dimanche 25 mars 2007

Petite note de fille... très périssableJ'avais de plus en plus de mal à me servir de ma Terracotta, tombée une multitude de fois, brisée et récupérée avec difficulté au fond du lavabos.
Jeudi, après avoir mangé mon taboulé devant mon écran et vite, avant que mes collègues ne reviennent de leur énième repas d'affaire, j'ai sauté dans ma voiture et filé profiter de mes 20% éphémères chez Sephora. Je me suis offert la toute nouvelle version "tan booster" qui promet d'optimiser le moindre rayon de soleil. Comme le dicton "Noël au balcon, Pâques aux tisons" semble de plus en plus se vérifier, c'est un investissement utile pour rebooster mon narcissisme un peu en berne en ce moment.
Ma toute première Terracotta m'a été offerte par ma mère en 84. Je sortais d'une année "lourde" qui avait débuté par un viol très destructeur et fini par la mort brutale et inattendue de mon frère aîné. J'étais donc encore en reconstruction, et ce petit moment de féminité est resté marqué dans ma mémoire.
Il faisait très beau, sans doute étions nous en été, j'étais à Paris. Exceptionnellement nous étions toutes les trois ensemble, ma mère, ma soeur et moi, sans tension, sans agressivité.... inespéré.
Elle nous a emmenées à la boutique des Champs Elysées. Le souvenir est encore très vivant, ma mère et ma soeur naviguant très à l'aise d'un étage à l'autre, sentant les parfums, testant les différents maquillages, et moi comme toujours dès que j'étais avec elles, plantée, mal à l'aise, attendant de pouvoir reprendre ma liberté. Après un dernier conseil sur la manière d'utiliser la poudre, nous sommes ressorties, chacune son petit sac Guerlain garni du boitier Terracotta, de son pinceau et de quelques échantillons.
J'ai toujours le pinceau, écaillé, un peu déplumé, mais je le garde comme le témoin d'un jour où ma mère a, un instant, pris "soin" de moi.

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