Nous discutions tranquillement Aude et moi, l'une en face de l'autre, elle venait de raccompagner son rendez-vous à la porte, j'avais terminé ce que j'avais à faire, le téléphone avait sonné. Février 2006, nous avions repris l'année lentement, les nouveaux contrats ANPE nous étaient donnés au compte-goutte, bientôt nous démarrerions un club de jeunes diplômés... au téléphone la directrice d'une agence ANPE, désolée elle m'informait que le tribunal administratif de Lyon bloquait, en raison d'un litige avec un prestataire, toutes les actions confiées aux différents organismes satellites, dont le nôtre... une vraie catastrophe pour nous qui n'avions pas d'autres clients. Je raccrochais, expliquais brièvement à Aude qui se décomposa et appelais un de mes responsables.
La boîte avait encore tenu cinq mois, nous fermions définitivement les portes du bureau fin juillet et je partais en vacances le lendemain.
Cela faisait deux ans que je n'avais plus aucun plaisir à aller au bureau, ce licenciement ne m'avait pas affecté, j'avais en vue un autre poste dans le cabinet qu'une de mes collègues venait d'ouvrir.
En septembre je m'étais inscrite aux Assédic, et en octobre j'avais repris le chemin du travail, faisant, trois jours par semaine, le trajet vers Annecy où je retrouvais deux de mes anciennes collègues.
A nouveau en juillet je m'étais retrouvée chômeuse, mon salaire étant trop lourd pour cette petite boîte qui peinait à démarrer...
Assez vite j'avais été réembauchée dans une association où j'étais sûre de m'épanouir... Au bout de deux jours je plongeai dans un état dépressif incompréhensible... certains pans de mon histoire m'éclataient à la figure... je me noyai... sanglotant tous les soirs sans arriver à calmer cette angoisse folle proche de la folie... je démissionnai.
Et puis... lentement je m'étiolais. Bien sûr je continuai à chercher du travail, à postuler, à passer des entretiens, mais j'avais perdu la foi en moi. Il me semblait avoir pris dix ans brutalement, me demandant si un jour je retrouverai un emploi... je n'y croyais plus, vraiment plus.
Qu'est-ce qui a fait qu'un matin, lisant une annonce sur le site de l'ANPE, j'ai su que j'allais rencontrer celle qui me sortirait de ma torpeur ? Aucune idée ! je savais juste qu'il me fallait impérativement la rencontrer, que d'elle viendrait mon salut. J'ai donc téléphoné à cette agence intérim, demandant à parler à Virginie S., elle n'était pas là - envoyez nous votre CV - ce que je fis aussitôt. Le week end du huit mai passé, je rappelai... cette fois-ci elle était là mais débordée rentrant de vacances, ne pouvait me recevoir qu'en fin de semaine, le 16. Je n'étais plus à trois jours prêts, ok pour ce vendredi à onze heures.
L'entretien n'a duré qu'une petite demie-heure. Elle a fait une ou deux remarques sur mon CV, je lui ai dit mon découragement, une demie-heure qui a suffit à déchirer les nuages qui obscurcissaient mon horizon, j'en suis ressortie légère.
Quatre jours après elle m'appelait, je quittais ma condition de chômeuse.
Hier, alors que je braillais à tue tête dans la voiture avec Adriano Celentano, j'ai réalisé que j'avais retrouvé le goût de vivre.
La boîte avait encore tenu cinq mois, nous fermions définitivement les portes du bureau fin juillet et je partais en vacances le lendemain.
Cela faisait deux ans que je n'avais plus aucun plaisir à aller au bureau, ce licenciement ne m'avait pas affecté, j'avais en vue un autre poste dans le cabinet qu'une de mes collègues venait d'ouvrir.
En septembre je m'étais inscrite aux Assédic, et en octobre j'avais repris le chemin du travail, faisant, trois jours par semaine, le trajet vers Annecy où je retrouvais deux de mes anciennes collègues.
A nouveau en juillet je m'étais retrouvée chômeuse, mon salaire étant trop lourd pour cette petite boîte qui peinait à démarrer...
Assez vite j'avais été réembauchée dans une association où j'étais sûre de m'épanouir... Au bout de deux jours je plongeai dans un état dépressif incompréhensible... certains pans de mon histoire m'éclataient à la figure... je me noyai... sanglotant tous les soirs sans arriver à calmer cette angoisse folle proche de la folie... je démissionnai.
Et puis... lentement je m'étiolais. Bien sûr je continuai à chercher du travail, à postuler, à passer des entretiens, mais j'avais perdu la foi en moi. Il me semblait avoir pris dix ans brutalement, me demandant si un jour je retrouverai un emploi... je n'y croyais plus, vraiment plus.
Qu'est-ce qui a fait qu'un matin, lisant une annonce sur le site de l'ANPE, j'ai su que j'allais rencontrer celle qui me sortirait de ma torpeur ? Aucune idée ! je savais juste qu'il me fallait impérativement la rencontrer, que d'elle viendrait mon salut. J'ai donc téléphoné à cette agence intérim, demandant à parler à Virginie S., elle n'était pas là - envoyez nous votre CV - ce que je fis aussitôt. Le week end du huit mai passé, je rappelai... cette fois-ci elle était là mais débordée rentrant de vacances, ne pouvait me recevoir qu'en fin de semaine, le 16. Je n'étais plus à trois jours prêts, ok pour ce vendredi à onze heures.
L'entretien n'a duré qu'une petite demie-heure. Elle a fait une ou deux remarques sur mon CV, je lui ai dit mon découragement, une demie-heure qui a suffit à déchirer les nuages qui obscurcissaient mon horizon, j'en suis ressortie légère.
Quatre jours après elle m'appelait, je quittais ma condition de chômeuse.
Hier, alors que je braillais à tue tête dans la voiture avec Adriano Celentano, j'ai réalisé que j'avais retrouvé le goût de vivre.
16 commentaires:
Avanti Valérie ! La vita e bella. Tu as l'énergie qui te fait remonter quand les choses vont mal, et une étonnante intuition (ce n'est pas la première fois que tu perçois les ondes des personnes si je me souviens bien, eh oui je me souviens bien). Un grand coup de chapeau.
Et puis merci, ton plaisir de vivre est communicatif, plus un air de Celentano, et tu m'ensoleilles les oreilles et les yeux ! Baci !
Pourquoi un jour on plonge? Et souvent quand tout va bien, trop bien? Comment un simple déclic suffit à repartir des fois? Le jours où l'on auras la réponse, il y auras beaucoup de psy au chomage... Pour ma part, une des réponse que j'ai trouvé dans ma reconstruction, c'est que l'on se pose beaucoup trop de question et de problême, somme toute sans importance!
Ouh! j'ai la même chanson sur mon MP3 et je la braille sur les routes où que personne peut m'entendre!
Je me souviens d'avoir, un jour, revécu, d'un coup comme un roulement de tambour, devant l'une mes filles,3 ans, à poil dans l'herbe, et chantant "j'fais pipi dans l'gazon" et joignant le flot à la parole.
A quoi ça tient, des fois, hein...
Hé hé ! Bien vu Gilsoub.
J'ajoute que la plupart des gens mettent trop d'affectif, trop d'eux-mêmes dans le travail. Faire son travail sérieusement, oui, bien sûr, mais sans jamais se prendre au sérieux. Plaignons les irremplaçables ou prétendus tels. Comme les autres, ils finiront tôt ou tard par peupler les cimetières.
Marcus et Gilsoub, on s'investit forcément lorsque l'on travail, du moins moi je m'investis, cela m'est nécessaire. Il faut que je me sente bien au travail pour donner le meilleur de moi-même, mais je m'adapte très facilement, je suis à l'aise quasi instantanément. Cela me manquait affreusement de ne pouvoir bosser, et puis financièrement aussi cela devenait juste. Alors, retrouver un emploi, qui plus est me plaisant et m'amusant à ce point alors que peu de temps avant je me sentais finie et mise au ban de la société, c'est cela qui me redonne le goût de vivre.
Pour ce qui est de se poser trop de questions ? J'ai un papa psy, difficile de ne pas être légèrement influencée même si celui-ci ne nous a jamais "analysés"
Ah Anita, quel bonheur de pouvoir chanter à tue tête seule dans la voiture non ? ;)
Meerkat, c'est dingue non, comme une chanson peut à un moment donner une énergie folle gorgée de soleil :D
Le contre coup est parfois terrible on tient le choc en surface mais ca mine en profondeur et un beau jour la digue cède sous la pression et là ca fait très mal. J'ai vécu ca avec mon licenciement et à une autre époque plus de six mois de chômage et six mois de jobs précaires (à une époque ou il n'y avait pas tant de chômage).
Moi ce que je retiens de cette note c'est ta nouvelle énergie et ton sourire que je devine dans ces lignes
Alors tant mieux Hisse et Ô Valérie droit devant !!!!!!!
Ca fait bien plaisir à lire tout ça :) Je suis super contente pour toi et je t'envoie encore plein de soleil et une grosse bise avant... qu'on... se... RENCONTRE très bientôt!!! Youpiiii :)
je t'aimmmmmme.
:)
Trop cool ce billet à l'image de la chanson
Moi aussi j'ai connu tout cela à une époque pas si liontaine
tiens cela me donne envi d'en faire un billet ...
Quand on plonge on ne sait jamais où est le fond mais qu'il est bond de remonter à la surface.
oops désolé pour les fautes
trop tard ..
Tu regonflerais le moral à un régiment toi !
Cela me fait très, très plaisir tout ça !
Pendant tous ces derniers mois,et tout cet hiver, ici, tu es cependant restée sereine et solide et prête à nous communiquer chaque jour ton amour de la vie. l'écriture t'as beaucoup aidé. Maintenant on va avoir une nouvelle valérie mais je sais qu'elle en sera encore plus en enthousiaste et généreuse. Bonne soirée
Fauvette, en écrivant ce billet je me disais "sans ce blog je crois que j'aurais eu beaucoup plus de mal à tenir le coup !"
Et à chaque fois j'ai envie de vous remercier tous pour continuer à venir, à me laisser des commentaires.
C'est une des grandes forces d'un blog, continuer à celui ou celle qui le tient de garder la tête hors de l'eau, et surtout de recharger ses batteries à bloc :)
Ce billet me touche beaucoup ! oui, une re-naissance est toujours possible, mais il ne faut jamais cesser d'y croire.
Bravo pour ce texte plein de vie, et surtout garde ta belle énergie.
Ah au fait Valérie j'adore cette chanson d'Adriano Celentano, mon ami d'enfance est d'origine italienne et on écoutait ce 45T en boucle :o)
Valérie, je dois t'avouer que bloguer m'a moi aussi permis de surmonter quelques sales coups récemment.
Bonne journée.
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