Cherchant une maison de campagne, mes parents en avaient trouvé une à louer dans un hameau au fin fond du Sundgau en Alsace, au Birkenhof ! Dès lors, nous y avons passé tous nos week-end et une grande partie de nos vacances jusqu'à ce qu'ils achètent une vieille ferme du côté de Kaysersberg en 1973.
Ce Birkenhof était un vrai paradis. Trois fermes le constituaient, toutes habitées par les membres d'une seule famille de religion mennonite. Nous étions les seuls enfants, et nous étions les rois.
Souvent mes parents nous y laissaient seuls, les cinq enfants, toute la journée. Ils partaient tôt pour arriver vers huit heures à Mulhouse et rentraient vers 19 heures une fois les consultations terminées. Nous passions toute la journée avec les fermiers du hameau, participant à toutes leurs activités. Nous les filles, nous occupions des animaux de la ferme, nourrir les cochons, les veaux, les poules, cueillir les légumes du jardin, chercher les vaches le soir à leur pâturage pour les amener à la traite. Mes frères s'occupaient des travaux des champs, labourer, semer, faner, parfois aussi ils avaient le droit d'assister à un vêlage.
Au moment des foins tous se retrouvaient pour ramasser les grosses bottes, nous les filles étions sur la charrette et les entassions au fur et à mesure que les garçons nous les jetaient. Un jour, alors que je faisais consciencieusement mon boulot de fille, attrapant à pleines mains une botte de foin, je ressenti une violente piqure, un gros frelon, à peine estourbi par mon écrasement involontaire repris son envol et disparu dans l'azur. Prestement je descendis de la charrette et courue vers la maison, suivie de mon frère qui lui aussi avait vu le monstre s'envoler. Nous savions que l'on pouvait atténuer l'effet de la piqure en faisant un moksa, prendre une cigarette allumée et approcher jusqu'à ce que la chaleur soit difficilement supportable le bout incandescent à l'endroit troué par la bestiole. Ma journée de labeur était stoppée nette, et je me mis à gonfler, gonfler, gonfler. Cela faisait beaucoup rire mes frères et soeur, tant et si bien que l'on déçida de faire une blague à mes parents. Entendant le moteur de leur voiture, ils se mirent devant moi, me cachant aux yeux de mes parents. A leur entrée, ils s'écartèrent en criant "surprise" et j'étais là, tel le bonhomme michelin, les bras écartés, souriante et un peu sonnée.
A la tête qu'ils firent, nous comprîmes que décidément nos blagues ne les faisaient pas toujours rire !
Ce Birkenhof était un vrai paradis. Trois fermes le constituaient, toutes habitées par les membres d'une seule famille de religion mennonite. Nous étions les seuls enfants, et nous étions les rois.
Souvent mes parents nous y laissaient seuls, les cinq enfants, toute la journée. Ils partaient tôt pour arriver vers huit heures à Mulhouse et rentraient vers 19 heures une fois les consultations terminées. Nous passions toute la journée avec les fermiers du hameau, participant à toutes leurs activités. Nous les filles, nous occupions des animaux de la ferme, nourrir les cochons, les veaux, les poules, cueillir les légumes du jardin, chercher les vaches le soir à leur pâturage pour les amener à la traite. Mes frères s'occupaient des travaux des champs, labourer, semer, faner, parfois aussi ils avaient le droit d'assister à un vêlage.
Au moment des foins tous se retrouvaient pour ramasser les grosses bottes, nous les filles étions sur la charrette et les entassions au fur et à mesure que les garçons nous les jetaient. Un jour, alors que je faisais consciencieusement mon boulot de fille, attrapant à pleines mains une botte de foin, je ressenti une violente piqure, un gros frelon, à peine estourbi par mon écrasement involontaire repris son envol et disparu dans l'azur. Prestement je descendis de la charrette et courue vers la maison, suivie de mon frère qui lui aussi avait vu le monstre s'envoler. Nous savions que l'on pouvait atténuer l'effet de la piqure en faisant un moksa, prendre une cigarette allumée et approcher jusqu'à ce que la chaleur soit difficilement supportable le bout incandescent à l'endroit troué par la bestiole. Ma journée de labeur était stoppée nette, et je me mis à gonfler, gonfler, gonfler. Cela faisait beaucoup rire mes frères et soeur, tant et si bien que l'on déçida de faire une blague à mes parents. Entendant le moteur de leur voiture, ils se mirent devant moi, me cachant aux yeux de mes parents. A leur entrée, ils s'écartèrent en criant "surprise" et j'étais là, tel le bonhomme michelin, les bras écartés, souriante et un peu sonnée.
A la tête qu'ils firent, nous comprîmes que décidément nos blagues ne les faisaient pas toujours rire !
8 commentaires:
Très drôle! Ils ont dû en faire une tête, effectivement, vos pauvres parents ;)
Je decouvre ce blog…
Je garde l'adresse, je repasserais !
:-)
Bienvenu Philippe :)
dr.caso... nous avions tant de bonnes idées que ma mère frémissait souvent !
Le Sundgau… c'est marrant, ça évoque des cailloux pour moi, des cailloutis, trace d'une époque où le Rhin filait vers la vallée du Doubs et a abandonné une masse colossale de cailloux qu'on retrouve plus au sud dans la forêt de Chaux à l'Est de Dole…
C'est quand même amusant de voir qu'à partir d'un simple mot on renvoie à des expériences si différentes !
Et je découvre grâce à ton commentaire que le sundgau n'est pas que cette partie de l'Alsace que je connais si bien... de l'intérêt des commentaires sur les blogs Merci !
Allergie au venin des insectes apparemment c'est marrant comme tu décris bien ce genre d'anecdote ca me rappelle les livres de Joseph Joffo...
Je viens d'aller chercher le Birkenhof sur la carte .
Ca n'était pas banal vos journées sans vos parents , avec ces fermiers mennonites .
C'est tout à fait passionnant à lire .
Vous avez une mémoire extraordinaire !
Capucine
Capucine merci de remonter si haut dans mes billets et je vois que j'ai fait d'emblée une grosse faute de grammaire :D
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