J'approchais leurs museaux frémissants de mes yeux et sentais frissonner leurs chatouilleuses moustaches, c'était mes petits amours, ils savaient tout de ma vie.
Nous leur avions construit un paradis de tourbe et de branchages. Trois aquariums, collés les uns aux autres, emplis aux trois quart de cette tourbe brun chaud, légère et parfumée, surmontées par deux cloches de grillage, reliées par un petit couloir. Le fouillis des branches tordues leur procurait un terrain de jeux sans cesse renouvelé.
Ils dormaient le jour, trafiquaient la nuit, rongeant, creusant des galeries qui accueilleraient leurs portées, faisaient les acrobates en se pendant d'une patte pour se laisser tomber et courir comme des fous, empruntant à toute allure le petit tunnel de grillage, je ne me lassais pas de les regarder.
Et, lorsque me venait l'envie impérieuse d'embrasser l'un d'eux, il me suffisait d'ouvrir la petite trappe et d'y plonger ma main pour que Mélanie, Edouard ou Léopold, viennent avec délicatesse renifler ma paume. Alors, refermant doucement ma main sur ces petits corps vibrants, je les sortais lentement et les couvrais de baisers.
Attentive je guettais le ventre rond. Il fallait, juste avant qu'elle ne mette bas, l'isoler des deux mâles afin qu'ils ne se jettent pas sur leur progéniture.
La première fois, ignorante de ces risques, j'avais laissé la famille ensemble, et, horrifiée, avais découvert quelques jours après la naissance, trois des cinq petits, vivant encore, à moitié dévorés. Un cauchemar que plus jamais je ne voulais affronter.
T., toujours aussi inventif, avait imaginé alors ce système de deux cloches de grillage reliées par ce tunnel que l'on fermait dès la naissance programmée. Les mâles d'un côté, la femelle et ses petits de l'autre.
Nous voyions les galeries, creusées contre la vitre. Mélanie en boule, protégeant ses petits trucs roses aux gros yeux grisâtres sans paupières qui s'enfouissaient sous son ventre pour y boire le lait. Les voir se transformer en minuscules hamsters aux délicates oreilles me comblait de bonheur. Une à une mes amies venaient s'attendrir sur leurs futurs compagnons.
Je les aurais gardés tous, pour cela il m'eut fallu des dizaines d'aquariums.
Un jour, une grosseur apparue sur son cou. Tumeur maligne qui me l'enlèverait rapidement.
Je pleurais des jours, croyant que plus jamais le soleil ne brillerait...
Nous leur avions construit un paradis de tourbe et de branchages. Trois aquariums, collés les uns aux autres, emplis aux trois quart de cette tourbe brun chaud, légère et parfumée, surmontées par deux cloches de grillage, reliées par un petit couloir. Le fouillis des branches tordues leur procurait un terrain de jeux sans cesse renouvelé.
Ils dormaient le jour, trafiquaient la nuit, rongeant, creusant des galeries qui accueilleraient leurs portées, faisaient les acrobates en se pendant d'une patte pour se laisser tomber et courir comme des fous, empruntant à toute allure le petit tunnel de grillage, je ne me lassais pas de les regarder.
Et, lorsque me venait l'envie impérieuse d'embrasser l'un d'eux, il me suffisait d'ouvrir la petite trappe et d'y plonger ma main pour que Mélanie, Edouard ou Léopold, viennent avec délicatesse renifler ma paume. Alors, refermant doucement ma main sur ces petits corps vibrants, je les sortais lentement et les couvrais de baisers.
Attentive je guettais le ventre rond. Il fallait, juste avant qu'elle ne mette bas, l'isoler des deux mâles afin qu'ils ne se jettent pas sur leur progéniture.
La première fois, ignorante de ces risques, j'avais laissé la famille ensemble, et, horrifiée, avais découvert quelques jours après la naissance, trois des cinq petits, vivant encore, à moitié dévorés. Un cauchemar que plus jamais je ne voulais affronter.
T., toujours aussi inventif, avait imaginé alors ce système de deux cloches de grillage reliées par ce tunnel que l'on fermait dès la naissance programmée. Les mâles d'un côté, la femelle et ses petits de l'autre.
Nous voyions les galeries, creusées contre la vitre. Mélanie en boule, protégeant ses petits trucs roses aux gros yeux grisâtres sans paupières qui s'enfouissaient sous son ventre pour y boire le lait. Les voir se transformer en minuscules hamsters aux délicates oreilles me comblait de bonheur. Une à une mes amies venaient s'attendrir sur leurs futurs compagnons.
Je les aurais gardés tous, pour cela il m'eut fallu des dizaines d'aquariums.
Un jour, une grosseur apparue sur son cou. Tumeur maligne qui me l'enlèverait rapidement.
Je pleurais des jours, croyant que plus jamais le soleil ne brillerait...
6 commentaires:
3 cochons d'inde sucessifs morts m'ont vaccinée à tout jamais de ces petites bêtes attachantes et trop vite parties. J'en rêve (cauchemarde) encore parfois la nuit, c'est dire...
C'est touchant, ta façon de les décrire, une fois de plus ;)
J'ai eu un hamster aussi ; à sa mort ont l'a mis dans une boîte en fer-blanc et on est allés avec mon père l'enterrer dans un terrain vague, presque à la campagne à l'époque (maintenant il y a un Carr*four dessus, où le phantôme du hamster doit se promener à son aise...!). Des années après, ma fille a voulu un cochon d'Inde : j'ai découvert non sans surprise qu'il s'agit d'un animal infiniment plus affectueux, communicatif et intelligent que le hamster – et surtout diurne ! (et qui, par-dessus le marché, vit beaucoup plus longtemps). À la mort du hamster, je n'ai pas le souvenir d'avoir été particulièrement triste (contrairement à ce que j'ai ressenti à la mort du cochon d'Inde l'année dernière). Tu avais quel âge, toi ? (ce n'est pas toujours facile de situer temporellement tes récits de mars !)
Je ne veux pas que le mois se termine ... Je suis trop "accro" à votre enfance, et je veux continuer à vous imaginer enfant, héroine de vos douces histoires.
S'il vous plait, encore !
Claudie, je raconterai encore, mais bribes par bribes. Là je ne sais encore si je tiendrai jusqu'au 31 ( merci ;))
Floh et Pablo (à qui je dis courage pour aujourd'hui... 10 000 mètres c'est de la folie !) Je n'ai jamais eu de cochon d'inde. J'aimais les hamsters et en ai eu plusieurs qui tous ont eu des prénoms choisis avec sérieux. Lorsque j'ai écris cette page, Pablo, j'allais avoir 15 ans.(15 ans de l'époque... immature donc)
Je n'ai plus eu de hamster ensuite jusqu'à ce que C. prenne la relève. Et le drame a eu à nouveau lieu... maladie, mort, énorme chagrin.
Oh, bien sûr que tu vas tenir jusqu'au 31 ! (tant qu'il y aura des lecteurs qui viendront se délecter de tes textes...). Et merci pour l'encouragement (ce n'était pas tellement la distance qui relevait un défi, mais peut-être un peu les conditions : ça c'est assez bien passé finalement).
Pablo, je pousserai un grand OUF le 31 au soir :D
Bravo pour ta course, cela me semble inhumain c'est tout :D
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