jeudi 16 février 2012

Etat des lieux

Nous passons de pièces en pièces, je note quelques mots - petite trace noire 5cm gauche radiateur - vitres propres - prises suisses à changer urgent... Je note et nous bavardons, dehors il neige.
L'appartement est propre, il a repeint la cuisine, changé les joints des fenêtres, lui en chaussettes et moi dans mes bottes fourrées. Dans deux jours je referai le tour du logement en compagnie de la nouvelle locataire, lui a acheté, plus petit mais ce sera à lui.
Cet immeuble m'intéresse, un autre appartement se libère bientôt et même si je n'ai pas encore reçu LA lettre, je suis sur le qui-vive.

- Oui c'est calme, de ce côté bien sûr il faut fermer les fenêtres, mais à l'arrière c'est tranquille et l'isolation est bonne. Heureusement que le voisin du dernier étage est parti, avec lui c'était le cauchemar constant, il organisait des raves dans son studio, les murs tremblaient, personne ne dormait.

- A oui c'est vrai nous avons eu pas mal de soucis avec lui.

- Un cauchemar complet, les chiens faisaient leurs crottes dans la montée, il ne descendait pas ses poubelles, la porte d'entrée vandalisée régulièrement.

Il ne réglait plus ses loyers depuis longtemps, une copine était venue rapporter les clefs un jour, mal à l'aise. Lorsque nous avons ouvert la porte, tout, absolument tout était détruit. La cuisinière neuve à son entrée n'était plus qu'un informe tas de ferraille, la machine à laver fracassée, le réfrigérateur tellement moisi que l'on croyait qu'un mort s'y liquéfiait. Les meubles rongés par les chiens, certains même disparus. Plus de vitre, portes arrachées, matelas répugnant, toit envahi par les ordures, une bauge infâme.

Il est parti vers d'autres horizons et j'avoue sans honte ne pas le regretter.

5 commentaires:

Sacrip'Anne a dit…

J'ose pas imaginer l'intérieur des gens qui sont capables de rendre l'intérieur de leur maison comme ça, à vrai dire...

Ca me terrifie sans doute un peu.

Bref.

C'est un avantage, de travailler dans l'immobilier, quand on craint de recevoir LA lettre, non ? (Disons, une toute petite compensation à l'angoisse et au manque d'envie ?)

Pablo a dit…

Maintenant que tu le dis, Anne, l'intérieur d'une maison ne serait-il pas en quelque sorte une projection de l'intérieur de la tête de leurs habitants... ?

Je t'imagine, Valérie, en train de faire un état des lieux en discutant avec toi même, ou en te téléphonant pour te laisser un gentil message au bureau pour que tu t'envoies quelqu'un qui vienne faire une petite réparation chez toi... ;-)

Pablo a dit…

((P.S. Je ne sais pas si je comprends ce lien que tu as mis : Il est parti vers d'autres horizons : tu veux dire par là que c'est la même personne dont tu parlais en janvier 2009 ?))

(((Et puis, je ne suis pas sûr que je ne sois pas un robot, parce que j'ai du mal à copier correctement les mots qui apparaissent à l'antispam)))

Valérie de Haute Savoie a dit…

Sacrip'Anne, bien sûr que c'est plus facile lorsque tu travailles dans l'immobilier, j'ai juste pas envie du tout de déménager.
Ahrggg mais c'est quoi ce chapca qui demande deux mots, moi qui ai horreur de ça. Blogger qui fait des trucs sans me demander ??

Valérie de Haute Savoie a dit…

Pablo je m'imagine aussi :D

Et oui tu comprends bien le lien, il s'agit bien de ce jeune homme pour qui toute l'agence avait remué ciel et terre pour qu'il puisse entrer dans ce studio refait à neuf (tout était neuf, deux ans après il faut tout virer à la déchetterie tellement c'est répugnant) C'est vraiment à te dégoûter de refaire la même chose pour un autre, c'est dommage vraiment.