dimanche 24 novembre 2019

photo n°24

26-09-2010
Ainsi lorsque j'ai pris cette photo qui me semble d'hier, j'avais cinquante trois ans. Cela faisait deux ans que j'avais intégré l'agence, C. était déjà la grande voyageuse qu'elle est restée, G. encore à la maison avant de quitter le nid et partir à Grenoble. Et JP ? Était-il déjà en invalidité ? Sans doute.
Nous étions allés voir les parapentistes décoller du Salève, il faisait un peu gris, le vent et au loin la pluie qui tombait en rideaux au delà du lac Léman, nous avions marché une bonne heure et nous étions arrêtés pour boire un coup. J'avais comme toujours pris un Perrier (régime éternel oblige) et JP une bière.

Lorsque nous étions petits, mes parents nous emmenaient sur les hautes chaumes alsaciennes, et je me souviens de ce vent doux et chaud qui soufflait et parfois nous coupait le souffle. Nous avions l'impression d'être des géants, maîtres du monde surplombant la vallée, les arbres courts sur pattes et courbés par des années de foehn nous servaient de cachette. Les pâturages jaunis par le soleil, craquants sous nos pas, dégageaient cette bonne odeur de foin qui toujours me rappelleront mon enfance. Nous restions toute la journée, pic-niquions sur une couverture, souvent le siège de la deux chevaux, bien mou, était sorti de la voiture pour que maman soit confortable, et nous venions nous reposer la tête sur ses genoux, pour repartir ensuite en courant, hurlant contre le vent.

Si j'aime le Salève, c'est parce qu'il réveille cette enfance enchantée.

2 commentaires:

Calyste a dit…

Ta photo me rappelle une des grandes frayeurs de ma vie. Depuis Bons, nous allions souvent dans les Voirons, Pierre, notre chien Cicio et moi. Au passage d'un chevreuil (je pense), Cicio s'était empressé de lui filer après, dans une pente raide et boisée qui surplombait (c'est le mot) Saint-Cergues. Le chevreuil a filé et le chien, déjà vieux, ne pouvait pas remonter. Moi qui ai un vertige épouvantable, je n'ai pas réfléchi et suis allé le récupérer, le remontant en le serrant dans mes bras (plus de 30 kgs ! ). C'est une fois en haut que, en me retournant, j'ai réalisé où j'étais allé et, avec le coton de mes jambes, on aurait pu faire toute une garde-robe !

Valérie de Haute Savoie a dit…

Hannn mais c'est ultra dangereux !!! Il y a eu pas mal de morts qui sont tombés en glissant, dévalant les rochers, fracassés en bas. J'ai perdu un de mes propriétaires comme ça. Je crois que l'on aime tellement son animal, que l'on perd effectivement la raison lorsqu'il est en danger. Heureusement que cela s'est bien terminé, mais tu as eu de la chance.