De cette journée que me reste t-il ?
Un long ruban d'asphalte dont la surface à l'horizon vibrait, transparence chaude. Le soleil de septembre qui donnait encore aux champs desséchés l'éclat métallique d'une belle fin d'été.
Nous allions à Orange, nous y avions rendez-vous, tous ensemble, pour l'accompagner vers cet ailleurs.
Garés sur le gravier gris clair, à l'ombre des ifs caressant l'azur.
Une toute petite chapelle blanche adossée au crématorium, le concert des cigales... nous étions entrés en silence, ce qui restait de la famille, un père, une mère, deux frères, deux soeurs... l'aîné reposant dans son cercueil en chêne blond.
Je me souviens de l'attente, impression de flotter, de mon père, perdu, ne sachant plus comment utilisé un distributeur d'eau.
Et puis l'instant où la porte s'ouvre, où le cercueil plonge dans les flammes... ce déchirement silencieux.
Cette nuit cela fait vingt cinq ans que mon frère agonisait, seul.
Un long ruban d'asphalte dont la surface à l'horizon vibrait, transparence chaude. Le soleil de septembre qui donnait encore aux champs desséchés l'éclat métallique d'une belle fin d'été.
Nous allions à Orange, nous y avions rendez-vous, tous ensemble, pour l'accompagner vers cet ailleurs.
Garés sur le gravier gris clair, à l'ombre des ifs caressant l'azur.
Une toute petite chapelle blanche adossée au crématorium, le concert des cigales... nous étions entrés en silence, ce qui restait de la famille, un père, une mère, deux frères, deux soeurs... l'aîné reposant dans son cercueil en chêne blond.
Je me souviens de l'attente, impression de flotter, de mon père, perdu, ne sachant plus comment utilisé un distributeur d'eau.
Et puis l'instant où la porte s'ouvre, où le cercueil plonge dans les flammes... ce déchirement silencieux.
Cette nuit cela fait vingt cinq ans que mon frère agonisait, seul.
11 commentaires:
Il faut savoir en parler, ce n'est pas facile et tu le fais très bien.
Une pensée amicale...
amicales pensées
Je ne sais pas comment on peut survivre à ça... et je t'admire! Grosses bises transatlantiques.
Plein de pensées.
Tu le fais vivre encore.
Je pense combien ça a dû être dur, je m'imagine à ta place.
Bisous, plein, à toi
Les cicatrices ne se referment jamais vraiment, malheureusement....
J'essaye depuis deux jours de laisser un commentaire, mais je n'y arrive pas, je m'exprime si mal... Je voulais dire que vingt-cinq ans, ça fait toute une vie : celle que tu as vécue lorsque ton frère était vivant ; mais aussi celle que tu l'as fait vivre après son départ , comme tu dis : en portant son souvenir (ce qui est peut-être son esprit, son âme) en toi... Ça fait donc deux vies pour lui, au moins... Je m'exprime mal, mais ce qui est certain, c'est que tes écrits, surtout lorsque tu remémores ton passé, ta jeunesse, ton enfance, sont toujours très touchants.
(Joyeux automne, c'est l'équinoxe aujourd'hui).
Je ne sais pourquoi cet anniversaire a été cette année plus sensible que les autres années. Un cauchemar sensiblement le même que la nuit de sa mort... JP a même dû me réveiller tant il lui semblait que je passais un sale moment et je l'en remercie.
Tout comme je vous remercie de vos mots toujours aussi doux et réconfortants.
Valérie je t'embrasse.
(Je suis comme Pablo, je ne suis pas arrivée à écrire quelques mots il y a deux jours.)
Comme je me sens gâtée par la vie !
Une pensée affectueuse pour toi. Ces images sont à jamais gravées en nous...
mais l'image du "vivant" vient se superposer et c'est cela qui nous aide à vivre. L'amour ne meurt jamais.
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