C'était ces beaux yeux doux, sombres presque noirs, ourlés de long cils, si joliment maquillés, qui me faisaient fondre d'amour. Tendrement je caressais le museau humide et froid, remontais doucement sur le front frisotté, les oreilles attentives. Nous nous regardions, yeux dans les yeux, j'approchais mon visage, humais son odeur de foin et de lait, baisais son pelage roux, je l'aimais.
Un matin enfin, j'avais eu le droit d'assister à un vêlage. Un des fils Hirshy était venu frapper à la porte, l'aurore à peine née, la vache mettait bas, il ne fallait pas traîner. Vite nous avions enfilé nos habits, finissant de boutonner nos chemises en courant à l'étable.
Y régnait un grand calme, la vache ne bougeait pas, René lui tapotait le flanc, l'encourageant de quelques mots, autour le troupeau ruminait, semblant comprendre ce besoin de silence. Un homme en blouse grise, s'affairait sans un mot, une corde posée à ses pieds.
Nous le connaissions bien, c'est lui qui enfonçait jusqu'aux coudes ses bras dans l'anus des vaches, en ressortait des kilos de bouses juste avant de les inséminer.
Le vétérinaire, qui serait l'accoucheur !
Puis la vache avait commencé à se balancer, sans beugler, juste cette impression que ce corps la gênait, René s'était reculé, nous nous étions fait tout petits, collés au mur, le souffle suspendu.
Deux sabots blancs, avaient pointé leur nez juste sous la queue dressée et immobile, les pattes étaient sorties lentement puis plus rien. Alors rapidement, sans parole inutile, ils avaient noué la corde sur ces pattes esseulées, avaient tiré avec force, et bloupppps il était sorti, petit veau flasque et blond, posé dans la paille fraîche.
Je n'avais pu quitter des yeux cette mère émerveillée, léchant consciencieusement son petit allongé. Puis je l'avais vu trembler sur ces pattes, se relever, et glisser sa tête sous le ventre maternel, allonger son museau, happer une mamelle, et boire goulûment le lait débordant de ses lèvres.
C'est à ce moment là que j'ai su qu'il serait, mon petit veau à moi, que j'aimerais d'amour !
Un matin enfin, j'avais eu le droit d'assister à un vêlage. Un des fils Hirshy était venu frapper à la porte, l'aurore à peine née, la vache mettait bas, il ne fallait pas traîner. Vite nous avions enfilé nos habits, finissant de boutonner nos chemises en courant à l'étable.
Y régnait un grand calme, la vache ne bougeait pas, René lui tapotait le flanc, l'encourageant de quelques mots, autour le troupeau ruminait, semblant comprendre ce besoin de silence. Un homme en blouse grise, s'affairait sans un mot, une corde posée à ses pieds.
Nous le connaissions bien, c'est lui qui enfonçait jusqu'aux coudes ses bras dans l'anus des vaches, en ressortait des kilos de bouses juste avant de les inséminer.
Le vétérinaire, qui serait l'accoucheur !
Puis la vache avait commencé à se balancer, sans beugler, juste cette impression que ce corps la gênait, René s'était reculé, nous nous étions fait tout petits, collés au mur, le souffle suspendu.
Deux sabots blancs, avaient pointé leur nez juste sous la queue dressée et immobile, les pattes étaient sorties lentement puis plus rien. Alors rapidement, sans parole inutile, ils avaient noué la corde sur ces pattes esseulées, avaient tiré avec force, et bloupppps il était sorti, petit veau flasque et blond, posé dans la paille fraîche.
Je n'avais pu quitter des yeux cette mère émerveillée, léchant consciencieusement son petit allongé. Puis je l'avais vu trembler sur ces pattes, se relever, et glisser sa tête sous le ventre maternel, allonger son museau, happer une mamelle, et boire goulûment le lait débordant de ses lèvres.
C'est à ce moment là que j'ai su qu'il serait, mon petit veau à moi, que j'aimerais d'amour !
11 commentaires:
Très jolie la mise a bas, mais sais dommage que la vache ne connaisse plus le taureau !
Peut-être que chez les femmes se sera un jour pareil ?
Si Julio, certaines vaches connaissent encore les taureaux, il suffit de se balader chez le paysan heureux pour y lire que le taureau sait encore user de ses charmes.
J'ai pourtant passé mon enfance à la campagne mais n'ai jamais assisté à un vêlage !
Toi aussi tu connais PH. Voilà un paysan-blogueur indispensable, n'est-ce pas ?!
Il avait fallu toute la force de persuasion de mon père pour que nous, les filles, puissions, tout comme nos frères, y assister. On sentait tout de même un peu de malaise au début, mais absorbés par ce qui se passait, les acteurs nous ont vite oubliés.
Nous, avec ma compagne et notre fille, c'est pendant une journée à la campagne il n'y a que quelques années qu'on a assisté à un vêlage. Les vaches étaient dans un enclos, seules (je veux dire, il n'y avait pas d'autres humains, sauf nous, à l'extérieur) et toutes ont aidé pendant la mise bas ; ça a été long, mais tranquille et beau. Je comprends bien que tu aimasses autant ce petit veau.
(à l'intérieur non plus)
Quelle finesse dans tes détails de mars ! Je me régale à les lire, retrouvant beaucoup de mon enfance.
Pablo, peut être que ce jour là la vache n'y arrivait pas toute seule alors ?
Oxygène, j'espère arriver à ternir jusqu'au 31 !!!!!!
Je n'ai jamais vu de vêlage, mais je me rappelle émerveillée avoir donné le biberon aux petits veaux, et surtout bu le lait tout chaud sorti des pis...l'une des très nombreuses choses de mon enfance que je voudrais retrouver!
Une bête question : on insémine les vaches par l'anus ? Non quand même ??
Ah moi aussi Floh, j'ai donné le biberon aux petits veaux. Et je me souviens de leur gloutonnerie qui me ravissait.
DDC, bien sûr que non, mais pour dégager sans doute le vagin, le vétérinaire vidait l'anus, oui je sais, je suis très romantique et poète à mes heures :D
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