A la fin de l'été, lorsque dansaient encore dans les rayons obliques éclairant notre chambre, les insectes dorés , venait le temps d'abandonner nos jeux, penser à la rentrer, vérifier nos cartables.
Gommes, crayons, plumes et portes-plumes, encre et cahiers et puis... le tablier!
Un beige, Un bleu. Que l'on porterait par roulement, une semaine bleue, l'autre serait beige.
Rue des Tanneurs, l'adresse était écrite tout en bas de la feuille. Quatre marches à descendre, la grande pièce en sous-sol aux murs couverts de casier de bois sombre, tous emplis de blouses, de couleurs pastelles. Maman enlevait lentement ses gants, doigts après doigts, étirait le cuir tranquillement, les posait dans son sac - Il me faudrait pour chacune, un tablier beige et un bleu, pour le collège Ste Ursule.
Très bien disait la dame, nous allons les toiser. Droite comme des i, nous nous collions contre le mur, fières déjà des centimètres gagnés.
- Alors pour la petite, nous prendrons taille 7, et la plus grande pourrait presque mettre du 9. Maman hochait la tête - Montrez moi vos modèles.
Il y avait celui en tergal, si facile à entretenir, un petit volant en bas, beige électrique - Non non disait maman, pas de tergal, froissant le tissus, le regard déjà posé sur le modèle suivant.
Ah ? Ce petit volant, il me plaisait à moi.
Vous avez celui-ci, tout coton, les fronces sont à la mode. - Non, non trop populaire.
J'aimais bien moi, le populaire !
J'ai encore ce modèle. Il rejoignait les autres sur le comptoir, d'un geste déplié - Se boutonne sur le côté, deux poches, très pratique, une excellente marque. - Les filles essayez le !
Une manche, l'autre, la dame reboutonnait un à un les boutons, se reculait d'un pas, penchait un peu la tête - Oui, c'est bien la bonne taille.
Maman nous regardait - Tournez vous - Et sagement nous tournions, tournions, tournions et soudain en riant, tournions comme des toupies, écartant grand les bras - Les Filles ! Encore un peu saoules, nous reprenions la pose - Je prendrai ces modèles, un de chaque s'il vous plaît, et un autre en bleu.
Du long porte-monnaie, mamans sortait un à un les billets, chacune dans ses bras, portait ses tabliers. Et nous sortions, remontant les marches, éblouies par le soleil qui ne pouvait entrer dans ce sous-sol froid, ravies de ce choix là, oubliant les frous-frous, les fronces et le Tergal.
Ce soir papa écrirait au crayon le prénom, puis le nom, juste au dessus du cœur. Et Maman choisirait, pour le bleu du mouliné beige et du bleu pour le beige. Petits point chaînette que nous regarderions fascinées, certaines d'être le grand jour, les plus jolies petites filles, au tablier si chic !
Gommes, crayons, plumes et portes-plumes, encre et cahiers et puis... le tablier!
Un beige, Un bleu. Que l'on porterait par roulement, une semaine bleue, l'autre serait beige.
Rue des Tanneurs, l'adresse était écrite tout en bas de la feuille. Quatre marches à descendre, la grande pièce en sous-sol aux murs couverts de casier de bois sombre, tous emplis de blouses, de couleurs pastelles. Maman enlevait lentement ses gants, doigts après doigts, étirait le cuir tranquillement, les posait dans son sac - Il me faudrait pour chacune, un tablier beige et un bleu, pour le collège Ste Ursule.
Très bien disait la dame, nous allons les toiser. Droite comme des i, nous nous collions contre le mur, fières déjà des centimètres gagnés.
- Alors pour la petite, nous prendrons taille 7, et la plus grande pourrait presque mettre du 9. Maman hochait la tête - Montrez moi vos modèles.
Il y avait celui en tergal, si facile à entretenir, un petit volant en bas, beige électrique - Non non disait maman, pas de tergal, froissant le tissus, le regard déjà posé sur le modèle suivant.
Ah ? Ce petit volant, il me plaisait à moi.
Vous avez celui-ci, tout coton, les fronces sont à la mode. - Non, non trop populaire.
J'aimais bien moi, le populaire !
J'ai encore ce modèle. Il rejoignait les autres sur le comptoir, d'un geste déplié - Se boutonne sur le côté, deux poches, très pratique, une excellente marque. - Les filles essayez le !
Une manche, l'autre, la dame reboutonnait un à un les boutons, se reculait d'un pas, penchait un peu la tête - Oui, c'est bien la bonne taille.
Maman nous regardait - Tournez vous - Et sagement nous tournions, tournions, tournions et soudain en riant, tournions comme des toupies, écartant grand les bras - Les Filles ! Encore un peu saoules, nous reprenions la pose - Je prendrai ces modèles, un de chaque s'il vous plaît, et un autre en bleu.
Du long porte-monnaie, mamans sortait un à un les billets, chacune dans ses bras, portait ses tabliers. Et nous sortions, remontant les marches, éblouies par le soleil qui ne pouvait entrer dans ce sous-sol froid, ravies de ce choix là, oubliant les frous-frous, les fronces et le Tergal.
Ce soir papa écrirait au crayon le prénom, puis le nom, juste au dessus du cœur. Et Maman choisirait, pour le bleu du mouliné beige et du bleu pour le beige. Petits point chaînette que nous regarderions fascinées, certaines d'être le grand jour, les plus jolies petites filles, au tablier si chic !
12 commentaires:
Ca me rappelle les billets de Fauvette sur son temps d'école.
C'est drôle comme le monde de l'éduc' a changé, je veux dire, vous êtes toutes jeunettes, et pourtant, l'uniforme, les couleurs alternées, ça paraît si loin, déjà.
Ca m'épatait déjà quand maman me racontait ses blouses de collégienne, note !
St Ursule, rue des Tanneurs, ces noms me sont familiers, ne parlerais tu pas de la ville de Dole dans le Jura, d'ou je suis originaire ?
Je ne me souviens plus d'essayages de tabliers pour la rentrée (et pourtant, j'en ai porté !!). La seule chose qui me revienne, c'est l'achat de chaussures. Le magasin, ça s'appelait "Guindon". Bien sûr, ça a disparu depuis. Je me souviens qu'une fois, après l'essayage de 4 ou 5 paires, ma mère avait voulu m'en imposer une alors que j'en préférais une autre. Pendant qu'elle papotait avec la vendeuse et qu'elles avaient le dos tourné, j'avais échangé les deux paires dans les boîtes ! Arrivés à la maison, c'était trop tard pour échanger. Bien évidemment, j'avais ouvert de grands yeux et je n'y étais pour rien, c'était la vendeuse qui avait dû se gourrer, cette bavarde...
Des blouses j'en ai portées ! Des en Tergal, avec des fronces populo. Des à carreaux (plutôt tartan) dans les tons marron-orangé pour la primaire... et des bleues pour la materenelle. Ma mère les achetait je ne sais où, sur le marché ? dans un catalogue ? Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est qu'elle était dans mon cartable chaque lundi. Point d'alternance pour moi. Toute l'année la même... Même si j'avais grandi ! un peu grande à la rentré et un eu juste l'hiver sur le pull.
Je ne te dis pas mon soulagement lorsque j'ai intégré le collège... mixte en plus ! ;-)
Anne, jeunettes mais tout de même une scolarité dans les années 60 ;)
Miss Choco, non non par Dole, mais Mulhouse !
Lancelot, j'adore l'épisode des chaussures, tu étais drôlement gonflé !
Erin, la magasin, et la couleur étaient stipulés et il était hors de question de choisir autre chose. A la rigueur du Tergal, mais tout était rigoureusement décrit sur les papiers donnés.
Le collège Mixte je n'ai jamais connu et la mixité n'est arrivée qu'en toute fin de scolarité, ce qui était très très excitant :)
C'est un bon souvenir ces préparatifs de rentrée non ?
Si je comprends bien : tous les jours, un petit souvenir ?
Belle images d'enfance, je portais une blouse grise aux tous débuts de ma scolarité mais je n'en ai pas gardé un souvenir aussi vivace que le tien ;o) Par contre les portes plumes et les encriers ah ca oui :o)
En manque d'inspiration pour commenter ton billet du jour, je profite pour me poser des questions complètement à côté... : c'est vrai que ton agrégateur ne prend plus en compte certains blogs ? Et que tweeter ne te dit plus rien ?
Fauvette, un détail par jour comme l'année dernière, et je ne sais pourquoi je me suis aventurée sur le terrain de mon enfance.
Ah oui Jipes, les porte plumes, qui lorsqu'ils sont devenus colorés m'enchantaient encore plus.
Pablo, c'est Samantdi que mon agrégateur ne veut pas, mais je soupçonne que cela soit voulu par icelle ;)
Et pour tweeter, je les suis quotidiennement, mais n'écris que très peu. Tu vas chez Olivier ???
Dans l'école de brousse que nous avons visité, au Sénégal, tous les enfants avaient des belles blouses bleues et mes filles ont trouvé ça très bien ;-)
Non, je reçois les posts de Samantdi sur mon agrégateur de façon ponctuelle, c'est pour ça que je me demande si cela t'arrive avec d'autres blogs aussi. (Quel Olivier ? Sur Tweeter ?)
Tili, ces fameux "tabliers" non seulement pratiques, permettaient aussi de nous rendre semblable. C'était aussi très joli de voir ces nuées bleues une semaine, puis beige l'autre.
Pablo, il fut un temps où l'agrégateur prenait en compte ce blog (effectivement il y en a un ou deux autres, mais c'est parce qu'il faut un code pour y accéder) mais depuis quelques mois je dois penser à vérifier par moi même si Samantdi a écrit un nouveau billet, ne l'ayant pas automatiquement affiché.
Pour Olivier je pensais à celui anciennement de Montréal et maintenant à Evian et à qui j'avais répondu au sujet de twitter, c'est tout. C'est vrai que pour l'instant je ne m'y sens pas du tout chez moi, contrairement aux blogs :)
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