jeudi 6 décembre 2007

vie de chat


Vivre aux côtés de Chamade depuis trois mois me fait prendre conscience de la vie harassante qu'elle mène tout au long de la journée.
Après avoir fait la bringue une partie de la nuit, déplaçant les chaussures, plaçant les tapis de traviole, testant le grattoir et agitant le bol d'eau pour évaluer la hauteur où elle devra plonger son museau, Chamade va se coucher dans le lit de G.
Au matin, lorsque je viens sur la pointe des pieds donner le FK, elle frémit de l'oreille mais reste pelotonnée frileusement sous la couette. Ce n'est qu'à sept heures qu'elle se réveille vraiment, s'étirant en laissant échapper un petit miaulement de jeune chatte, bien plus discret que les vociférations dont elle nous abreuve lors des voyages en voiture. Là c'est une délicate princesse que l'on réveille un peu tôt mais qui, par amour, accepte de se lever en même temps que son seigneur et maître. Sauter du lit, s'étirer artistiquement tout au long du couloir, d'un bond sauter gracieusement sur la table, c'est toléré aux aurores. Elle s'allonge et attend tranquillement de laper le fond du bol.
Puis c'est le départ de G. vers le lycée, l'heure de la sieste dans la chambre de C. que j'ai momentanément investie et où je blogue. Pas trop loin d'un humain, mais profondément endormie jusqu'à ce qu'elle entende des bruits signalant la préparation du repas de midi. Nouvelles séances d'étirements, en avant, en arrière, bâillements consciencieux, en miaulant elle vient me tenir compagnie. Elle m'aime follement, me le fait comprendre, se frotte affectueusement contre mes jambes, saute sur la chaise et laisse juste passer sa tête sous la nappe, les oreilles aplaties sur le côté, le regard implorant. Mon dieu comme elle me trouve jolie, sympathique, agréable, intéressante, irrésistible... jusqu'à ce qu'elle ait pu grappiller un petit bout de poisson, crevette, viande... ou autres friandises.
G. rentre, je n'existe plus !
Elle vient nous tenir compagnie pendant le repas en dégustant quelques croquettes. Parfois un pigeon l'a met en transe, il suffit de lui dire "cherche la mouche" et elle se met à caqueter toute frétillante devant cette grosse mouche si tentante.
Son idole retourne au lycée, elle file sous la couette jusqu'à la nuit tombée.
Vers vingt heures brusquement elle retrouve son tonus, vite son ressort chéri et c'est parti ! A droite, à gauche, elle saute sur le canapé, attaque par surprise l'innocent tombé dans la chaussure puis viens le poser juste à côté de notre fauteuil, prend un air détaché et folle furieuse, dès qu'on le lance, se jette en dérapant à sa poursuite... Epuisant ! Elle récupère en nous tenant compagnie devant la télévision, et attend patiemment que G. daigne aller au lit.
Là, il faut encore que je me plie au rite instauré, je ne sais comment, par elle.
Frapper dans mes mains, dire "allez Chamade au lit !" Elle fait mine d'hésiter, prend un air résigné mais légèrement rebelle, hésite devant l'échelle... attend que je "gronde". Voilà ! Elle saute sur le lit, et fièrement prend l'air d'une souveraine en son territoire.
J'éteins les lumières, G et Chamade entament ensemble leur nuit.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Une belle vie, douce et tranquille avec vous. Voila. Et pour vous l'amour partagé de Chamade.

Jipes Blues a dit…

C'est vrai qu'ils partagent tous notre quotidien et qu'on s'attache tellement à eux que c'est un crève coeur lorsqu'ils nous quittent :o( J'adore ta facon de le raconter ca n'empèche que j'aimerais drolement me réincarner en chat ;o)

Dr. CaSo a dit…

Je crois qu'on ne se rend pas toujours compte de la quantité d'habitudes qu'on a avec nos compagnons. Un jour, il y a longtemps, après avoir perdu mon premier chat, j'avais gardé le chat d'une amie, et j'avais retrouvé sans m'en rendre compte toutes les habitudes que j'avais avec mon chat perdu... sauf que le chat de mon ami ne comprenait rien, ne répondait pas, ne savait pas qu'il devait se comporter comme mon chat perdu... C'était à ce moment-là que je me suis rendue compte qu'on développe un vrai language avec nos compagnons poilus, une vraie façon de communiquer, un style de vie bien particulier à nous :)

Gros calins à Chamade la belle!

Valérie de Haute Savoie a dit…

Et d'ailleurs c'est fou comme la maison semble vide de vie lorsqu'ils disparaissent. Chaque parcelle contient une image de leur passage.