Il a fallu attendre que l'urne soit disponible après la crémation. Nous avions fait la cérémonie le jour de la St Valentin, tellement de morts à Paris, un seul crématorium, mon père était donc resté tranquillement seize jours au funérarium de Cochin.
Le 18 février je suis allée la chercher, marchant dans les rues de Paris ensoleillées ce jour là. On m'avait donné une boite en carton pour pouvoir l'emporter plus facilement, dieu que c'est lourd les cendres de son père. Je n'avais pas fait 100 mètres, que le fond du carton a cédé, juste le temps de le retenir avant que mon père termine sur les pavés face au Val de Grâce. Tellement lourd.
Tenant le carton de travers, j'ai traversé le 5ème, mes bras épuisés si rapidement qu'il me fallait faire des poses. Alors je choisissais les endroits les plus agréables pour déposer le carton, le temps de reposer mes bras. Je lui parlais doucement, sa dernière traversée de Paris. La rue St Jacques, puis le Boulevard St Germain, la place Maubert et enfin la rue de Bièvre.
Maman avait choisi une urne simple, bleu nuit, sur laquelle avait été collée la plaque dorée avec le nom et les prénoms complets de celui qui depuis ma naissance m'avait accompagné. Je l'ai posé devant la grande fenêtre, que le temps de mon séjour parisien il soit encore un peu là, devant le square qui doucement commençait à frémir du printemps annoncé.
Plus tard nous l'emporterons dans notre maison d'Alsace où il reposera à côté de mon frère.
5 commentaires:
Quel voyage singulier tu as fait dans les rues de Paris... On n'imagine pas ce que les gens que nous croisons peuvent transporter. Là c'était bien lourd à porter au propre comme au figuré.
On a fait un peu la même chose avec ma mère, à Paris, sauf qu'elle est finalement repartie en TGV pour la Suisse (tu n'imagines pas la paperasse pour passer une urne funéraire à la frontière!) pour reposer au bord du Léman qu'elle aimait tellement. Que ton père repose en paix après ce beau voyage :)
J'aurais pu signer ce commentaire !
Bleck
Lourd mais je suis sûr qu'au fond de toi il te tenait chaud.
Quel joli dernier voyage que de traverser Paris tranquillement sous un soleil de printemps !
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