jeudi 24 avril 2008

Ce soir

J'hésite j'hésite... vais-je regarder Cold Case ou NCIS ? Ou bien tout simplement me plonger dans un livre ?
Je lis que notre grand brasseur de vent c'est fait faire un beau décor. Un beau décor de caisses vides (*)? Est-ce à ce prix là qu'il engrangera quelques points pour sortir de son enlisement ?

Avant hier je participais à une réunion "troisième âge" à l'aneupeu (qui préfère le joli terme de sénior). Une bande de vieux d'au moins cinquante ans à la recherche d'un travail, mis en relation avec deux chefs d'entreprise frisant une petite trentaine (charmants et plein de compassion). En est ressorti que l'avenir s'éclaircissait pour nous tous, étant donné que le gouvernement allait mettre en place des mesures pour pousser les entreprises à embaucher les "plus de" !
Ah enfin se dit-on ! Une mesure qui va dans le même sens que celle exigeant des séniors de plus de cinquante sept ans de se remettre à la recherche d'un emploi. Le marché va s'ouvrir !
Et puis ... Voilà t'y pas que le Medef trouve totalement crétin et inapproprié l'idée de pénaliser les entreprises qui n'embaucheraient pas des séniors. Le Medef, celui même qui exige que les chômeurs prennent n'importe quel boulot sous peine d'être éjectés des assedic, qui exige que le plus de cinquante sept ans ne soient plus exemptés de recherche d'emploi, qui ne veut plus du smic. Le Medef qui ordonne au gouvernement des mesures et que celui-ci s'empresse de mettre en place !
J'entends ça, et une bouffée de rage m'inonde ! Tiens cela me fait penser à une nana avec qui je marchais un jour dans la rue. Nous passions devant un homme assis par terre, une casquette posée par terre pour recueillir les quelques pièces des passants et un écriteau sur lequel était écrit " je n'ai pas mangé depuis trois jours" Elle, jeune et frondeuse, lui avait dit "Mais il faut vous forcer mon brave" et avait éclaté de rire. J'étais mortifiée, aucune envie de rire.
Le Medef c'est un peu ça. Bloquer toute possibilité d'ouvrir le marché du travail, et éclater de rire en nous voyant peiner, cherchant désespérément un emploi "Ben faut vous forcer mes braves !"

(*) aux dernières nouvelles, le décor ne couterait que deux cent quatre vingt mille euros...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui c'est triste on veut bien diminuer le chiffre des seniors sans emploi et les faire partir plus tard en retraite mais pas les accueillir dans les entreprises :o( Bien sûr ils ne sont pas aussi malléables que les jeunes sans expérience le MEDEF ne peut pas les presser commes des citrons alors ils mettent les seniors hors jeux Quelle incommensurable bêtise (pour ne pas dre un mot plus cru)

Anonyme a dit…

C'est tout le medef ça, réclamer des avantages, refuser les contraintes. Remarque, pour être honnête, c'est plutôt humain comme démarche, ce qui est en revanche anormal c'est qu'on cède toujours à leurs demandes, alors que lorsque ce sont les salariés qui réclament, c'est forcément injustifié.
Ce monde fonctionne à sens unique

Valérie de Haute Savoie a dit…

Moi, j'aimerais vraiment travailler :) Je n'ai pour l'instant aucune envie de prendre une quelconque retraite. Mais j'aimerais que le discours du Medef soit plus clair, soit nous sommes des vieux croutons inemployables, soit nous sommes encore intéressant et dans ce cas il faut nous donner des chances de pouvoir travailler. Le système de quota me semble nécessaire pour que l'idée d'employer un sénior entre dans les mœurs. Une fois que l'on aura intégrer cela, plus besoin de quota.

Anonyme a dit…

Je partage ta rage. Grrrrrrr....
Courage Valérie.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Merci Fauvette :)

Anonyme a dit…

Dans la même situation que toi avec en plus une étiquette "malade" - ben oui un cancer du sein ça laisse des trace, on ne sait jamais... alors je comprends et partage ta colère.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Béatrice, je comprends ce que tu vis puisque nous tremblons mon mari et moi qu'il perde son travail et qu'il soit obligé d'en chercher un autre. Sa maladie serait, je crois, un obstacle bien plus insurmontable que mon âge.
Mais toi tu es guérie ! Et c'est insupportable d'être pénalisée alors que justement tu as eu la force pour guérir.