samedi 26 janvier 2008

Salomé

Se laisser emporter, sans retenue.

Vers dix sept heures, téléphone ! Elisabeth a qui j'ai envoyé il y a peu mes voeux, me propose de l'accompagner à la Comédie de Genève voir, Salomé d'Oscar Wilde. Mon dieu ! Sortir... Ce qu'elle m'offre me fait terriblement envie... aller au Théâtre, découvrir cette pièce... mes presque trois heures passées chez le coiffeur ce matin me donnent le courage de sortir affronter le monde.
Elle passe me chercher et dès que je la vois, instantanément je me sens bien... j'adore cette fille ! faut-il que je l'aime pour lui avoir donné l'adresse de mon blog...
En voiture nous parlons, nous parlons lorsqu'elle fait le plein, nous parlons en mangeant notre soupe à la betterave au café du Théâtre, nous parlons en nous installant sur les fauteuils évidemment rouges.
Eteindre les portables, se caler en visant entre deux têtes... les lumières s'éteignent et à la seconde commence la pièce.

Derrière le rideau tendu sur l'intégralité de la surface de la scène, voile qui s'avère transparent, cinq comédiens surprennent, déroutent. On devine la nudité de l'un, à peine ceint de lanières noires brillantes, instant de flottement... inconsciemment j'essaye de caser ce que je regarde... est-ce que j'aime, oui ? non ?

Cet univers onirique, délirant exige l'abandon, je cède à mon plaisir, je plonge, c'est magnifique !

Le voile se lève. Hors du temps et malgré cela très contemporain, un univers parfois proche de Moebius où, Salomé semblant sortir d'un tableau de Mucha, déclame incantatoire de sa voix grave, tendue à l'extrême, vivant la passion qu'elle voue à Iokanann . Daniel Martin, Hérode décadent, nous entraîne définitivement avec lui jusqu'au bout, jusqu'au meurtre.

Il faut dire encore cette liberté des mots, poétiques et noirs où pourtant bien souvent affleure le rire. La justesse et souvent drôlerie des costumes, les dix comédiens excellents, tous absolument tous !

Salomé danse, Hérode a juré qu'elle aurait tout ce qu'elle veut... " Fusse la moitié de mon royaume..." Elle exige la tête de Iokanann... qu'elle embrassera passionnément... Puis le Tétrarque ordonne qu'on la tue... elle meurt

le rideau se lève, l'envoutement demeure...

Nous retournons au café du Théâtre et buvons un verre de Gamay, enchantées de notre soirée. Lolita Chammah qui s'arrête à la table derrière nous, me donne l'occasion de lui dire tout le plaisir que nous avons eu et féliciter son jeu admirable.
Elisabeth me raccompagne, nous nous promettons de renouveler cette expérience et je rentre heureuse, le sourire longtemps accroché en parure.

Un article... parmi d'autre

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Le plein, en Suisse j'imagine ? :)

Beo a dit…

Je suis presque jalouse! Quelle belle sortie!

J'ai lu une critique sur cette pièce et de lire ton avis est presqu'aussi savoureux que d'y assister. :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Eh oui Olivier :D
Béo, elle sera jouée à Lausanne, il me semble en février !

Anonyme a dit…

Quelle belle soirée, laisse-toi entraîner à nouveau, et vite viens nous raconter !

Jipes Blues a dit…

Ca ressemble à une bien belle soirée ca :o)

Anonyme a dit…

Etrange coïncidence, il m'est arrivé une petite nièce, un peu prématurée dans la nuit de samedi à dimanche, une petite "Salomé". J'aime que cela se passe sur ton blog.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Bienvenue à cette petite fille au si joli prénom !