La maison d'Alsace abandonnée depuis trois semaines est devenue un vrai terrain de jeux pour les souris qui se sont multipliées sans prédateur... Chamade a de quoi faire, nous la laissons et partons vers Mulhouse.
Nous déjeunons avec Maman et ma sœur venue de Paris, puis nous allons à la clinique. Il pleut et la nuit tombe vite.
Réchauffé ! dit la voix synthétique de l'ascenseur. Mais pourquoi donc ? m'interroge-je. G. me regarde, désolé... rez-de-chaussée maman ! Fou rire... je plonge dans le pull de JP, les passagers sont interdits... Une folle ! Quatrième étage, juste en face, sa chambre, nous frappons.
Il est là, assis dans un fauteuil, en pyjama très chic bleu marine à rayure, sur son lit Télérama, le Monde Diplomatique, La Croix, Marianne et le dernier Pierre Bayard "comment parler des livres que l'on n'a pas lus". Sur la petite desserte, des Ferrero Rocher et sur la table un impressionnant bouquet de roses, dans un autre vase une orchidée.
Il sourit, se lève hésitant, pour nous embrasser. Il est encore fatigué. Chacun s'installe, JP sur le lit, G. et moi trouvons un siège, nous échangeons quelques mots, le voyage, la maison que nous avons trouvée humide et glacée, l'opération... je le regarde, c'est mon père. Il a dévoré Chagrin d'école, JP lui avait fait un dessin sur la page de garde, mon père debout cassant, rageur, sa canne. Le chirurgien, à qui mon père lui montrait le dessin, a demandé qu'il lui en fasse une copie, il semble fier que son gendre ai pensé à lui. D'ailleurs il semble étonné et ému que ses enfants, ses amis, se soient déplacés ou aient pris de ses nouvelles. Cet homme tant admiré doutera éternellement. JP mange un rocher, c'est tentant mais non, je vais devenir une vraie baleine, un phoque et puis Noël approche. Le temps s'étire tout doux, il a aimé "Un secret" je l'ai lu il y a longtemps déjà, en pensant à lui, il devrait regarder vendredi Gérard Collard, qui parle avec passion des livres traitant de la médecine, je suis sûre que cela lui plairait. Non il ne s'ennuie pas, il reprendra ses rendez-vous le 8 janvier, il s'accorde un peu de vacances, à soixante dix huit ans c'est permis et puis il y a, à Paris, tant d'expositions à voir avant le 8 justement. Pour l'instant il faut marcher, aujourd'hui il a fait trois cent pas, demain il en fera cent de plus et le 4 il ira dans un centre de rééducation, celui où je faisais le ménage en 1975, lorsque je venais de quitter le nid familial. Je souris en pensant aux nuits folles passées là bas, à l'époque il n'y avait que de jeunes hommes réapprenant un métier incluant leurs divers handicaps récoltés lors d'accidents. Il fait nuit noire, il pleut, encore quelques mots, la fatigue accentue ses traits, j'ai le cœur qui se serre. J'aimerais pouvoir lui dire que je l'aime, nous l'embrassons tendrement.
Tout à l'heure maman viendra prendre la relève.
Nous déjeunons avec Maman et ma sœur venue de Paris, puis nous allons à la clinique. Il pleut et la nuit tombe vite.
Réchauffé ! dit la voix synthétique de l'ascenseur. Mais pourquoi donc ? m'interroge-je. G. me regarde, désolé... rez-de-chaussée maman ! Fou rire... je plonge dans le pull de JP, les passagers sont interdits... Une folle ! Quatrième étage, juste en face, sa chambre, nous frappons.
Il est là, assis dans un fauteuil, en pyjama très chic bleu marine à rayure, sur son lit Télérama, le Monde Diplomatique, La Croix, Marianne et le dernier Pierre Bayard "comment parler des livres que l'on n'a pas lus". Sur la petite desserte, des Ferrero Rocher et sur la table un impressionnant bouquet de roses, dans un autre vase une orchidée.
Il sourit, se lève hésitant, pour nous embrasser. Il est encore fatigué. Chacun s'installe, JP sur le lit, G. et moi trouvons un siège, nous échangeons quelques mots, le voyage, la maison que nous avons trouvée humide et glacée, l'opération... je le regarde, c'est mon père. Il a dévoré Chagrin d'école, JP lui avait fait un dessin sur la page de garde, mon père debout cassant, rageur, sa canne. Le chirurgien, à qui mon père lui montrait le dessin, a demandé qu'il lui en fasse une copie, il semble fier que son gendre ai pensé à lui. D'ailleurs il semble étonné et ému que ses enfants, ses amis, se soient déplacés ou aient pris de ses nouvelles. Cet homme tant admiré doutera éternellement. JP mange un rocher, c'est tentant mais non, je vais devenir une vraie baleine, un phoque et puis Noël approche. Le temps s'étire tout doux, il a aimé "Un secret" je l'ai lu il y a longtemps déjà, en pensant à lui, il devrait regarder vendredi Gérard Collard, qui parle avec passion des livres traitant de la médecine, je suis sûre que cela lui plairait. Non il ne s'ennuie pas, il reprendra ses rendez-vous le 8 janvier, il s'accorde un peu de vacances, à soixante dix huit ans c'est permis et puis il y a, à Paris, tant d'expositions à voir avant le 8 justement. Pour l'instant il faut marcher, aujourd'hui il a fait trois cent pas, demain il en fera cent de plus et le 4 il ira dans un centre de rééducation, celui où je faisais le ménage en 1975, lorsque je venais de quitter le nid familial. Je souris en pensant aux nuits folles passées là bas, à l'époque il n'y avait que de jeunes hommes réapprenant un métier incluant leurs divers handicaps récoltés lors d'accidents. Il fait nuit noire, il pleut, encore quelques mots, la fatigue accentue ses traits, j'ai le cœur qui se serre. J'aimerais pouvoir lui dire que je l'aime, nous l'embrassons tendrement.
Tout à l'heure maman viendra prendre la relève.
4 commentaires:
JE souhaite tout d'abord un prompt rétablissement à ton père ce n'est pas facile de voir les siens etre à l'Hopital :o(
Je suis en train de lire Chagrin d'école je suis fan de Pennac depuis longtemps j'adore sa verve et son humour ! Je ne savais pas que tu etais déjà sur Mulhouse. J'ai pensé à toi en cherchant à l'occase de l'oncle Tom un CD de Stivell pour l'heure c'est chou blanc mais je ne désespère pas ;o)
Si tu souhaites me rencontrer un jour n'hésites pas tu sais que je suis au centre ville Voilà bonne visite de Noël chez toi (chez nous;o))
Je suis rentrée en Haute Savoie, mais reviendrais pour Noël. Tu avais raison, il faisait vraiment moche ce week end ;)
J'aurais préféré me tromper mais bon à Noël on aura peut etre un peu de neige ;o)
Dis-lui. Laisse-toi aller, va.
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