mercredi 27 janvier 2016

des lettres

J'ai déjà raconté ici combien longtemps l'orthographe a été pour moi une énigme que je n'imaginais pas résoudre, j'ai continué à écrire, j'ai eu et ai encore parfois des lecteurs qui très aimablement et discrètement me corrigent, m'aident à me former et me perfectionner et je les en remercie infiniment. Les correcteurs automatiques sont eux aussi bienvenus bien qu'aimant induire en erreur, je m'en méfie. J'ai eu une collection de livres spécialisés et j'aime certains sites sur internet qui donnent de très bonnes et claires explications, je corrige immédiatement une faute que je retrouve au hasard sur un ancien billet, j'aime l'orthographe bien tenue !

Aussi, lorsque je lis les nombreuses lettres et e-mails reçus de mes locataires ou propriétaires, je souffre souvent pour eux. S'ils font une demande à transmettre à leur propriétaire, s'il s'agit d'un e.mail que je peux corriger, je le fais SAUF bien entendu si le locataire en question m'a bien pourrie au téléphone. Là je laisse sa prose telle quelle sans faire un seul effort. Et oui je ne suis pas mère Thérésa (quoique, après avoir lu des témoignages laissant entendre que celle ci était loin d'être une sainte, je le suis peut être un peu tout de même et Thérésa est mon deuxième prénom après tout !).

Hier j'ai eu une longue lettre écrite à l'encre, bourrée de fautes. Enormes et inattendues. Une lettre où une jeune femme me racontait combien l'espoir était revenu depuis que le propriétaire avait changé d'agence.
Je souriais en la lisant, parfois secouant la tête tant il était difficile de comprendre certains mots.

Arrive la dernière phrase, la fameuse phrase terminant impérativement une lettre française, phrase de politesse qui clôt les lettres d'un je vous prie de croire à mes salutations distinguées, meilleures, cordiales*...
Il y était très civilement demandé une Raiponce. Mon coeur a fondu de tendresse.

*même après y avoir déversé sa rage face à mon incommensurable nullité

5 commentaires:

Mel a dit…

C'est très mignon Raiponce, mais sais-tu que j'ai dû le prononcer à haute voix pour comprendre ce que voulait cette jeune femme ?

Chantal a dit…

Comme vous avez bien fait de vous accrocher, c'est un espoir pour les personnes fâchées avec l'orthographe. Je me répète : votre façon de raconter est très agréable à lire, vos textes me semblent sans prétention (c'est un compliment) et à la fois profonds, riches, vrais.
J'ai relu le texte auquel vous renvoyez et les commentaires.
Gauchère -contrariée-, l'orthographe est un des rares domaines où j'excellais, j'adorais ça, je menais l'enquête (qui fait quoi, s'agit-il d'une ou plusieurs personnes, avec quel mot accorder tel adjectif, verbe...), je ne savais juste pas dans quel sens mettre les accents. En revanche, je ne comprenais rien aux mathématiques et me souviens comme c'était difficile de se sentir si nulle. Aujourd'hui où il n'y a plus d'enjeux dans ce domaine, les fractions, pourcentages et autres ne me font plus peur.
Portez-vous bien.

Valérie de Haute Savoie a dit…

C'est une héroïne de dessin animé qui a de très longs cheveux Mel, tu le connais non ?

Chantal c'est vraiment gentil et j'aime beaucoup l'image de l'enquête :)

Mel a dit…

Oui, je la connais, les contes font partie de mes toutes premières lectures, mais je n'avais pas compris que ta correspondante attendait une réponse... :-)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah :) cela m'étonnais aussi, mais je suis tellement habituée à l'orthographe toute particulière des clients et même collègues, que j'ai immédiatement compris ce qu'elle voulais :D