Je cherche un livre, un livre que nulle part je n'arrive à trouver, alors je quitte l'espace psy et me balade du roman français au roman étranger, passe entre les arts puis la cuisine qui jouxte les régimes que j'évite sagement, me voilà dans les polars je m'y attarde ; atterri au milieu de l'informatique, la comptabilité, les anales du bac, du brevet et de bien d'autres examens, enfin les dictionnaires : ma gourmandise ; je feuillète, m'arrête, repose... laisse trainer ma main sur les couvertures... tiens ? un de ces inévitables trucs pour les nuls ! je n'aime pas et pourtant me voilà avec le français correct en main et je tombe sur "hou là là" Hou là là prend des accents à là ? Mais quelle découverte ! je tourne les pages et voilà que ministre est un terme issu du neutre latin ministerium, le serviteur, l'aide, le domestique ; que du coup, le neutre n'existant pas en français tout naturellement il prend un déterminant masculin et même si le sens reste neutre il donne par là l'impression d'être masculin ; passent les féministes, qui font l'erreur et décident de le féminiser... et voilà la ministre qui traîne avec elle une erreur de français. Cela m'amuse follement, et je repars avec ce petit manuel qui me donnera encore d'autres joies. Qui aurait pu croire, alors qu'enfant je peinais à ne pas avoir de notes négatives en dictées, qu'un jour j'aurais tant de plaisir à apprendre encore et encore des règles qui pour moi semblaient tellement absconses ?
lundi 5 mai 2008
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9 commentaires:
Il y a même des Madame la Ministre qui sont des erreurs en elles-mêmes :)
J'adore pour cela les dictionnaires, que de découvertes, que de surprises ils nous réservent. A vouloir mettre un "sexe" à tous les mots ont fini par les dénaturer, les rendre stériles... quel paradoxe !!!
Bonjour, Valérie ! Je ne suis pas d'accord ! (avec le truc sur les ministres de ton Français pour les Nuls). Comme Samantdi l'avait évoqué un jour, il y a quelques semaines, sur le blog d'Otir, les utilisateurs d'une langue ont le pouvoir de la faire évoluer... et souvent une utilisation que par le passé était une erreur devient une norme. Je dis ça, je dis rien, parce que de toute façon je ne suis pas francophone (donc de quoi je me mêle ! ;-) ) Des fois, ça me fait même commettre des erreurs de français énormes – bien que d'autres, mon intuition de la langue me confère une certaine perspicacité envers le français qu'un vrai francophone ne possède souvent pas...!
Bref, [MODE DE QUOI JE ME MÊLE ON] l'argument du "genre neutre" me semble un alibi absurde !! En espagnol on a bien un article neutre, mais le mot "ministre" (qui vient du même mot latin) a toujours été utilisé au masculin (avec l'article masculin : on a toujours dit "el ministro" et non pas "lo ministro", ce qui aurait été risible !)... jusqu'au jour où on a eu les premières femmes ministres... Au début, on ne savait pas trop comment dire : on a essayé avec "la ministro" (en y repensant, ça me paraît atroce !) et un peu plus tard avec "la ministra", et le mot s'est enraciné naturellement dans la langue. On a féminisé aussi d'autres mots qui désignaient des métiers réservés aux hommes (contre l'avis des puristes qui prétendaient qu'on ne pouvait pas utiliser des mots qui n'avaient pas de féminin) comme notamment "la jueza" (la juge ) qui sonnait vraiment mal au début jusqu'à ce qu'on en a pris l'habitude... Mais bon, tout ça c'est de la linguistique comparée à trois sous, hein ?!, mon opinion n'a aucune prétention ni aucune valeur... en fait, si elle en avait une, il y a longtemps qu'on dirait naturellement écrivaine, professeure, etc. ! (tu ne vas pas me sortir quand même l'argument qu'il s'agissait là de mots neutres comme "mon oeil" ! ;-) ). [MODE DQJMM OFF]
Olivier a résumé le fond de ma pensée ;o) ceci dit je connais cette sensation exquise de me rendre dans une librairie et de chercher le nouveau roman ou livre qui me fera mévader au gré de ses pages c'est un vrai bonheur !
Le francais est bien délicat a apprendre pour nous et un vrai cauchemer pour les étrangers, les étudiants suisses et allemands du labo ont tous eu énormément de difficulté avec cette langue capricieuse et rebelle
C'est agréable de feuilleter et de découvrir, je suis d'accord avec toi...
Moi j'aime Madame la ministre n'en déplaise à la grammaire ! Il a raison Pablo, une langue évolue.
Pablo, comment te répondre... d'accord, ô combien, avec l'idée qu'une langue doit évoluer, que de nouveaux mots naissent et la rendent toujours plus vivante, mais là ce qui me plait, c'est de retrouver l'histoire des mots, l'origine, le pourquoi de tel ou tel genre. J'aime bien justement que ministre soit neutre, pas de discrimination, femme ou homme qu'importe on est ministre.
(je m'amuse beaucoup avec les mots, j'aime jouer avec eux, et il me plaît aussi de revenir aux règles correctes afin de pouvoir jouer encore plus)
Hou là ! : suite à ton dernier commentaire je découvre plein de documents sur le "genre neutre" ; qu'il existe même une Délégation générale à la langue française et aux langues de France qui s'est déjà vouée à la question « d'étudier la féminisation des titres et des fonctions et, d'une manière générale, le vocabulaire concernant les activités des femmes », et plein d'autres choses... Je promets de jeter un coup d'oeil à tout ça, au moins la prochaine fois je pourrai en parler avec moins de légèreté ! ;-) Tu as raison, pour bien jouer (y compris : pour bien jouer à détourner les règles), il faut les connaître avant !
Oui, une langue évolue grâce à ses utilisateurs, et la féminisation des fonctions a souvent du bon (le langage étant un moyen d'appréhender le monde qui nous entoure, il montre que sur ce point la société a évolué puisqu'on a eu besoin de les féminiser. Sans remonter à des temps très anciens, je me souviens de reportages télés pour présenter la première femme conductrice de métro...)
Il faut cependant noter que la maîtrise d'une langue classique est aussi un élément de distinction sociale très important. Au-delà du simple plaisir de la connaissance, du jeu avec les mots, c'est un mode de reconnaissance. La personne qui saura faire montre d'une bonne maîtrise de la langue, même si c'est en respectant des règles un peu surannées aura un avantage sur celui qui ne sait pas le faire.
On peut parler n'importe comment, mais pas avec n'importe qui...
C'est aussi et surtout grâce à la justesse des mots choisis, à la façon dont on les orthographie, dont on les conjugue, que l'on pourra être au plus près de ce que l'on aimerait dire. D'autant plus sur internet où (et je l'ai déjà mainte et mainte fois écrit) il manque au dialogue le ton et les gestes qui bien souvent accentuent ou adoucissent ce que l'on dit.
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