J'arrive du bureau, il est un peu plus de midi et le dernier feu avant d'arriver devant la maison est au rouge. J'écoute un disque de Manu Chao, les vitres ouvertes, il me semble entendre comme un bruit de moteur que l'on agacerait avec la pédale d'accélérateur, sans doute un kéké qui s'excite attendant que l'autre feu du carrefour passe au vert. Les rares passants sont tous tournés vers le bruit.
Vert ! je démarre et tourne le coin de ma rue.
Au feu est arrêtée la voiture, vide, qui rugit, qui rugit curieusement comme si le moteur s'était emballé. Un tout jeune homme, paniqué s'agite sans que je comprenne ce qui lui arrive. Une autre personne se précipite sur la voiture et d'un coup sec coupe le moteur... Eh bien voilà me dis-je, tant de fébrilité pour ça !
Le jeune homme paniqué ouvre précipitamment la portière, plonge à l'intérieur de la voiture, curieusement il n'arrive pas à maîtriser son affolement. Je me gare, je suis devant chez moi et n'ai qu'une toute petite demie-heure pour me préparer à manger, manger, me brosser les dents et repartir au bureau. Derrière moi l'effervescence ne retombe pas.
Chamade toute joyeuse fête mon arrivée dès la porte ouverte, je n'ai guère le temps de poser mon sac à main, il faut vite lui donner sa petite collation qu'elle attend, depuis le réveil sans doute.
De la rue, l'agitation ne s'est pas calmée, je crains un peu que la voiture ne prenne feu. Tout à l'heure déjà, l'avenue sur laquelle donne mon bureau, était bloquée de part et d'autre par le service d'urgence de recherche de fuite de gaz. D'ici à ce que cette voiture explose, ma journée sera complète.
Je jette un oeil par le balcon, un homme est couché par terre, un petit groupe l'entoure, quelqu'un est à genoux, penché au dessus de l'homme. Je réalise brusquement qu'il lui fait un massage cardiaque. Cet homme posé sur le trottoir est entrain de mourir ?
C'est lui qui devait être au volant, qui, au moment de son malaise a dû appuyer sur les pédales ce qui explique ce rugissement curieux et l'affolement du jeune homme.
Très vite les pompiers, le smur, la police envahissent la rue. Ceux qui ont vécu le drame sont hébétés, une jeune fille sanglote, le jeune homme est perdu.
Un masseur mécanique est rapidement mis en place, et par deux fois les pompiers tentent de faire repartir le coeur avec un défibrillateur. Le corps se soulève brusquement comme si l'homme se réveillait, bref espoir, il est mort.
Je suis immobile sur le balcon, une peine immense pour cet homme posé là, torse nu, abandonné par la vie.
Il fait tellement beau, je repars au bureau sans manger, j'ai envie de pleurer.
Au carrefour seule une tache de sang signe la fin d'une histoire.
Vert ! je démarre et tourne le coin de ma rue.
Au feu est arrêtée la voiture, vide, qui rugit, qui rugit curieusement comme si le moteur s'était emballé. Un tout jeune homme, paniqué s'agite sans que je comprenne ce qui lui arrive. Une autre personne se précipite sur la voiture et d'un coup sec coupe le moteur... Eh bien voilà me dis-je, tant de fébrilité pour ça !
Le jeune homme paniqué ouvre précipitamment la portière, plonge à l'intérieur de la voiture, curieusement il n'arrive pas à maîtriser son affolement. Je me gare, je suis devant chez moi et n'ai qu'une toute petite demie-heure pour me préparer à manger, manger, me brosser les dents et repartir au bureau. Derrière moi l'effervescence ne retombe pas.
Chamade toute joyeuse fête mon arrivée dès la porte ouverte, je n'ai guère le temps de poser mon sac à main, il faut vite lui donner sa petite collation qu'elle attend, depuis le réveil sans doute.
De la rue, l'agitation ne s'est pas calmée, je crains un peu que la voiture ne prenne feu. Tout à l'heure déjà, l'avenue sur laquelle donne mon bureau, était bloquée de part et d'autre par le service d'urgence de recherche de fuite de gaz. D'ici à ce que cette voiture explose, ma journée sera complète.
Je jette un oeil par le balcon, un homme est couché par terre, un petit groupe l'entoure, quelqu'un est à genoux, penché au dessus de l'homme. Je réalise brusquement qu'il lui fait un massage cardiaque. Cet homme posé sur le trottoir est entrain de mourir ?
C'est lui qui devait être au volant, qui, au moment de son malaise a dû appuyer sur les pédales ce qui explique ce rugissement curieux et l'affolement du jeune homme.
Très vite les pompiers, le smur, la police envahissent la rue. Ceux qui ont vécu le drame sont hébétés, une jeune fille sanglote, le jeune homme est perdu.
Un masseur mécanique est rapidement mis en place, et par deux fois les pompiers tentent de faire repartir le coeur avec un défibrillateur. Le corps se soulève brusquement comme si l'homme se réveillait, bref espoir, il est mort.
Je suis immobile sur le balcon, une peine immense pour cet homme posé là, torse nu, abandonné par la vie.
Il fait tellement beau, je repars au bureau sans manger, j'ai envie de pleurer.
Au carrefour seule une tache de sang signe la fin d'une histoire.
10 commentaires:
je comprends ta peine, et serais bouleversée tout comme toi. Allez, dors un peu quand même.
Oui, c'est triste, mais c'est ainsi que va la vie...
Arf... quelle histoire!
On sais tous que ça arrive fréquemment mais d'en être témoin... c'est autre chose!
Bonne nuit quand même!
:( triste histoire.
grosses bises.
C'est toujours très triste de voir mourir des êtres si jeunes tragiquement!!!
Mon métier d'infirmière ne m'a toujours pas aguerri!...
Mais il y a une chose que je sais!
C'est qu'il est paisible maintenant!!!
Je sais que c'est une question de croyances!!!
Cependant lorsque l'on vit au quotidien auprès de gens mourants ...on apprend!!!
Parfois des choses qui dépassent l'entendement!
Moindre reconfort.. je t'envoie plein de tendresse ......
Jade, il me semble que cet homme était grisonnant, le jeune homme était sans doute dans la voiture qui le suivait (par hasard).
Ce que je trouve tellement bouleversant, c'est cet instant où la vie s'arrête, où se fini l'histoire.
Juste espérer qu'il ne se soit rendu compte de rien ... Pour avoir assisté à une mort brutale sous les fenêtres de mon bureau, je sais combien cela secoue. Et encore plus sans doute lorsque que c'est la personne qui le décide ...
Bises ...
C'est bien pour ca qu'il faut vivre notre vie intensément car elle peut très bien s'arrêter en un clin d'oeil ! Paix à son âme
Il y a un truc que je n'ai pas bien compris : que s'est il passé exactement ? c'était un arrêt cardiaque ou un accident ? pourquoi a-t-il laissé une tache de sang ?
Lancelot, je pense que le conducteur qui était seul en voiture et au feu rouge, à eu un malaise cardiaque. Il est mort au volant mais à l'arrêt.
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