samedi 14 juin 2025

de la douceur - 8

Le lendemain, après une nuit assez douloureuse, il est décidé de mettre en place une perfusion de paracétamol et toujours en complément les bolus de morphine que nous donnons quasiment à chaque fois que cela est possible. Il lui devient impossible de boire de l'eau, de manger, les fausses routes sont systématiques De moins en moins présent, mais il ouvre les yeux parfois, et semble encore avec nous.

C. est arrivée de Tunis, un de mes neveux habitant Paris vient faire un tour, nous nous relayons à son chevet et nous nous retrouvons, nous qui sommes dispersés aux quatre coins de l'hexagone. C'est triste et en même temps cela fait du bien d'être tous là ensemble.

La nuit du 25 eu 26 janvier, ma soeur et mon petit frère restent la nuit pour veiller papa. Il respire très calmement, n'ouvre plus les yeux. Une nouvelle perfusion à fait son apparition, un benzodiazépine pour apaiser ses angoisses.

Le 26 se passe tranquillement. Je suis allée acheter le parfum de maman "Jardin de Bagatelle" qu'elle met depuis des années pour qu'elle puisse à nouveau se parfumer en allant voir papa. Lorsqu'elle entre dans la chambre et se penche pour l'embrasser, parfumée, il sourit, la reconnait donc, mais il n'ouvre plus les yeux.

Une perfusion de morphine, légère mais continue est mise en place.

Il est allongé, la tête légèrement en arrière, la bouche entrouverte, le visage détendu avec de temps en temps des expressions interrogatives. Peut être est-il encore entrain d'analyser ce qui lui arrive ? Autour de lui nous bavardons, nous taisons, le caressons doucement, lui disant combien on l'aime, combien il a été un père formidable, l'ambiance est apaisée.

C'est mon tour de garde pour cette nuit. Maman reste aussi. La nuit elle se lève, se penche au dessus de papa, lui dit qu'elle l'aime, l'embrasse. Dans la soirée elle lui a chanté une berceuse qu'il aime bien, la nuit se passe tranquillement, je compte les temps de pause entre les respirations...


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