Quatre vingt dix ans, cela devait se fêter de façon magistral et nous nous creusions la tête pour trouver un cadeau à la hauteur de cet âge vénérable.
Nous pourrions avait dit J. notre soeur, lui offrir un repas chez Marc Veyrat, il en rêve depuis longtemps. Mon père ? Rêver d'aller chez Marc Veyrat ? Nous étions plus que dubitatifs, jamais nous n'en avions entendu parlé, et ce chef à la réputation exécrable, comment pouvait-on rêver de le rencontrer ? Ma mère, que nous interrogions, ne l'avait pas non plus entendu dire quoique ce soit sur ce désir lointain. Mais, puisque tu vas passer un week-end avec tes frères et ton père en Alsace, profites en pour le sonder m'avait-elle dit.
Et donc, après avoir bien briefé mes frères, très habilement j'amenais le sujet dans une conversation banale et demandais l'air de rien à tous le monde s'ils avaient un restaurant où ils aimeraient une fois dans leur vie déjeuner, mon père aussi sec avait dit "Marc Veyrat, ! Mais hélas, il a fermé son restaurant."
Voilà nous étions dits, nous sommes fixés.
Se plonger dans l'univers de la Maison des bois, découvrir le montant des repas, profiter de petites vacances que les parents allaient passer au bord du lac Léman chez une amie, réserver le 8 Juillet 2019 à midi nous étions déjà début mai et c'est chez Mavrommatis que nous avons offert le bon cadeau à mon père stupéfait que non seulement son rêve se réalise, mais que Marc Veyrat ait encore un restaurant.
Samedi, nous nous étions faits beaux JP et moi, pour chercher mes parents à Anthy sur Léman et les conduire là haut à Manigod. Une bonne heure et demi de route, nous irions durant leur repas déjeuner sur le pouce et nous balader. Dans le coffre short et tongues pour nous changer, nous étions si heureux de leur plaisir.
Se garer, lentement entreprendre la montée vers le chalet en bois, s'extasier sur le paysage grandiose et brusquement se trouver face à Marc Veyrat lui même, venu nous accueillir sur le parvis, prenant mon père par les épaules, heureux déjà.
Nous avons continué notre montée vers l'entrée du restaurant, Marc Veyrat m'ayant pris par l'épaule, tranquillement nous bavardions et, alors qu'il me disait être ravi de nous recevoir pour déjeuner, en riant je lui avais dit "Ah non non, nous ne faisons qu'accompagner mes parents, c'est un cadeau de tous leurs enfants, nous reviendrons les chercher tout à l'heure" et je filais à l'accueil pour prévenir de ne surtout pas donner la carte à mes parents, de rajouter s'ils le souhaitaient, apéro, café etc. Je règlerai en revenant les chercher.
Mais derrière d'un ton autoritaire, j'entendais Marc Veyrat m'appeler "Valérie ! Valérie ! Mais ma parole elle est sourde votre fille !".
Pétrifiée je savais au fond de moi qu'un cataclysme allait me tomber sur la tête. Et la mort dans l'âme me retournait pour l'entendre dire "Hors de question que vos parents déjeunent seuls, je vous invite tous les deux !"
Une folie ! Un truc inimaginable et qui foutait un bazar total dans l'organisation des tables. Voir la tête du maître d'hôtel se précipitant pour tenter de trouver comment caser ces deux hôtes supplémentaires, j'étais pétrifiée, lançais des regards désolés. Mais, me dirent les employés, on ne va pas contre les désirs du chef et vous n'y êtes pour rien, profitez de ce cadeau.
Nous avons visité les caves où le boulanger officie, les fromages s'affinent, les viandes fument et salent lentement. La cave à vin derrière sa vitre et les anciennes casseroles en cuivre brillant de mille feux. La chapelle, au loin le jardin d'herbes et potager, les ruches au soleil, pendant que l'on nous préparait notre table.
Raconter le repas, où les découvertes incroyables nous transportaient dans la forêt, le long du lac, tomber amoureuse de la haute Savoie tout cela sous le regard bienveillant du grand Chef, les serveurs prévenants, discrets, aimables, adorables.
Il règne là haut une douceur de vivre et la générosité de Marc Veyrat nous a conquis tous.
S'il n'avait pas été qui il est, je l'aurai serré dans mes bras et embrassé tendrement. J'ai eu instantanément de l'amitié pour ce bonhomme qui certes a du caractère, mais a une sensibilité incroyable. Et cela même s'il ne nous avait pas invités.
C'est une rencontre que l'on oubliera jamais.
Nous pourrions avait dit J. notre soeur, lui offrir un repas chez Marc Veyrat, il en rêve depuis longtemps. Mon père ? Rêver d'aller chez Marc Veyrat ? Nous étions plus que dubitatifs, jamais nous n'en avions entendu parlé, et ce chef à la réputation exécrable, comment pouvait-on rêver de le rencontrer ? Ma mère, que nous interrogions, ne l'avait pas non plus entendu dire quoique ce soit sur ce désir lointain. Mais, puisque tu vas passer un week-end avec tes frères et ton père en Alsace, profites en pour le sonder m'avait-elle dit.
Et donc, après avoir bien briefé mes frères, très habilement j'amenais le sujet dans une conversation banale et demandais l'air de rien à tous le monde s'ils avaient un restaurant où ils aimeraient une fois dans leur vie déjeuner, mon père aussi sec avait dit "Marc Veyrat, ! Mais hélas, il a fermé son restaurant."
Voilà nous étions dits, nous sommes fixés.
Se plonger dans l'univers de la Maison des bois, découvrir le montant des repas, profiter de petites vacances que les parents allaient passer au bord du lac Léman chez une amie, réserver le 8 Juillet 2019 à midi nous étions déjà début mai et c'est chez Mavrommatis que nous avons offert le bon cadeau à mon père stupéfait que non seulement son rêve se réalise, mais que Marc Veyrat ait encore un restaurant.
Samedi, nous nous étions faits beaux JP et moi, pour chercher mes parents à Anthy sur Léman et les conduire là haut à Manigod. Une bonne heure et demi de route, nous irions durant leur repas déjeuner sur le pouce et nous balader. Dans le coffre short et tongues pour nous changer, nous étions si heureux de leur plaisir.
Se garer, lentement entreprendre la montée vers le chalet en bois, s'extasier sur le paysage grandiose et brusquement se trouver face à Marc Veyrat lui même, venu nous accueillir sur le parvis, prenant mon père par les épaules, heureux déjà.
Nous avons continué notre montée vers l'entrée du restaurant, Marc Veyrat m'ayant pris par l'épaule, tranquillement nous bavardions et, alors qu'il me disait être ravi de nous recevoir pour déjeuner, en riant je lui avais dit "Ah non non, nous ne faisons qu'accompagner mes parents, c'est un cadeau de tous leurs enfants, nous reviendrons les chercher tout à l'heure" et je filais à l'accueil pour prévenir de ne surtout pas donner la carte à mes parents, de rajouter s'ils le souhaitaient, apéro, café etc. Je règlerai en revenant les chercher.
Mais derrière d'un ton autoritaire, j'entendais Marc Veyrat m'appeler "Valérie ! Valérie ! Mais ma parole elle est sourde votre fille !".
Pétrifiée je savais au fond de moi qu'un cataclysme allait me tomber sur la tête. Et la mort dans l'âme me retournait pour l'entendre dire "Hors de question que vos parents déjeunent seuls, je vous invite tous les deux !"
Une folie ! Un truc inimaginable et qui foutait un bazar total dans l'organisation des tables. Voir la tête du maître d'hôtel se précipitant pour tenter de trouver comment caser ces deux hôtes supplémentaires, j'étais pétrifiée, lançais des regards désolés. Mais, me dirent les employés, on ne va pas contre les désirs du chef et vous n'y êtes pour rien, profitez de ce cadeau.
Nous avons visité les caves où le boulanger officie, les fromages s'affinent, les viandes fument et salent lentement. La cave à vin derrière sa vitre et les anciennes casseroles en cuivre brillant de mille feux. La chapelle, au loin le jardin d'herbes et potager, les ruches au soleil, pendant que l'on nous préparait notre table.
Raconter le repas, où les découvertes incroyables nous transportaient dans la forêt, le long du lac, tomber amoureuse de la haute Savoie tout cela sous le regard bienveillant du grand Chef, les serveurs prévenants, discrets, aimables, adorables.
Il règne là haut une douceur de vivre et la générosité de Marc Veyrat nous a conquis tous.
S'il n'avait pas été qui il est, je l'aurai serré dans mes bras et embrassé tendrement. J'ai eu instantanément de l'amitié pour ce bonhomme qui certes a du caractère, mais a une sensibilité incroyable. Et cela même s'il ne nous avait pas invités.
C'est une rencontre que l'on oubliera jamais.
15 commentaires:
Oh, quelle belle histoire. Et ton papa, comment a-t-il vécu cette journée ?
jolie histoire! ;-)
mais non ! je n'en reviens pas ! ça alors !!
Caroline
J'avoue que j'aimerai une fois mangé chez lui ;-) Je l'ai rencontré une fois et ce fut un excellent souvenir. Nous travaillons alors pour une soirée privée où il s'occupait du repas pour environs 100 convives. Nous, les techniciens de l'audiovisuel avions des plateaux repas que le client avait fait livré et mit au frais dans les frigo de la cuisine. Quand notre chére cuisinier nous a vu passer avec nos boite en carton contenant des trucs pas du plus ragoutant, il a déclaré qu'il n'étais pas question que les employés soit traité ainsi et que si nous ne mangions pas comme les invités, il ne ferait à manger pour personnes...
Devine ce qui arriva... On a pas eut le repas complets, mais le plat principal :-)
Oui, mauvais caractère , mais finalement je l'aime bien ce type ;-)
Wouaouh! Sale caractère mais généreux, quelle belle journée pour tes parents… et vous !!! un beau conte d'été..
Dany
Valvita, mes parents ont été enthousiasmés. Mon père en rentrant à Paris a lu tout ce qui était dit sur cet homme qui l'a impressionné par la gentillesse.
Bellzouzou un rêve merveilleux oui :)
Caroline, moi non plus :D
Gilsoub, cet homme si décrié est contrairement à sa réputation de nature généreuse, et comme il l'a dit à JP, de toute façon je n'emporterai rien là haut. :)
Dany, je crois qu'il a du caractère mais pas un sale caractère :D Moi qui suis un peu comme lui pour ce qui est du caractère, je comprends qu'avec sa vie, il se le soit forgé pour s'en sortir vivant.
Quelle belle histoire !
Très belle histoire et quel beau souvenir pour vous tous !
Épatant ! C’est vraiment sympa, pour toute la famille. Et quel beau souvenir, intense.
(J’ai un peu honte, j’ai cru comme beaucoup de monde qu’il était désagréable... Alors qu’il se révèle très humain, et généreux. Cela m’apprendra à avoir des idées toutes faites !)
Des bises amicales,
Anita
Quel magnifique cadeau :) Contente que tout se soit si bien passé!!
manoudanslaforet n'est ce pas :) ?
Ginou oui une très belle histoire qui a enchanté mes parents et JP et moi :)
Anita, mais moi aussi, moi aussi on m'avait dit pis que pendre de cet homme. Et l'idée que mon père soit affreusement déçu nous avait tous travaillé. Du coup, toute la famille est heureuse, et cet anniversaire restera éternellement un bon souvenir.
Dr CaSo toi qui adore les bons restaurants, tu aurais été en pâmoison :D C'était parfaitement délicieux. Oui c'est un très très beau cadeau :)
Je suis heureuse de voir qu'il a changé. J'ai mangé chez lui avec mes parents, mon frère et ma belle-soeur et ma soeur et mon beau-frère il y a très longtemps, peut-être 25 ans, au bord du lac d'Annecy. Au-delà du souvenir de l'addition qui était phénoménale, j'avais été frappée par le côté antipathique du personnage. Il nous avait pris de haut, sans doute parce que nous ne nous étions pas assez pâmés en le voyant s'approcher.
Je l'ai entendu depuis à la radio, je pense que les nombreux déboires qu'il a connus et son grave accident l'ont changé. C'est un homme de talent qui a remis les pieds sur terre, tant mieux.
Hermione, Tu m'étonnes qu'à 7 cela ait été le coup de bambou :D J'ai entendu parlé de Marc Veyrat toujours en mal, toujours et lorsque mon père a dit qu'il rêvait d'aller déjeuner chez lui, nous étions abasourdis. Mais il a dû sans doute s'humaniser, parce que là, sincèrement, il était adorable, prévenant, généreux. :)
Belle histoire et qui donne espoir! Rien n'est jamais comme on le dit, comme on croit savoir...
Anne, j'ai une amie qui m'a dit qu'elle de son côté n'en avait toujours entendu que du bien. Comme quoi, tout dépend d'où vient le vent :)
Enregistrer un commentaire