dimanche 3 février 2019

le dimanche d'après

Cinq jours entre parenthèse, à apprendre à commencer à vivre sans Chamade. J'ai de longues conversations avec des orphelins de chat qui racontent combien longtemps l'on garde des réflexes de notre vie d'avant.
Je ne pleure plus tous les temps, parfois même un instant j'oublie ma douleur, je suis même, hier, sortie faire les courses. Plus besoin de me torturer pour trouver ce qui aurait pu lui faire plaisir, lui donner envie peut être de grignoter quelques mets inconnus.
L'appartement est vide de ces petits bruits discrets qui renseignaient de sa présence.

J'ai réactivé mon compte Instagram qui dormait depuis 2012, ressorti un petit tricot commencé en novembre et abandonné, comme avaient été abandonnées tant de choses qui me semblaient alors superflues.
Ma faim insatiable s'est tarie, témoin de l'angoisse sourde qui m'étreignait depuis quelques mois et je dors d'une traite, c'était donc bien elle qui me réveillait par ses allers et venues nocturnes.

J'ai regardé sans beaucoup d'intérêt Bohémian rhapsody, la télévision est bien la chose qui abruti le plus lorsque l'on est malheureux. Je me souviens, à Bicètre, être restée certains soirs, affalée dans un fauteuil, regardant des émissions dont je n'aurais pu dire le lendemain, de quoi elles parlaient.

Dehors la neige fond, les toits sont mouillés, la bouillasse des bas côtés noircie lentement. Je m'attarde sur twitter, mettant des coeurs à tous les chats qui s'y promènent et j'ai de nouveau envie de lire, me plonger dans une histoire dans laquelle je m'évade, oubliant ma tristesse.

Demain je reprends le chemin du bureau, je sais par des collègues que mon absence en a énervé certaines, trois jours pour un chat...

Ma Chamade...


10 commentaires:

looloo a dit…

Bonjour Valérie,

Je me reconnais tellement dans ce que vous écrivez.

J'ai juste sursauté en lisant les dernières lignes "trois jours pour un chat", trois jours pour un être qu'on a chéri et qui a partagé votre vie pendant 14 ans, ce n'est vraiment pas beaucoup! Qu'est-ce que les gens peuvent être durs dans leur jugement!

Courage!

Biz,
lulu

Anne a dit…

Ceux et celle qui ne connaissent pas la peine que l'on a de perdre un animal chéri n'ont pas vécu la joie que l'on a eu à vivre avec. Cela les rend plus petits, plus vils.

Eveine a dit…

C'est vrai ça, 3 jours pour un chat, non mais vraiment !
Mais pour toi ce n'était pas qu'un chat, c'était une compagne de chaque instant, une présence rassurante, une partie de ta famille. Alors prends le temps qu'il te faut, verse autant de larmes qu'il faudra. Et si ces imbéciles ne comprennent pas c'est qu'ils n'ont jamais eu l'immense bonheur et honneur d'être aimé par une petite boule de poil ronronnante.
Moi, ça m'a bien pris 6 mois avant de ne plus avoir les larmes aux yeux ou de pleurer à chaque fois que je pensais à mon chat. Il est parti il y a un peu plus d'un an le 28 décembre 2017 et je pense encore à lui presque tous les jours. Mais maintenant je ne pleure plus, c'est déjà ça !
Courage ! Et laisse les idiots à leur sort...

Anonyme a dit…

Les gens qui n’ont pas d’animaux ne comprennent pas, s’ils nous aiment ils compatissent, sinon ils se moquent ou méprisent… Il faut les laisser de côté.
La chance qui a été la mienne à la mort de Nini, c’est d’avoir un autre chat à la maison, dont il a fallu s’occuper d’autant plus qu’il ne supportait pas d’être seul et se laissait dépérir sans celle qui avait été son « coach » et son amie (bien dominatrice). Du coup Holly est entré dans notre vie une semaine après la mort de Nini et le deuil s’est fait en essayant d’apprivoiser ce pépère un peu acariâtre qui avait vécu des horreurs avant de trouver asile au refuge.
J’ai longtemps pensé et je pense encore (bien que mon esprit rationnel trouve cela assez étrange) que Nini a veillé sur nous après sa mort, avec le caractère emporté qui était le sien : « allez, il y a des choses à faire, ne restez pas là comme des empotés, essayez de saisir que je suis là, tout près, même si vous ne me voyez plus ! »
samantdi

Valérie de Haute Savoie a dit…

Samantdi, je me souviens parfaitement de ce moment lorsque Nini est morte. De la tristesse de Merlin et de ce bon gros Hollywood depuis si longtemps abandonné. Je me connais, je trouverai vite le ressort pour sortir de cette tristesse. Je me fiche de ce que les gens qui n'ont pas d'animaux peuvent penser de moi. Ces cinq jours (puisque mes trois jours d'absence, précédaient le week end). Je ne sais si Chamade veillera sur nous, mais son amour restera comme une protection .

looloo, cela ne m'a pas du tout étonnée, et j'avoue que je m'en fiche royalement. Je retourne lundi au bureau, je ne m'épancherai pas, surtout parce qu'il me sera préférable de ne pas trop parler pour éviter des relents de tristesse.

Anne, tu fait partie de ceux à qui j'ai pensé et je pense. J'ai eu une grosse bouffée de tristesse lorsque j'ai lu que ton Groove vous a quitté si brutalement. Tous ces compagnons dont on lit des petits bouts de vie sur les blogs amis, font partie de notre quotidien... Il m'est bien plus important d'avoir votre compassion que les petits désagréments liés aux collègues.

Eveine, en plus j'ai un mari souvent fatigué par sa maladie, silencieux, introverti. Cette petite chatte qui sans cesse sollicitait ma présence, cherchant la communication constamment, provoque un vide immense. Mais je trouverai la ressource pour que la vie me soit de nouveau chère... Et puis j'ai mes deux enfants si sympathiques, qui vont venir faire un tour en haute Savoie bientôt :)

Ginou a dit…

Passe outre à ce que pensent les collègues qui n'ont rien compris et ne savent pas l'attachement que l'on peut avoir pour ces petits êtres qui partagent notre vie; fais comme tu te sens; telle que je te devine dans tout ce que tu écris et as déjà vécu je suis sûre que tu as en toi les ressources nécessaires et tu es bien entourée, même si tes enfants sont souvent loin.
Je t'embrasse

Anonyme a dit…

Moi c’est un petit lapin tout blanc accueilli à contre-coeur pour mes filles qui me serre maintenant la gorge chaque fois que j'y repense, cela fait tout juste trois ans. Je partage votre peine, continuez à évoquer Chamade.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ginou, il y a tout de même des mémères à chat dans cette agence, qui toutes m'ont envoyé de gentils mots lorsqu'elles ont su. Mais celles qui râlent ne savent pas et je n'ai pas de griefs contre elles, aucun, je sais ma peine, et je sais aussi que comme tout ce qui nous arrive, cela nous fait grandir.

Anonyme, j'ai il y a déjà plus de quarante ans, une jolie chatte tigrée qui a jour est partie, sans que je ne sache où. J'ai pleuré au moins deux semaines, et je pense toujours à elle avec tendresse. Mais Chamade était plus qu'un chat, c'était ma compagne, je sais que je m'en remettrai, je me laisse le temps...

Dr. CaSo a dit…

Je suis triste pour celles qui râlent parce que cela veut dire qu'elles ne savent pas ce que c'est qu'aimer et être aimée par un petit être si spécial comme ta Chamade. On ne peut que leur souhaiter de connaître ce bonheur un jour!

Valérie de Haute Savoie a dit…

Tu sais Dr CaSo, lorsque je fais signer un bail, il y a un paragraphe qui parle des animaux domestiques. Et souvent, lorsque je leur dit "si vous avez un animal, un chat, un chien..." ils prennent un air dégoutés et disent "Ah non non on a pas d'animaux !" et j'ai comme toi envie de leur dire "Quel dommage pour vous..."