A la Migros de Porrentruy nous nous étions arrêtés devant le petit tourniquet rempli de sachets de graines.
La veille nous avions délimité pour chacun un petit lopin de terre qu'H. avait entouré avec une ficelle blanche, aux quatre coins tenue par un bâtonnet de bois bien droit. Nous en avions retiré un à un les cailloux, mauvaises herbes, petits détritus, pour en faire une terre meuble et accueillante.
Ce sera votre jardin avait dit maman, vous y planterez ce que vous voulez !
Et nous imaginions déjà des potagers luxuriants, dont nous régalerions au cours de repas pantagruélique, famille et amis.
Le Nôtre pouvait se rhabiller, nous avions devant nous de quoi transformer le plus simple bout de terre en jungle magnifique !
J. voulait des radis, mais des radis "rapides" dont elle aurait très vite de quoi décorer ses tartines, et puis quelques salades, pourquoi pas des patates et puis des haricots des... Attention dit maman, pensez que vos jardins ne sont pas gigantesques.
Les deux grands frères, cartésiens, lisaient chaque verso, calculant le temps qu'il faudrait pour savourer leurs travail.
J'étais côté des fleurs, je les aurais voulu toutes. De grandes ancolies, des lupins majestueux, des pois de senteur délicats et ces glaïeuls un peu présomptueux.
Bon les enfants ! Nous n'allons pas y rester des heures !
Hop hop, nous attrapons nos choix... allez j'aime aussi les radis.
La caissière lentement, tape chaque prix, nous payons un à un, fourrant au fond des poches, nos potagers divers.
A peine arrivés nous fonçons ventre à terre, planter nos graines sèches.
Les garçons tirent des cordeaux, ici leurs laitues, là bien sûr les radis, à gauche les ronds doux, à droite les long qui promettent d'être fort et parfumés, tous les cinq millimètres.
J. accroupie, rêve déjà, elle a planté ses graines, une à une, lentement, et avec l'arrosoir, goutte à goutte les cajole, pour qu'elles poussent vite, elle leur parle à voix basse.
J'ai tout foutu en vrac ! La main pleine de graines, j'ai semé mon carré, recouvrant presque tout, seul un coin reste vierge attendant mes radis. J'imagine ! Une jungle !
Nous quittons nos plantations, allons laver nos mains. Frottez frottez les ongles. C'est l'heure du repas !
Demain dès le réveil nous foncerons là bas, guettant la moindre pousse, bichonnant nos jardins.
Et cueillerons trop vite, nos radis riquiquis !
Mais plus aucun de nous ne pourra se passer, de plonger chaque année, ses doigts dans la terre fraîche !
La veille nous avions délimité pour chacun un petit lopin de terre qu'H. avait entouré avec une ficelle blanche, aux quatre coins tenue par un bâtonnet de bois bien droit. Nous en avions retiré un à un les cailloux, mauvaises herbes, petits détritus, pour en faire une terre meuble et accueillante.
Ce sera votre jardin avait dit maman, vous y planterez ce que vous voulez !
Et nous imaginions déjà des potagers luxuriants, dont nous régalerions au cours de repas pantagruélique, famille et amis.
Le Nôtre pouvait se rhabiller, nous avions devant nous de quoi transformer le plus simple bout de terre en jungle magnifique !
J. voulait des radis, mais des radis "rapides" dont elle aurait très vite de quoi décorer ses tartines, et puis quelques salades, pourquoi pas des patates et puis des haricots des... Attention dit maman, pensez que vos jardins ne sont pas gigantesques.
Les deux grands frères, cartésiens, lisaient chaque verso, calculant le temps qu'il faudrait pour savourer leurs travail.
J'étais côté des fleurs, je les aurais voulu toutes. De grandes ancolies, des lupins majestueux, des pois de senteur délicats et ces glaïeuls un peu présomptueux.
Bon les enfants ! Nous n'allons pas y rester des heures !
Hop hop, nous attrapons nos choix... allez j'aime aussi les radis.
La caissière lentement, tape chaque prix, nous payons un à un, fourrant au fond des poches, nos potagers divers.
A peine arrivés nous fonçons ventre à terre, planter nos graines sèches.
Les garçons tirent des cordeaux, ici leurs laitues, là bien sûr les radis, à gauche les ronds doux, à droite les long qui promettent d'être fort et parfumés, tous les cinq millimètres.
J. accroupie, rêve déjà, elle a planté ses graines, une à une, lentement, et avec l'arrosoir, goutte à goutte les cajole, pour qu'elles poussent vite, elle leur parle à voix basse.
J'ai tout foutu en vrac ! La main pleine de graines, j'ai semé mon carré, recouvrant presque tout, seul un coin reste vierge attendant mes radis. J'imagine ! Une jungle !
Nous quittons nos plantations, allons laver nos mains. Frottez frottez les ongles. C'est l'heure du repas !
Demain dès le réveil nous foncerons là bas, guettant la moindre pousse, bichonnant nos jardins.
Et cueillerons trop vite, nos radis riquiquis !
Mais plus aucun de nous ne pourra se passer, de plonger chaque année, ses doigts dans la terre fraîche !
17 commentaires:
C'état une idée absolument géniale de la part de tes parents !
Vous avez renouvelé l'expérience chaque année ?
Du moins tant que nous avions ce jardin, au Birkenhof. Mais je croyais que c'était très courant comme idée, non ?
Non, ce n'est pas si courant. Dans le jardin de notre maison, mes enfants avaient planté "leur" azalée mais le terrain ne devait pas être bon, il n'a jamais pris. Là, c'est arrêté leur apprentissage du jardinage et je le regrette. Quant à moi, citadine élevée en appartements, à part les rosiers, je ne sais rien faire pousser ...
Mais mais mais ce n'est pas la nuit tout là bas ?
Je reconnais que nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir découvrir la nature grâce à cette maison que mes parents louaient pour une bouchée de pain. Non seulement nous y étions libres comme l'air,mais nous y passions de longues semaines de vacances et pouvaient du coup voir cette nature évoluer réellement.
Ah ben non, je viens de regarder sur internet, tu sors de table ;)
Ça me fait penser au potager que mes parents avaient, un terrain dont une vieille dame voisine ne pouvait s'occuper et qu'elle nous prêtait en échange de son entretien... que d'heures passées, étant petite, à aider mon père : bêcher, semer, arroser, récolter... Je voulais devenir jardinier mais j'avais peur des fourmis rouges lol.
Mais vous alliez "au migros" et non pas "à la migros" comme les locaux ?! ;-)
J'ai hésité Pablo, il me semble que nous disions simplement "on va à Migros", mais j'ai un doute. Ce matin en écrivant, je me disais que la début serait peut être curieux si j'écrivais A Migros, et puis au fur et à mesure, après avoir lu ton commentaire sur mon iphone ;) j'ai réfléchi, et je crois bien que tu as raison... nous disions bien A et non Au !
DDC, ce qui me dégoûtait à mort était plus les vers de terre. Sans doute pour cela (et aussi par pure paresse,je pense) avais-je tout mis en vrac.
Est-ce que tu te souviens si tes fleurs sont devenues un magnifique tapis ?
Tu réveilles ces merveilleux souvenirs de potager. J'avais moi aussi un petit coin dont je m'occupais peu mais j'adorais y jouer, surtout dans les rames de haricots. Je me racontais aussi des tas d'histoires dont les héros étaient des légumes, et donc RadisRose et RadisBlanc (des jumeaux), Poireau et Tomate (les meilleurs copains) en faisaient de belles ! ;-)
Eh oui, il m'en est resté le goût des légumes !
Avec un très grand terrain arborisé à la maison de mon enfance, n'empêche qu'il y avait peu de fleurs et qu'à une époque, je rêvais d'en faire un jardin fleuri avec allées de cailloux pour s'y promener.
Je n'ai jamais réalisé ce rêve, partant à la ville, jeune adulte. Il reste que dès que j'ai eu des parcelles à moi: j'ai toujours fait un max de fleurs et c'est vraiment une des plus belles joies de la vie.
Pour ce qui est de Migros.... je suis encore étonnée quand j'entends ou que je lis: à Migros, surtout quand on dit à la Coop.... mais c'est la manière locale de le dire assurément :)
Oh, t'as changé le début du billet ! ;-) C'est que, en te lisant, je me suis souvenu des français qui arrivaient à Genève et se moquaient (gentiment) des expressions et de l'accent locaux ; mais les genevois se moquaient à leur tour des français fraîchement arrivés quand ils disaient, par exemple, qu'ils allaient faire leurs courses au Migros (finalement, ils adoptaient le parler local et ils allaient à la Migros aussi).
Ce qu'il y a de bien dans un jardin, c'est que la nature est très reconnaissante est que le travail qu'on lui consacre porte ses fruits (sans métaphores, parfois !) de façon très visible.
Euh non, ne vous en déplaise ;)
Pendant 23 ans, j'ai été A LA Migros, d'ailleurs j'ai même bossé A LA Migros ;) On allait A LA Coop aussi ;)
Et je me demandais justement quel lecteur allait tiquer sur le terme ;)
Moi non plus, Valérie, je ne pense malheureusement pas si courant les enfants qui étaient ainsi initié au jardinage. Et surtout, je voudrais savoir ce qu'a donné ton petit jardin à toi? ;)
Meerkat, j'avais un fouillis de fleurs et chacun a fait une petite récolte de radis, mais je me souviens que J. les cueillait toujours trop tôt. Le petit dernier, lorsqu'il a eu son carré de terre, sortait les plantules regardait les racines et renfonçait le tout. Désolé le lendemain de retrouver les petites plantes affalées et mourantes.
Nous avons eu nos petits jardins pendant quelques années, je crois que pour ma part, j'inventais des chemins minuscules, crapahutant dans ma jungle miniature et y faisais déambuler des cailloux peints en bonshommes :)
Béo, je vais maintenant sans problème à la Migros, mais petite je ne me souviens plus vraiment si nous utilisions ce suissisme ;)
Mais même sans jardin, je me souviens avoir donné à mes enfants la possibilité de planter au moins dans une jardinière, grande jardinière de près d'un mètre de côté, des graines achetées en sachet :)
Je plante toujours d'ailleurs de fausses jungles sur mon balcon, qui plaisent à Chamade qui adore, à mon grand désespoir, y faire ses crottes !!
ha, les doux souvenirs du jardin des vacances...Chez nous, pas de carré perso, mais chacun avait un droit de regard sur les choix de légumes;
Et le bonheur d'aller piquer une carotte et de la croquer en douce!!
Tiens, ce midi, avec ma louloutte de 3 ans 1/2, on a planté les pépins de pamplemousse dans un coton...je crois que j'assure la relève!
En plus Caroline, le pamplemousse fait de très belles feuilles vernissées si mes souvenirs sont bons. J'adore voir les graines s'ouvrir et sortir le pédoncule.
j'adore lire vos billets. Celui-là me rappelle aussi un bout de potager dont j'avais pu bénéficier lors de mes vacances chez ma grand-mère : mes radis microscopiques (parce que pas arrosés régulièrement?) étaient du vrai piment, et j'avais mis en colère le marchand en achetant des graines de laitue à une période de plantage hors-saison. Hélàs nous ne venions pas assez souvent à cette maison pour des soins suivis et le mini-potager à disparu...
Microscopiques ou filiformes ? Je crois que nous avons tous eu cette déconvenue, tout comme de rencontrer des commerçants incapables d'accepter les rêves des enfants qui, qu'importe la saison, se voit déjà cultivant des salades grasses ;)
Enregistrer un commentaire