jeudi 9 mars 2017

l'injustice

J'enchaîne les expertises, dossier complété chaque fois d'un élément qui m'a été demandé à la précédente et que je n'avais pas. Mais à chaque fois c'est encore un autre document dont a besoin l'expert et je me note qu'il faudra pour celle du lendemain rajouter encore un papier. Chaque expert a sa façon de procéder. Celui là met en doute tous les devis et rapports que je lui donne. J'apprends donc qu'il ne faut pas faire faire le devis de réparation par l'entreprise qui a trouvé l'origine du sinistre. Madame me dit il d'un ton condescendant, vous imaginez bien que le plombier va tout faire pour trouver une fuite à réparer si c'est lui qui fait ensuite les travaux.
C'est la deuxième expertise pour cet appartement. Le locataire qui m'avait tant fait de la peine se révèle assez... mhmmm... assez particulier. Lui même ne semble plus trop savoir pourquoi nous sommes là. Il y a l'expert expert, la représentante du syndic, moi, et le locataire. L'expert récapitule toute l'histoire, je découvre avec ma consoeur des éléments qui ne nous avaient pas été transmis par le locataire. Nous écoutons, il n'y a pas grand chose à faire. L'état de l'appartement nous dit le locataire était catastrophique à son entrée, ne croyez pas ce qui a été écrit et signé lors de l'état des lieux. Il y avait avant moi une noire, qui sous louait, et les noirs sont... je m'étonne de ces mots que je n'imaginais pas être dit par lui, j'en ai marre, cela fait une heure et demie que nous stagnons sans avancer d'un centimètre. Enfin nous pouvons quitter ce lieu étrange et rentrer à l'agence où m'attendent mes dossiers.
Cela fait une petite heure que je suis au bureau, message de l'accueil, Monsieur le locataire qui ne sait pas trop pourquoi il a mandaté un expert veut me voir.
Il est là, avec son épouse. Je viens de passer une heure et demie avec lui et l'expert, je n'ai pas encore les conclusions, je ne sais pas du tout ce qui a été dit une fois que j'étais partie et je lui dis.
Vous nous accusez me dit sa femme, d'être responsable de l'état de l'appartement. Elle crache ses mots, elle est très belle et je m'étonne toujours de la violence qui peut exploser si facilement. Je lui redis que je n'ai pour l'instant aucune idée de ce qui a été décidé par l'expert de sa protection juridique. Elle est de plus en plus agressive, je suis lasse, j'ai du travail et je sais que je n'avancerai pas plus que tout à l'heure dans l'appartement. Je ne sais pas vraiment ce que nous reproche ce locataire, les travaux de plomberie ont été faits, la réfection de ce qui avait été endommagé aussi, il est confus, mélange des histoires, j'ai envie d'en finir et brusquement, alors que je les raccompagne vers la sortie, elle hurle "Alors pour les syriens vous vous en occupez, vous les logez gratuitement, mais nous on peut crever ! "
Les noirs, les syriens, j'en connais une qui a un boulevard devant elle.


7 commentaires:

Valvita a dit…

C'est devenu la solution de facilité. La faute aux autres et quoi de plus simple que de choisir les étrangers ? Et si on ne peut pas, on opte pour les homos et ainsi de suite...
Triste époque.

Chantal a dit…

Oui, je pense aussi qu'elle a un boulevard devant elle. Tellement de personnes découragées, désespérées, silencieuses -de moins en moins- et malheureusement aussi beaucoup de racistes, de chercheurs de responsables de leurs malheurs, de solutions de facilité "c'est sa ou c'est leur faute".
Parfois, ces personnes me font de la peine et à d'autres m'exaspèrent à force de ne pas réfléchir à leurs comportements, responsabilités, attendant beaucoup des autres et bien peu d'elles-mêmes.
Que répondre à ce type d'invectives ? Je me le demande.
Bonne journée.

Sylvie a dit…

Drôle d'histoire ! Ca m'a l'air bien compliqué .
La belle jeune femme qui crache son venin me fait penser à une jeune femme cotoyée il y a plus de 30 ans .
Elle avait un visage d'ange . Mais parlait comme une vipère .

Mel a dit…

Ce genre de discours, je l'entends de temps en temps dans mon travail (pas trop souvent heureusement), avec des variantes, de la part de personnes en difficulté qui sont devenues aigries et ont besoin de trouver des responsables (les fameux boucs émissaires, hélas ça ne date pas d'hier). Et comme je travaille de l'autre côté de la frontière, j'ai régulièrement droit à des propos anti-français, parfois de la part de personnes qui viennent elles aussi d'ailleurs, ça me surprend toujours mais je respire et je garde le sourire, je ne le prends pas pour moi, elles n'ont jamais vu mon passeport n'est-ce pas ?

Dr. CaSo a dit…

Je pense fort à toi. Je suis épuisée d'avoir entendu tellement de bêtises et de mensonges et de méchanceté depuis un moment à mon boulot, alors j'imagine très bien ta lassitude face à tout ça. J'espère que tu arrives à oublier, à laisser passer, à penser à des choses plus gaies de temps en temps aussi! Grosses bises.

Anne a dit…

Quelle misère... Le bouc émissaire... Pour se dédouaner de ces propres erreurs. Moche, très moche.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Valvita, le plus étonnant c'est que cette dame n'est pas française.

Chantal, là je n'avais pas du tout de peine, je me suis faite agressée instantanément et traitée de nulle et autres délicieuses choses. Le vase a débordé quand elle est partie dans son délire de syriens. En plus avais-je envie de lui dire, nous n'avions aucun réfugié dans nos locataires, nous sommes une agence et non pas un organisme social.

Sylvie cette femme n'était pas jeune, mais très belle malgré tout ;)

Mel, à mes les français en Suisse, c'est clair qu'ils ne sont pas franchement aimés :D tout comme les suisses ici d'ailleurs. Combien de fois les locataires suisses nous méprisent nous les français qui sommes si nuls :) Moi je m'en fou, je leur remplace leur catelles et je les appelle sur leur natel ;)

Dr CaSo Mais tu sais au boulot ça va super bien, rien à voir avec ce que tu vis. Les locataires cons y'en aura toujours, mais j'en ai aussi d'adorables et franchement depuis mon access barr, je suis détendue comme jamais :)

Anne oui, mais là je crois que l'expert avait dû leur dire que ce serait à eux de refaire l'appartement parce que c'était de leur faute et du coup je me suis pris dans les dents le verdict ;)