samedi 9 janvier 2016

neuf janvier 1993 éternellement

Il y a cette pénombre dans le grand hall du service de chirurgie, cette paix silencieuse, l'attente, les enfants qui font leur sieste dans les chambres, et soudain l'anesthésiste, venu du fond d'un couloir, vif le pas si pressé, passant à côté de nous, comme si nous étions transparents, s'arrêtant, balayant le hall de son regard aigu et tendu, interrogatif. S'arrêtant enfin sur notre unique présence, une mère et son fils dans les bras, si sereins.
On m'a parlé d'un enfant que l'on transplante ce soir.
Je penche mon regard vers mon adoré, souris, oui c'est G.
Il me regarde sans comprendre, cet enfant, si plein de vie, cet enfant vraiment ?
Il doute, et je dois insister, c'est bien G. qui, lorsqu'à nouveau l'hôpital entrera dans cette fausse douceur calme qui règne pour l'instant dans ce hall déserté, sera ce soir greffé.

Alors, toujours aussi pressé il nous emmènera vers la salle d'examens. Et ce n'est plus qu'un tourbillon fou qui nous emporte tandis que là bas en Espagne des parents viennent de perdre leur enfant et nous offre cet espoir merveilleux de garder encore un peu le nôtre...

4 commentaires:

Otir a dit…

J'ai toujours autant le même frisson, à chaque fois que tu commémores ce moment.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Otir J'ai également une grande émotion lorsque je pense à ces parents qui célèbrent la mort de leur enfant lorsque je fête la seconde naissance de G.

Mel a dit…

Comme Otir, cela me touche aussi à chaque fois mais je ne sais jamais quoi dire.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Un simple merci aux personnes qui font don de leurs organes est le but de ces billets Mel il n'y a aucune obligation de réagir, la pensée suffit