Vers minuit je suis allée me coucher, après avoir regardé Bienvenue en terre inconnue, histoire de me laver le crâne de toutes les mauvaises nouvelles égrenées durant la journée sur les ondes. Depuis vingt deux heures mon téléphone est sur silencieux, automatiquement, comme je l'ai programmé bien avant ma retraite. En le posant à côté de moi je vois brièvement que mon petit frère a posté un message. C'est bientôt Noël, il est habituel que l'un ou l'autre de mes frères et soeur me questionnent pour des idées de cadeaux, j'ouvre WhatsApp et là, brutalement, le sol se dérobe. Une longue conversation c'est déroulée, silencieusement, alors que je me baladais au Népal. Mon père allait être hospitalisé, à minuit donc, le pire moment pour un homme de cet âge, les hôpitaux débordés, le personnel exténué. Il avait nous expliquait ma soeur, le bras paralysé depuis deux jours, et en bon médecin qu'il reste avec peut être va savoir, des gênes paysans, il avait attendu que l'un de nous les appelle au téléphone pour évoquer ce problème. Ne pas se plaindre, ne pas déranger...
Grâce à ma soeur qui navigue dans le milieu médical parisien comme un poisson dans l'eau, il a été pris en charge très rapidement, et il semblerait que cela soit dû à un nerf coincé. Je suis tellement soulagée qu'il n'ait pas eu à traîner dans les couloirs durant des heures, que ce ne soit pas un AVC, un infarctus, quelque chose qui le diminuerait un peu plus.
On le sait tous que le fil de l'épée de Damoclès est de plus en plus fragile, mais est-on jamais préparé à dire au revoir à ses parents ?
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