Ah ! vous êtes là, magnifique, comment va notre G... viens mon chéri... l'effervescence joyeuse de l'équipe qui nous suit depuis 18 mois balaye notre inquiétude... L'enfant roi, entouré de sa cour de jeunes infirmières, se laisse déshabiller et baigner, ravi. Il s'amuse de nous entendre susurrer des psuiuiui pour l'encourager à faire un petit pipi dans la poche stérile, il barbote excité et rigole des chatouillements provoqués par le badigeonnage de bétadine. Les résultats sanguins sont excellents, il n'a jamais été aussi resplendissant de santé.
JP et C. débarquent dans ce joyeux foutoir. Ma pauvre cocotte est morte d'angoisse, elle a vomit dans le train et la honte la submerge. Ce petit frère qu'elle aime tant, elle sait qu'elle risque de le perdre cette nuit. Du haut de ses bientôt 8 ans, elle cache au fond d'elle cette peur envahissante. Son âge l'éloigne du service, et ma famille la prend sous son aile. Je la retrouverais tout à l'heure, mais là c'est G. et tout ce qui entoure la préparation de la greffe qui monopolise mon attention. JP s'est ressaisi, il est là tout entier, mais lui aussi, comme sa fille, cache son effroi. L'après midi file à toute allure. Le professeur Bernard, souriant, vient nous saluer.
Pendant ce temps, les deux chirurgiens sont en route pour l'Espagne, ils vérifieront l'état du foie, puis le prélèveront.
G. est prêt, il est presque 18 heures, il est allongé sur le lit, nu sous la blouse immaculée, un petit bonnet blanc sur la tête.
En procession nous le suivons, traversant les couloirs. Il n'a rien mangé depuis hier et pourtant il est calme, serein. Je le regarde éperdument.
Devant le SAS nous allons devoir nous quitter...
...pour combien de temps ?
Il nous fait un petit signe de la main, tranquillement. Nous nous disons au revoir des yeux, de la main, les baisers s'envolent... Voir cette porte qui doucement, sans bruit, se referme, alors que notre avenir, funambule, tangue dangereusement sur un fil de soie.
Sans un mot, nous refaisons le chemin inverse. Le docteur Debray promet de prendre des nouvelles au bloc régulièrement, et nous appellera à la maison des parents.
Nous retrouvons notre petite fille.
(janvier 1993)
JP et C. débarquent dans ce joyeux foutoir. Ma pauvre cocotte est morte d'angoisse, elle a vomit dans le train et la honte la submerge. Ce petit frère qu'elle aime tant, elle sait qu'elle risque de le perdre cette nuit. Du haut de ses bientôt 8 ans, elle cache au fond d'elle cette peur envahissante. Son âge l'éloigne du service, et ma famille la prend sous son aile. Je la retrouverais tout à l'heure, mais là c'est G. et tout ce qui entoure la préparation de la greffe qui monopolise mon attention. JP s'est ressaisi, il est là tout entier, mais lui aussi, comme sa fille, cache son effroi. L'après midi file à toute allure. Le professeur Bernard, souriant, vient nous saluer.
Pendant ce temps, les deux chirurgiens sont en route pour l'Espagne, ils vérifieront l'état du foie, puis le prélèveront.
G. est prêt, il est presque 18 heures, il est allongé sur le lit, nu sous la blouse immaculée, un petit bonnet blanc sur la tête.
En procession nous le suivons, traversant les couloirs. Il n'a rien mangé depuis hier et pourtant il est calme, serein. Je le regarde éperdument.
Devant le SAS nous allons devoir nous quitter...
...pour combien de temps ?
Il nous fait un petit signe de la main, tranquillement. Nous nous disons au revoir des yeux, de la main, les baisers s'envolent... Voir cette porte qui doucement, sans bruit, se referme, alors que notre avenir, funambule, tangue dangereusement sur un fil de soie.
Sans un mot, nous refaisons le chemin inverse. Le docteur Debray promet de prendre des nouvelles au bloc régulièrement, et nous appellera à la maison des parents.
Nous retrouvons notre petite fille.
(janvier 1993)
1 commentaire:
Valérie je tangue avec toi.Tes émotions sont les miennes
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