samedi 19 juillet 2008

trésor

La maison dormait encore, j'étais là, regardant l'écran, buvant lentement mon café au lait. Chamade après avoir constaté que j'étais bien levée, était allée se recoucher à côté de G., patiente, attendant qu'il se réveille.
Le paisible silence avait été brisé par un rire en cascade, G. rêvait et riait.

Alors m'est revenue cette nuit à Bicètre. Nous étions arrivés un peu en catastrophe comme souvent et n'ayant pas eu le temps de prévenir la maison des parents, avions été coincés dans une chambre avec une autre maman en attendant de savoir si G. serait réhospitalisé ou si nous repartirions rapidement. Il faisait chaud, c'était l'été, G. dormait dans un lit de toile, juste une couche pour vêtement, et Popie comme doudou. Il dormait sur le dos, les bras pliés vers le haut, les jambes écartées, il transpirait légèrement. Je restais éveillée, ma voisine ronflottant, mon angoisse à l'affut. Et là, dans ce silence pesant, G. avait rit, ce rire de gorge des touts petits, ce rire en cascade, merveille de l'enfance. Il dormait, rêvait et riait si joliment. J'avais pensé "s'il rit c'est qu'il va bien, qu'il va bien au moins dans sa tête, que cette énième hospitalisation ne l'angoisse pas vraiment". J'avais béni cet instant.

Si l'on pouvait emporter, au moment de notre mort, des souvenirs de notre vie, je prendrais ce rire là, le rire de l'enfance.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme un petit plaisir en rentrant du boulot, les jolis récits de vie de Valérie.
C'est beau d'entendre un rire dans un rêve.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Merci Olivier de venir faire un tour lorsque tu sors de ton boulot :)