mercredi 5 décembre 2018

baptême

Il faut bien un baptême du macadam, et voilà qu'il y a dix jours, alors qu'il pleuvait et que je me rendais à un rendez-vous, je me suis brutalement retrouvée le nez râpant le trottoir, étalée comme une crêpe, emmêlée dans les roues de mon beau vélo. "Merde mon coupe-vent chéri ! " ai-je pensé aussitôt alors que je tentai de reprendre un peu de dignité en tenant de me relever. Encore à quatre pattes, ne sachant pas exactement comment me relever de cette position inconfortable, un bus arrivant sur la voie en face, s'arrête et le conducteur ouvrant sa fenêtre me demande inquiet "Ça va madame ?" Oui oui, je crois, je me tâte, rien de cassé, le casque vissé sur mon crâne, et surtout surtout, mon coupe-vent pas déchiré. Il s'en va, les quelques spectateurs immobiles du bistrot plus loin se dépêchent de rentrer dans leur PMU  - rien vu, rien entendu - je suis debout, le guidon tout de travers, entière et un peu croutée comme disait G. lorsqu'il était petit, mais croutée sans déchirure de vêtements, c'est l'essentiel.
Voilà, c'est fait, première gamelle avec mon nouveau vélo, sans trop de dommage. Un gros gros bleu sur la jambe gauche, la droite un peu rayée et le coude bien amoché mais entier du moins je l'espère puisque j'ai toujours du mal à le poser sur le bureau lorsque je travaille, mais bon je suis un roc.

Cela m'apprendra à vouloir grimper sur un trottoir, trop de biais et qui plus est, un jour de pluie.

Petite, un jour d'été, je m'étais explosée le genoux en tombant dans une chute spectaculaire alors que je descendais à fond les pédales d'une petite colline guidon lâché, faisant la course avec mes frères en revenant de Ruederbach. Nous étions à une petite centaine de mètres du Birkenhof, mais mon père avait dû me chercher en voiture, ne pouvant plus bouger. J'avais eu un épanchement de synovie qui m'avait immobilisée durant des jours interminables. L'occasion de lire des tonnes de bouquins, au soleil, allongée sur un transat.
J'en garde une cicatrice conséquente qui ne m'a jamais dégoûtée de remonter en selle.

Hier, sous la pluie, j'ai parcouru la ville, doublant avec tant de plaisir les voitures bloquées dans cet immense bouchon qu'est devenue Annemasse, ce n'est pas un petit vol plané qui me fera revenir derrière un volant. J'aime trop ma liberté de rouler !

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu t'en tires très bien... effectivement si le pédalage est un exercice nécessaire et excellent, il convient pour pédaler longtemps de respecter quelques règles comme l'angle correct pour aborder un trottoir ou des rails...

Bleck

Valvita a dit…

J'admire les gens qui sont à vélo, je suis bien trop fainéante pour ça et en plus j'aurais peur car les voitures ne sont pas très gentilles avec les cyclistes. Moi j'ai opté pour le scooter et je redoute les premiers gels où il faudra que je me résolve à prendre le bus.

Anonyme a dit…

Et bien sur personne n'est venue vous aider ???


Odile

Anonyme a dit…

Je te trouve bien courageuse ! Et tu as repris le vélo sans flancher, bravo.
Je ne félicite pas les personnes qui auraient pu et dû t’aider... Mais bon...
Bon courage !
Anita

Sylvie a dit…

Heureusement que tu portes un casque!

Dr. CaSo a dit…

Ouïe :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Bleck, les bateaux de trottoirs sont mortels en temps de pluie ;)

Valvita, c'est non seulement souvent bien plus rapide, mais cela apporte une sérénité quasi immédiate.

Odile, si le chauffeur de bus :D

Anita, j'aurais eu tout un bus si je l'avais demandé :D

Sylvie oui, bien que ma tête soit restée bien haute.

Dr Caso, moins que ta brûlure crois moi !

John Kalthle a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Chantal a dit…

Je suis surprise de ne pas avoir commenté au moment de la parution de ce post, je pense que c'était difficile au boulot, nouveau logiciel, nouveau téléphone, nouvelles procédures, j'ai fait pas mal d'erreurs et ma confiance en moi, un peu fragile, en a pris un sérieux coup. Je me suis mise à beaucoup douter, cercle vicieux m'amenant à faire encore plus de boulettes, pas si graves que ça en soi mais sans soutien ni aide du directeur ne pensant qu'à lui et aux ennuis qui pourraient l'accabler. Période bien pénible.
La seule fois où j'ai fait du vélo sur la voie de tram de ma rue était en rentrant du travail un soir de pluie et la roue avant du vélo a été prise à l'endroit d'un échangeur. Je suis tombée et n'ai pas pu me relever, la malléole externe gauche était cassée. La boulangère en face est venue, de nombreuses personnes -trop même, je me souviens avoir demandé qu'elles s'éloignent car je me sentais oppressée de tout ce monde- se sont arrêtées, je voulais qu'on me sorte au plus vite de la voie de tram car j'en avais vu un à l'arrêt précédent, je ne tenais ni à être écrasée ni à être la cause d'un accident de tram à cause de mon vélo. Des personnes présentes m'ont sortie de là, j'ai bien serré les dents et ai attendu, plus tranquille car sur le trottoir, l'arrivée des pompiers qui m'ont emmenée à l'hôpital.
J'ai été immobilisée un long moment et la vie n'était pas toujours simple, habitant au 1er étage d'un immeuble. Je descendais sur les fesses pour me rendre aux rendez-vous médicaux et remontais comme je pouvais.


Valérie de Haute Savoie a dit…

J'ai eu également un passage très destabilisant dans un de mes précédents boulots, mais pas en raison d'un logiciel, mais d'une nouvelle collègue qui m'avait remplacée durant une des hospitalisations de G. Elle avait tout fait pour me faire fuir, changeant mon mot de passe mais jurant qu'elle n'avait rien fait, faisant douter mes responsables. Elle a eu mon poste, je suis partie au moment de la greffe de foie de G. J'ai mis du temps à reprendre confiance en moi. Et les rails des tram sont ma hantise, lorsque je passe dessus, je lève toujours légèrement les fesses, je les prends de biais, de peur qu'une des mes roues ne s'y coincent ;D