bouquet de fête des mères |
J'avais reçu le mail vendredi, 5 juin, en milieu de journée, une simple question :
"Pouvez-vous m'envoyer la dernière attestation d'entretien de la chaudière rapidement."
Son troisième mail de la journée.
Le premier j'y ai répondu immédiatement, renvoyer la copie du bail que "Vous ne m'avez jamais envoyée malgré ma demande, et cela depuis 2018". Une demande qu'il me semblait bien avoir traitée dans les temps. Petite recherche, oui le 19 mars 2018 je lui ai envoyé le bail, pas de nouvelle ensuite à ce sujet.
Je renvoie le bail, et lui précise la date à laquelle je le lui avais déjà envoyé, j'aurais pu lui dire l'heure exacte, mais je ne veux pas me rabaisser à son niveau, depuis que j'ai hérité de ce propriétaire, j'essuie les griefs dus à l'ancienne gestion foireuse.
Deuxième mail,
"Où en est le remboursement de la dette du locataire ?", parti avec une grosse ardoise.
Mhmmm je laisse cela à ma collègue du service contentieux. Je continue mon travail, arrive cette troisième demande.
Je consulte rapidement le détail du remboursement de dépôt de garantie. On ne lui a pas compté un entretien chaudière, c'est donc que nous avions l'attestation. Je descends dans l'historique des mails, je trouve ma demande où je somme le locataire de m'envoyer urgemment cette attestation, sinon on lui facturera un entretien... mais pas de réponse, pas d'attestation scannée sur son profil, et pas d'entretien compté lors du détail de ce qu'il doit à sa sortie.
Grand blanc dans ma tête, le vide qui se gorge d'angoisse, il est presque dix-sept heures, je ne répondrai pas au mail, je le laisse pour la semaine prochaine, me marque sur mon pense-bête bureau, de passer à l'agence chercher cette attestation dans le dossier... mais je me connais, si elle n'est pas scannée, c'est que nous ne l'avons pas reçue. Si nous ne l'avons pas reçue c'est que j'aurai dû lui compter cet entretien, j'ai merdé, le week-end commence, l'angoisse en bagage.
Lundi, à l'agence, après y avoir pensé samedi et dimanche, m'être préparée à expliquer à ma responsable, imaginé le regard sans mot, lourd, erreur malvenue. Dans le dossier du locataire, rien... dans celui du propriétaire, rien... pas d'attestation, pas de traces dans la comptabilité évoquant un éventuel contrat collectif d'entretien chaudière, et hélas, en vérifiant l'année où celle-ci a été changée, la confirmation qu'il fallait bien faire ce foutu entretien en 2019.
Ma responsable n'est pas là lundi... je retourne à l'agence mardi, je lui dirai là, de vive-voix, je déteste mal travailler...
Mardi, pas de responsable "Elle sera là mercredi et jeudi." Je dois répondre à ce mail, ce retard est de plus en plus suspect, je le sais. Il faut que j'appelle ma direction, là, ne plus attendre. Mais... et si jamais...
En fouillant dans les papiers, je retrouve la facture de l'entreprise qui a changé la chaudière. Ils ont dû, comme toujours, coller leurs coordonnés sur celle-ci et si jamais, si jamais, le locataire avait simplement pris le contrat avec eux, s'il n'avait pas pris un autre chauffagiste ? Dernier espoir avant de passer à la casserole, j'appelle la société.
Je m'entends bien avec les secrétaires, et celle qui décroche me reconnait immédiatement, je lui explique ma demande. Donne le nom du locataire, du propriétaire "Ah oui, parfaitement, nous avons fait l'entretien, mais, attendez, pas d'entretien en 2020, le dernier entretien à eu lieu en mars 2019. Je peux vous tout de même vous envoyer l'attestation immédiatement."
Oui oui mille fois oui, le locataire a quitté le logement début février cette année, l'entretien a été fait dans les temps, C'EST BON !!!
Je suis tellement, tellement, tellement soulagée, je remercie encore et encore celle qui vient de m'enlever un poids que je n'imaginai pas si lourd avant qu'il ne me quitte. Je suis légère, ma journée bien que noyée sous la pluie me semble illuminée.
Je réponds au propriétaire, d'un simple "Voici l'attestation demandée." Et sans doute, la prochaine fois que je croiserai ma responsable, lui raconterai-je, légère, cette connerie que je n'ai pas faite.
"Pouvez-vous m'envoyer la dernière attestation d'entretien de la chaudière rapidement."
Son troisième mail de la journée.
Le premier j'y ai répondu immédiatement, renvoyer la copie du bail que "Vous ne m'avez jamais envoyée malgré ma demande, et cela depuis 2018". Une demande qu'il me semblait bien avoir traitée dans les temps. Petite recherche, oui le 19 mars 2018 je lui ai envoyé le bail, pas de nouvelle ensuite à ce sujet.
Je renvoie le bail, et lui précise la date à laquelle je le lui avais déjà envoyé, j'aurais pu lui dire l'heure exacte, mais je ne veux pas me rabaisser à son niveau, depuis que j'ai hérité de ce propriétaire, j'essuie les griefs dus à l'ancienne gestion foireuse.
Deuxième mail,
"Où en est le remboursement de la dette du locataire ?", parti avec une grosse ardoise.
Mhmmm je laisse cela à ma collègue du service contentieux. Je continue mon travail, arrive cette troisième demande.
Je consulte rapidement le détail du remboursement de dépôt de garantie. On ne lui a pas compté un entretien chaudière, c'est donc que nous avions l'attestation. Je descends dans l'historique des mails, je trouve ma demande où je somme le locataire de m'envoyer urgemment cette attestation, sinon on lui facturera un entretien... mais pas de réponse, pas d'attestation scannée sur son profil, et pas d'entretien compté lors du détail de ce qu'il doit à sa sortie.
Grand blanc dans ma tête, le vide qui se gorge d'angoisse, il est presque dix-sept heures, je ne répondrai pas au mail, je le laisse pour la semaine prochaine, me marque sur mon pense-bête bureau, de passer à l'agence chercher cette attestation dans le dossier... mais je me connais, si elle n'est pas scannée, c'est que nous ne l'avons pas reçue. Si nous ne l'avons pas reçue c'est que j'aurai dû lui compter cet entretien, j'ai merdé, le week-end commence, l'angoisse en bagage.
Lundi, à l'agence, après y avoir pensé samedi et dimanche, m'être préparée à expliquer à ma responsable, imaginé le regard sans mot, lourd, erreur malvenue. Dans le dossier du locataire, rien... dans celui du propriétaire, rien... pas d'attestation, pas de traces dans la comptabilité évoquant un éventuel contrat collectif d'entretien chaudière, et hélas, en vérifiant l'année où celle-ci a été changée, la confirmation qu'il fallait bien faire ce foutu entretien en 2019.
Ma responsable n'est pas là lundi... je retourne à l'agence mardi, je lui dirai là, de vive-voix, je déteste mal travailler...
Mardi, pas de responsable "Elle sera là mercredi et jeudi." Je dois répondre à ce mail, ce retard est de plus en plus suspect, je le sais. Il faut que j'appelle ma direction, là, ne plus attendre. Mais... et si jamais...
En fouillant dans les papiers, je retrouve la facture de l'entreprise qui a changé la chaudière. Ils ont dû, comme toujours, coller leurs coordonnés sur celle-ci et si jamais, si jamais, le locataire avait simplement pris le contrat avec eux, s'il n'avait pas pris un autre chauffagiste ? Dernier espoir avant de passer à la casserole, j'appelle la société.
Je m'entends bien avec les secrétaires, et celle qui décroche me reconnait immédiatement, je lui explique ma demande. Donne le nom du locataire, du propriétaire "Ah oui, parfaitement, nous avons fait l'entretien, mais, attendez, pas d'entretien en 2020, le dernier entretien à eu lieu en mars 2019. Je peux vous tout de même vous envoyer l'attestation immédiatement."
Oui oui mille fois oui, le locataire a quitté le logement début février cette année, l'entretien a été fait dans les temps, C'EST BON !!!
Je suis tellement, tellement, tellement soulagée, je remercie encore et encore celle qui vient de m'enlever un poids que je n'imaginai pas si lourd avant qu'il ne me quitte. Je suis légère, ma journée bien que noyée sous la pluie me semble illuminée.
Je réponds au propriétaire, d'un simple "Voici l'attestation demandée." Et sans doute, la prochaine fois que je croiserai ma responsable, lui raconterai-je, légère, cette connerie que je n'ai pas faite.
11 commentaires:
Bonjour, comme quoi la conscience professionnelle ça peut vous bouffer la vie ! il en faut c'est sûr. Mais pas au point qu'elle soit nocive. Je sais j'ai l'air de donner une leçon, mais non, c'est juste un partage d'expérience. Je me suis bien bouffée la vie avec le travail et à force de chercher un moyen de me protéger, j'ai fini par me dire qu'il fallait que je les regarde (les imbéciles en général, restons polie) comme dans un mauvais film. C'est un peu le spectacle du grand guignol. Depuis, je suis bien plus légère, je fais bien mon travail mais mon travail ne me "fait" plus rien. J'aime vraiment vous lire, vous êtes une conteuse. Amicalement. Nathalie de Nancy
Heureusement, l'histoire se finit bien :)
L'art et la manière de se pourrir la vie: j'ai connu cela du temps où j'étais active !
En cela la retraite est apaisante ! On trouve d'autres sujets de soucis, mais sans comptes à rendre...tu as vraiment aussi l'art et la manière de raconter !
Ahlala c'est tellement vrai qu'il faille savoir faire la différence entre conscience professionnelle et exigence. Je partage complètement le commentaire de votre première lectrice. Les propriétaires ont tellement tendance à reporter la responsabilité sur les gestionnaires. Payer pour un service qu'ils veulent sans encombres. Personnellement après deux Burn Out je suis complètement détachée de tout cela. Je fais mon travail dans le temps qui m'est imparti et avec les moyens qui me sont donnés et la collaboration pro-active des intéressés. Je me donne les moyens de réussir mais quand ça ne veut pas ça ne veut pas. Je n'ai plus aucune exigence de résultat à tout prix. Le monde est exigeant, soit. Je n'en porte plus le fardeau et la vie est bien plus légère.
Bien à vous !
Contente de savoir que ça s'est bien terminé.
Pour ma part, je ne me prends plus trop la tête au boulot (encore un peu, après tant d'années c'est difficile de tout lâcher) mais je fais mon travail consciencieusement. Je suis payée pour. En revanche, en cas de problèmes, je laisse les chefs se démener, ça fait partie de leur cahier des charges. Je m'en porte nettement mieux.
Des fois on a l'art et la manière de se mettre la rate au court bouillon !
Tout ça finit bien, c'est l'essentiel ;-)
Tu verras, une fois à la retraite, tout cela s'efface à une vitesse, et heureusement !
Esr-ce que tout ceci n'expliquerait pas un peu tes cheveux blancs ?
Tout est bien qui finit bien mais, tout de même, ce stress !
J'apprécie les personnes consciencieuses, dont je fais partie, sur qui on peut compter et dont la parole est fiable. En bref, j'aime les honnêtes gens et aujourd'hui je comprends, accepte, mieux, les autres. De toutes façons, je ne peux pas les changer et la vie m'a rendue plus coulante.
J'ai la chance de travailler à mi-temps, d'être plus détendue qu'à une période où je ne savais pas dire non ni me protéger.
Bonne journée.
Oh la la, je connais tellement ce genre de mésaventure et de stress, je te plains de tout mon coeur et suis soulagée que tout se soit bien terminé finalement!!!
Nathalie de Nancy oui effectivement, mais il y a aussi sans doute le contexte de ma vie en ce moment qui fait que je suis plus "fragile" émotivement.
Cara oui un grand ouf c'est sûr
Ginou, là oui dans ces moments là, je pense fort à la retraite
Anonyme, je fais de mon mieux, mais quand je fais une connerie, je ne m'en prends qu'à moi même, là clairement j'étais responsable, bien que ma supérieure m'ait dit, une fois que je lui ai raconté, qu'il était tout à fait normal de faire des conneries en raison de tous ce à quoi nous devons penser :D
Valvita, oui je sais aussi qu'il faut éviter de trop se prendre la tête, mais comme je le disais plus haut, certains jours sont plus lourds que d'autres ;-)
Gilsoub, n'est ce pas :-)
Calyste, oh mes premiers cheveux blancs le sont devenus vers mes vingt ans :D
Chantal, merci beaucoup :-)
Dr CaSo, tu es gentille, je sais combien tu peux aussi te foutre des nuits blanches pour des problèmes qui se résolvent ensuite ;-)
Pareil pour moi.
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