dimanche 3 novembre 2024

ce n'est que le début


 

Et parce qu'il faut bien rentrer de temps en temps, nous sommes revenus lundi.  Quatre mois en vadrouille, avec deux trois petits sauts en Haute Savoie, mais des semaines au soleil en Alsace, à Oléron, à Tunis, le retour dans le brouillard annemassien ne donne vraiment pas envie de rester ici. C'est décidé, c'est à Saintes que nous recommencerons notre vie. Un petit tour à Rochefort, sympathique, mais trop plat, trop carré, bien que le Monoprix soit vraiment bien, pour moi qui suis une adepte depuis que Prisunic a disparu (Il faudra que je fasse du forcing auprès de l'enseigne pour qu'ils se décident à en ouvrir un dans ma future ville.), nous a fait pencher la balance.  

Maintenant, avant même d'avoir trouvé notre maison, il faut préparer le déménagement, en triant et jetant. Comme un petit dégât des eaux découvert à notre arrivée, a dégradé des boites renfermant des lettres amassées depuis quarante ans, j'ai commencé par ces cartons. Plonger dans le passé, relire des mots écrits par des amis disparus que j'ai tant aimés, mon frère, mes grands mères, des amis perdus de vue. Il me fallait remonter dans le présent pour ne pas sombrer complètement. Et devoir abandonner ces mots, qui dormaient de toute façon depuis quarante ans sans que j'y ai jeté un regard, m'a tordu le ventre. Mais que seront ces mots pour ceux qui me survivrons, si ce n'est un passé à jeter avec culpabilité. J'ai gardé quelques lettres que nous échangions JP et moi, parce qu'elles sont artistiques, avec dessins photos et souvent très drôles. 

Je regrette ce temps où nous nous écrivions si régulièrement. J'ai retrouvé une correspondance soutenue que j'ai eu avec mes frères et soeurs, mes amours, mes amis, parfois deux trois lettres par semaine. Aucune comparaison avec ces mails vite écrits, ces petits mots jetés sur Instagram sans intimité. Je pourrais bien sûr reprendre la plume, mais jamais je n'aurai le retour espéré trouvé dans ma boite aux lettres. Un petit mot sur WhatsApp pour dire "merci, c'est sympa", un mail rapide, mais plus ces enveloppes découpées, ces découpages, ces dessins, cette impudeur jetée sans filtre. 

Je le sais, déménager redonne un coup de jeunesse, mais la nostalgie évidemment sera ma compagne un temps.





2 commentaires:

Bleck a dit…

Il y a un Monoprix à Saintes ou tout de moins, il y en avait un voilà peu de temps... te voilà sauvée.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

Hélas non Bleck, il semblerait qu'il fut un temps l'année dernière, où cela était prévu, mais le projet a été abandonné. Puisque je suis à la retraite, je profiterai de ce temps pour visiter les Monoprix de la région lorsque j'en aurai la nostalgie 😁