Haha ! Ces trucs qu'elle faisait avec l'UFCS commençaient à devenir intéressants. Elle était revenue les bras chargées de magazines féminins, des magazines qui jamais n'avaient mis les pieds chez nous, rien qu'à regarder les couvertures, J. et moi bavions de plaisir.
Apparemment les femmes étaient opprimées, mal considérées... certes certes, qu'importait vraiment la raison de ses enquêtes, celle-ci nous convenait parfaitement, et nous étions tout à fait prêtes à aider maman pour qu'elle la réussisse, nous y mettrions le temps qu'il faudrait.
Une fois par semaine elles se réunissaient entre-elles, dans le grand séjour qui bruissait alors de rire, d'éclats de voix, de froissement de papier, tout cela dans des parfums de thé à la bergamote et de cake à la noisette, le fameux cake de maman. Le combat pour la liberté des femmes semblait très joyeux et maintenant, en plus, extraordinairement passionnant !
La veille elle nous avait prévenus - "Nous faisons une enquête sur les publicités dans les magazines, je suis chargée des féminins, vous m'aiderez. Il va falloir compter le nombre de page de publicité dans chacun."
Ah ça ! Pour être volontaire nous n'avons pas hésité une seconde, même les garçons étaient partants. Et nous ferions cela avec application, plutôt deux fois qu'une, elle pouvait compter sur notre professionnalisme !
Elle avait tenu parole, des magazines à profusion, remplis de publicités mais aussi de photos de mode, de stars, de potins incroyables. Nous dévorions, tout en poussant de grands cris indignés.
- Mais c'est fou maman, toutes ces pages de publicité, comment des femmes peuvent-elles se laisser avoir comme ça ?
- Il y en a plus que d'article ! Mais c'est vraiment du vol ! disais-je tout en me délectant de ce que j'allais pouvoir, une fois le travail accompli, lire en cachette.
Nous comptions, recomptions, vérifiions. H. tenait minutieusement les comptes, maman supervisait ravie de voir sa troupe si impliquée. On arrachait minutieusement les pages dont le recto et le verso n'étaient que pub, les magazines se réduisant à peau de chagrin.
La démonstration était sans appel, et malgré notre fascination pour ce monde froufrouteux, la leçon entrait dans nos têtes. Le soir, à table, nous parlerions longtemps de ce qui pour nous devenait du vol...
... et, sous les couvertures, armée de ma lampe de poche, juste avant de m'endormir, plongeais une dernière fois dans ces quelques pages sauvées de notre carnage.
Apparemment les femmes étaient opprimées, mal considérées... certes certes, qu'importait vraiment la raison de ses enquêtes, celle-ci nous convenait parfaitement, et nous étions tout à fait prêtes à aider maman pour qu'elle la réussisse, nous y mettrions le temps qu'il faudrait.
Une fois par semaine elles se réunissaient entre-elles, dans le grand séjour qui bruissait alors de rire, d'éclats de voix, de froissement de papier, tout cela dans des parfums de thé à la bergamote et de cake à la noisette, le fameux cake de maman. Le combat pour la liberté des femmes semblait très joyeux et maintenant, en plus, extraordinairement passionnant !
La veille elle nous avait prévenus - "Nous faisons une enquête sur les publicités dans les magazines, je suis chargée des féminins, vous m'aiderez. Il va falloir compter le nombre de page de publicité dans chacun."
Ah ça ! Pour être volontaire nous n'avons pas hésité une seconde, même les garçons étaient partants. Et nous ferions cela avec application, plutôt deux fois qu'une, elle pouvait compter sur notre professionnalisme !
Elle avait tenu parole, des magazines à profusion, remplis de publicités mais aussi de photos de mode, de stars, de potins incroyables. Nous dévorions, tout en poussant de grands cris indignés.
- Mais c'est fou maman, toutes ces pages de publicité, comment des femmes peuvent-elles se laisser avoir comme ça ?
- Il y en a plus que d'article ! Mais c'est vraiment du vol ! disais-je tout en me délectant de ce que j'allais pouvoir, une fois le travail accompli, lire en cachette.
Nous comptions, recomptions, vérifiions. H. tenait minutieusement les comptes, maman supervisait ravie de voir sa troupe si impliquée. On arrachait minutieusement les pages dont le recto et le verso n'étaient que pub, les magazines se réduisant à peau de chagrin.
La démonstration était sans appel, et malgré notre fascination pour ce monde froufrouteux, la leçon entrait dans nos têtes. Le soir, à table, nous parlerions longtemps de ce qui pour nous devenait du vol...
... et, sous les couvertures, armée de ma lampe de poche, juste avant de m'endormir, plongeais une dernière fois dans ces quelques pages sauvées de notre carnage.
6 commentaires:
Un combat joyeux, comme tu dis ! Et l'association ne dénonçait pas aussi les pubs discriminatoires ou sexistes, ou bien ta mère vous jugeait un peu trop jeunes pour discerner ces frontières trop subtiles ? (ou peut-être ce n'était pas l'heure de ce combat ?)
Ca me rappele l'ingéniosité qu'il a fallu developper pour lire toutes ces revues alléchantes qui ne se lisaient pas chez nous....
Les stations prolongées à la librairie avec un Télérama sous le bras et le nez plongé dans un Gala...
Ouh là Lili, le Gala n'existait de loin pas encore à l'époque ! Je penses plutôt qu'il s'agissait de Marie France, Marie Claire et autres mensuels et hebdos ayant traversé les âges :)
Pablo, apparemment il s'agit d'une association qui permet de ne pas être un consommateur mouton. Je ne sais pas si l'on parlait de pub sexiste, mais il s'agissait surtout de montrer que tous ces magazines servaient surtout à vendre.
ah j'adore !
Quelle coquine, je m'en doutais que tu voulais juste récupérer les revues pour les lire au calme !
Aux avant postes des chiennes de garde, ta maman et ses copines, dis donc ! Mai 68 était passé par là...
Malheureusement ça ne s'est pas arrangé, la rédaction dans les magazines féminins occupe désormais la portion congrue.
Fauvette, en vrai j'en étais malade à l'idée que nous allions jeter sans pouvoir les lire, toutes ces revues qui me faisaient tant rêver. Heureusement que j'ai réussi à en sauver quelques-unes. Certaines déplaisaient tant à maman, qu'elle les avait aussitôt jetées ;)
Ah ca Ppn, pour ce qui est du combat des femmes, nous avons tout de suite été mis dans le bain. Ma mère était d'avant garde. Première quasiment à prendre la pilule, bien avant qu'elle soit commercialisée et élevant les garçons comme les filles en les faisant partager les tâches dites féminines :)
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