A chaque fois qu'elle revenait de sa cure, maman avait une nouvelle "idée". Rarement une idée de génie, du moins pour sa progéniture.
A cause de Madame Mussler, plus un bain ne se terminait sans douche froide. Après avoir mariné une bonne heure tous les quatre, faisant des concours de mousse jusqu'à en faire déborder la baignoire, venait l'heure de la douche froide. L'un après l'autre maman nous douchait. La jambe gauche... la droite... le bras gauche, jusque là ça allait... le bras droit ouiouiouille, il fallait se tourner contre le carrelage... le jet nous coupait le souffle et puis se retourner... trépigner en poussant des cris pendant qu'elle nous douchait le ventre rapidement. Hop sortir de l'eau, le suivant se glissait à notre place. Tant que nous n'étions pas passés, nous nous serrions tout au bout du bout de la baignoire, surtout ne pas se faire asperger, nmaudissant en riant Madame Mussler.
C'est elle aussi qui introduisit le blé germé au petit déjeuné. Papa était en charge de la germination, le mettre à tremper, le rincer tous les jours jusqu'à ce qu'un tout petit germe sorte au bout de deux trois jours. Nous devions en manger deux cuillerées à café, je crois bien que très vite nous avons aimé cela. Une tranche de pain complet, du beurre, du miel de sapin et le blé par dessus avec son léger goût de noisette... bien meilleur que le chlorure de magnésium, autre idée saugrenue. Tout les matins, une cuillère de chlorure dans un verre d'eau, sous l'oeil vigilant de papa... beuarkkkk !
Pendant ce temps maman mangeait son riz. Exactement cent cinquante grammes de riz blanc à l'eau sans rien. Posé dans une assiette. Nous mangions notre repas en la plaignant beaucoup. Elle prenait délicatement avec ses doigts une petite pincée de riz qu'elle portait à sa bouche lentement, puis mâchait mâchait faisant traîner ce maigre repas bouchée par bouchée.
Nous partions en classe avec une carotte épluchée dans la poche, parfois une pomme, mais jamais jamais de petits pains au chocolat, malheur !
Et nous mangions toujours notre fruit au début du repas ce qui étonnait nos amis lorsqu'ils venaient à la maison
Malades, maman nous enveloppait tout le corps dans des serviettes très chaudes et humides, puis nous emballait dans des couvertures. On restait au chaud un long moment puis elle dépiautait l'enveloppement vite vite, pour nous recouvrir vite vite d'une couverture bien sèche.. ce n'était pas franchement agréable mais ça marchait. Il y avait des variantes, des pommes de terre chaudes placées dans un torchon et posées sur l'oreille à otite, l'enveloppement du cou lors des angines et la diète évidemment. Alors bien sûr nous ne tombions pas souvent malade !
Madame Mussler faisait partie de notre vie !
Aussi, lorsque nous voulions faire une entorse au règlement nous disions... "Allez hop ! Madame Mussler au placard !"
Et nous avions alors l'impression jouissive, d'enfreindre quelques instants, la loi !
A cause de Madame Mussler, plus un bain ne se terminait sans douche froide. Après avoir mariné une bonne heure tous les quatre, faisant des concours de mousse jusqu'à en faire déborder la baignoire, venait l'heure de la douche froide. L'un après l'autre maman nous douchait. La jambe gauche... la droite... le bras gauche, jusque là ça allait... le bras droit ouiouiouille, il fallait se tourner contre le carrelage... le jet nous coupait le souffle et puis se retourner... trépigner en poussant des cris pendant qu'elle nous douchait le ventre rapidement. Hop sortir de l'eau, le suivant se glissait à notre place. Tant que nous n'étions pas passés, nous nous serrions tout au bout du bout de la baignoire, surtout ne pas se faire asperger, nmaudissant en riant Madame Mussler.
C'est elle aussi qui introduisit le blé germé au petit déjeuné. Papa était en charge de la germination, le mettre à tremper, le rincer tous les jours jusqu'à ce qu'un tout petit germe sorte au bout de deux trois jours. Nous devions en manger deux cuillerées à café, je crois bien que très vite nous avons aimé cela. Une tranche de pain complet, du beurre, du miel de sapin et le blé par dessus avec son léger goût de noisette... bien meilleur que le chlorure de magnésium, autre idée saugrenue. Tout les matins, une cuillère de chlorure dans un verre d'eau, sous l'oeil vigilant de papa... beuarkkkk !
Pendant ce temps maman mangeait son riz. Exactement cent cinquante grammes de riz blanc à l'eau sans rien. Posé dans une assiette. Nous mangions notre repas en la plaignant beaucoup. Elle prenait délicatement avec ses doigts une petite pincée de riz qu'elle portait à sa bouche lentement, puis mâchait mâchait faisant traîner ce maigre repas bouchée par bouchée.
Nous partions en classe avec une carotte épluchée dans la poche, parfois une pomme, mais jamais jamais de petits pains au chocolat, malheur !
Et nous mangions toujours notre fruit au début du repas ce qui étonnait nos amis lorsqu'ils venaient à la maison
Malades, maman nous enveloppait tout le corps dans des serviettes très chaudes et humides, puis nous emballait dans des couvertures. On restait au chaud un long moment puis elle dépiautait l'enveloppement vite vite, pour nous recouvrir vite vite d'une couverture bien sèche.. ce n'était pas franchement agréable mais ça marchait. Il y avait des variantes, des pommes de terre chaudes placées dans un torchon et posées sur l'oreille à otite, l'enveloppement du cou lors des angines et la diète évidemment. Alors bien sûr nous ne tombions pas souvent malade !
Madame Mussler faisait partie de notre vie !
Aussi, lorsque nous voulions faire une entorse au règlement nous disions... "Allez hop ! Madame Mussler au placard !"
Et nous avions alors l'impression jouissive, d'enfreindre quelques instants, la loi !
5 commentaires:
Huhuh, très rigolos ces souvenirs :) Pour mon frère qui avait des otites à répétition, ce n'était pas une patate chaude mais un petit pain sortit du four, qu'on lui mettait sur l'oreille, et ça marchait effectivement très bien...
Très jolies histoires :)
C'est drôle, sachant que ton père est médecin, est-ce qu'il adhérait à la philosophie de ta maman?
Elle avait de bons principes du point de vue de la diététique, alors tu dois être en terrain de connaissance avec le régime Kousmine !
Fauvette, je crois que rien n'était dangereux et plutôt sain, mais mon père laissait le côté santé des enfants à ma mère (sauf lorsque cela nécessitait un côté plus médical) Mais oui le régime Kousmine est assez apparenté à cette diététique.
Dr CaSo heureusement je n'avais pas d'otite, mais ma soeur qui en avait à répétition à un souvenir cuisant de ces patates :)
Olivier... merci ;)
On dirait le docteur Müesli ! En fait, ça me rappelle le Dr. Kellogg, au moins d'après ce que j'ai vu dans le film avec Anthony Hopkins ! En tout cas, qu'est-ce que ça devait être sain !
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