la "variété" et c'était limite si je ne craignais pas de me transformer en statue de sel en restant trop longtemps. Dieu que ces chansons me ravissaient, il y était question de papillons prenant leur envols, de petits qui devenaient grands, le sens m'en échappait mais le tempo me réjouissait.
A treize ans mes parents m'offrirent un tourne disque. Un tourne disque pour moi toute seule, où je pouvais écouter des chansons choisies par moi !
Tout mon argent de poche passa alors dans l'achat de disques.
J'étais amoureuse de Julien Clerc, follement, tout me plaisait chez lui ; son sourire éclatant, sa voix envoutante, son côté exotique. Je connaissais par cœur les paroles de toutes ses chansons. Le cœur volcan me transportait, Bourg la Reine me faisait rêver, le patineur, Yann et ses dauphins, Zycayan, quatre heures du matin... je pourrais toutes les chanter encore, sans vraiment me tromper.
Je m'enfermais dans ma chambre, collais mon oreille au haut parleur, unique mais magique et dès la dernière note, dès que le bras atteignait le rond lisse du centre, je le replaçais au début... des jours entiers à t'aimer la la lala... je l'aimais follement !
Quelques années plus tard, à l'occasion d'un autre anniversaire , alors que je restais sagement cantonnée dans la variété française, une amie m'offrit un disque dont ne me reste que la mélodie et le refrain "papa oum pow wow, papa oum pow wow, lucky lucky".(*) Un truc de fou ! Nous avions passé l'après midi à écouter encore et encore ce rythme endiablé, mais à peine la fête terminée, mon frère m'avait convaincu de détruire cette horreur et la mort dans l'âme je le laissai griffer mon 45T avec un ciseaux. Il entamait les sillons, détruisant cet objet satanique. Cela ne m'empêcha pas pour autant de l'écouter, le son au plus bas, l'oreille en alerte, faisant abstraction des grattements infâmes que produisaient les multiples griffures rageuses.
Le mal était fait, je me tournais vers la maudite musique anglaise. Mon goût très sûr ne me trompa pas...
A suivre...
EDIT
(*) Nous ne disions jamais "la bonne", parce que nous l'appelions toujours par son prénom. C'étaient de jeunes jeunes-filles, qui venaient faire leur apprentissage en ville. Mais pour dire qui étaient ces jeunes filles, nous disions "c'est notre bonne". A lire maintenant cela, je suis stupéfaite de la connotation méprisante.
(*) Il s'agissait de GIORGIO le 45T Moody Trudy et Reesy Beesy que j'ai reçu en réalité en 1970 (j'avais donc treize ans, l'année de mon premier électrophone. J'ai retrouvé le disque au fond d'une armoire, il est signé de tous les amis présents à ma fête et daté de cette année. Il est là tout rayé sur une face.
6 commentaires:
Marrant ca tu as pour Julien Clerc la même passion que ma Doudou ;o)
Il vieillit sacrément bien ce beau gosse :o)
J'ai découvert un peu plus tard que toi la musique anglo-saxonne, lorsque je suis partie vivre à Paris et que j'y ai fait des rencontres décisives pour mes goûts musicaux ! Maintenant mon conseiller perso s'appelle Mr X et on peut le trouver ici : http://monsieurx.artblog.fr/240324/Message-a-caractere-publicitaire/
(tu ne m'en veux pas pour la pub ?)
A propos de Julien Clerc, je trouve que sa voix vieillit un peu maintenant. Sur son dernier album figure une chanson de Maxime Le Forestier "Restons amants" que je préfère interprétée par ce dernier.
J'attends la suite de ce billet ...
J'avoue que j'aurais voulu mettre plutôt une vidéo (ou simplement le morceau de musique) du COeur Volcan, mais les versions trouvées sur youtube ne me plaisaient pas justement parce que je trouve que sa voix à mal vieillie et puis en plus il est copain de l'autre greluche alors c'est assez rédhibitoire ;)
Jipes, physiquement oui mais sa voix comme dit Madeleine a perdu son énergie non ?
Moi aussi je l'aimais beaucoup, Juju.
"copain de l'autre greluche", LOL, tu me TORDS de rire, là.... C'est vrai que c'est rédhibitoire.
Que c'est bon d'être bêtement sectaires entre nous, pour nous venger de tout ce qu'on subit en silence....
Merci d'avoir accepté de participer à la chaîne !
Lancelot, il m'en reste encore trois !
Et pour l'autre greluche, je ne fais aucun effort pour qu'elle m'insupporte. Rien que d'entendre dire qu'elle est de gauche me hérisse tous les poils. Et puis non non je ne croirais jamais à cette soi-disant histoire d'amour !
Idem Julien Clerc (moi quand j'étais seule, je chantais dans la cuisine avec balai pour micro, et le soir je rêvais de lui, ah sa bouche si bien dessinée...).
Idem pour sa voix qui a faibli.
Idem pour sa copinitude avec Madame Monmari...
Je comprends mieux pourquoi j'attends tes billets avec impatience ;-)
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