lundi 15 septembre 2008

dimanche

Dimanche, la pluie a enfin cessé, seule ma fille est encore au lit. Mon téléphone vibre, puis sonne, sans doute une erreur, dimanche matin, à la maison, je regarde l'écran, pas de numéro. Rarement je décroche si je ne sais pas qui est à l'autre bout, je décroche...
Marie Delin ? vertige, je connais cette voix, je ne suis pas Marie Delin
Marie Delin ? c'est Laurence A. A l'instant où elle dit son nom, juste un peu avant même, j'avais reconnu sa voix.
Ah non dis-je en souriant, ce n'est pas Marie Delin, mais Valérie de Haute Savoie. Panique sensible à l'autre bout... silence...
Ha ! c'est ce qu'on appelle un acte manqué...
Hé oui ! et il me semble que tu as un sacré rhume.
Elle hésite, je la sens mal à l'aise, tendue, après tout c'est elle qui a fait l'acte, et cela m'arrange bien d'être en dehors, cela m'amuse même beaucoup. Jamais je n'aurais imaginé que cela puisse arriver.
Je n'étais pas allée à son anniversaire, la donne avait changé, ce n'étaient plus des petites rencontres "seul à seul" mais trois lieux de rendez-vous, pic-nique, expo, fiesta qui émailleraient la journée. Je ne me sentais pas le courage d'être noyée (et jugée) par ses amis, ceux qui n'avaient eu qu'une version de notre clash.
Je suis très détendue, je ris, je souris, je lui pose des questions, raconte brièvement. Elle aussi dit ce que sont devenus ses enfants, combien elle est fière de sa fille, cette fille qui était venue adoucir sa peine d'avoir perdue celle née quelques années avant. Me dit qu'elle aurait eu une attaque cardiaque si j'étais venue à sa fête, que sa fille aurait mal supporté. J'étais sa marraine, j'avais abandonné ce rôle, officiellement, lorsque tout avait éclaté.
C'est bien pour cela que je ne suis pas allée à sa fête, pas envie de bousculer cette enfant, mais je n'éprouve aucune culpabilité, malgré l'insistance à me mettre mal à l'aise. J'assume ce que j'ai fait, rester marraine dans ces conditions devenait malsain, je sentais bien alors que cela ne serait que prétexte à chantage, et il valait mieux, après avoir clairement expliqué à cette encore petite fille, le pourquoi de mon départ.
Aujourd'hui, toujours, reste cette nécessité qu'elle garde de vouloir me faire culpabiliser, mais depuis mon analyse j'y suis devenue imperméable.
S'il y a une chose que m'a apporté ces longues séances avec moi-même, c'est bien cette sérénité face à mes actes.
Il faut qu'elle raccroche, elle doit joindre Marie Delin avant midi pour décommander le repas.
Nous nous disons au revoir, sans promesse.

J'aime bien les actes manqués !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ô combien ce genre de situation nous remet dans la tête plein de choses qu'on pensait classées, même s'il n'y a plus de culpabilité.
Bon lundi et courage pour les trois AG....

Pablo*NSN a dit…

En fait c'est cet acte manqué qui est l'accomplissement de ton rêve du mois de mai ! (et non pas cette fête d'anniversaire à laquelle tu n'es pas allée, contrairement à ce que tes lecteurs avons pu penser !) Je comprends bien tu en sois contente ! ...

Anonyme a dit…

C'était un rêve prémonitoire !
J'aime bien que vous ayez raccroché "sans promesse". Cela a le mérite d'être clair. Pour vous deux.