Nous étions arrivés, toutes sirènes hurlantes, vers deux heures du matin. Ces quatre heures de route avaient été éprouvantes, j'étais restée suspendue à son souffle durant tout le trajet et nous étions soulagés, l'ambulancier et moi, qu'il soit toujours en vie. Dès notre arrivée dans le service il avait été pris en charge pendant que j'allais faire l'admission. L'hôpital était sombre, pas un bruit, je pouvais relâcher un peu ma tension. Le professeur Bernard avait demandé que dès notre arrivée il soit prévenu, et le protocole antibiothérapique avait été mis en route aussitôt. L'ambulancier était repartit vers nos montagnes, je restais là dans un fauteuil attendant de pouvoir, le jour levé, trouver un hôtel pour m'accueillir.
Je somnolais lorsqu'une infirmière gentiment me proposa d'aller me reposer dans un lit à la maison des parents. Il y avait une chambre de libre, j'y serais mieux pour prendre des forces pour la suite qui s'avérait délicate.
Epuisée je m'allongeais dans un lit sentant bon les draps propres, le silence me plongea dans un sommeil sans rêve.
Je fut réveillée par un brouhaha étonnant. Des rires d'enfants, des cris de cour d'école, des sons s'entrechoquant. Dans le brouillard de cette nuit trop courte, immédiatement envahie par l'angoisse en reprenant conscience de ce qui m'attendait, j'ouvris la fenêtre d'où provenaient ces bruits. Il y avait là effectivement toute une tripotée d'enfants chahutant, courant dans tous les sens, s'attrapant, jouant à chat, les uns sur des fauteuils électriques, d'autres avec des cannes....
J'étais là, époustouflée, découvrant avec stupeur ces enfants si malmenés par leur naissance et qui débordaient de joie de vivre. Rien ne semblait les arrêter, ils étaient comme tous les enfants qui peuvent enfin, pendant cette pose entre deux cours, laisser leur énergie exploser à l'air libre.
Qu'ils étaient loin de ce carcan où nous nous plaisons à les enfermer.
Ils venaient de m'ouvrir les yeux sur un univers totalement inconnu de moi, "La Planète Orange", dont Catherine se fait l'écho là.
Je somnolais lorsqu'une infirmière gentiment me proposa d'aller me reposer dans un lit à la maison des parents. Il y avait une chambre de libre, j'y serais mieux pour prendre des forces pour la suite qui s'avérait délicate.
Epuisée je m'allongeais dans un lit sentant bon les draps propres, le silence me plongea dans un sommeil sans rêve.
Je fut réveillée par un brouhaha étonnant. Des rires d'enfants, des cris de cour d'école, des sons s'entrechoquant. Dans le brouillard de cette nuit trop courte, immédiatement envahie par l'angoisse en reprenant conscience de ce qui m'attendait, j'ouvris la fenêtre d'où provenaient ces bruits. Il y avait là effectivement toute une tripotée d'enfants chahutant, courant dans tous les sens, s'attrapant, jouant à chat, les uns sur des fauteuils électriques, d'autres avec des cannes....
J'étais là, époustouflée, découvrant avec stupeur ces enfants si malmenés par leur naissance et qui débordaient de joie de vivre. Rien ne semblait les arrêter, ils étaient comme tous les enfants qui peuvent enfin, pendant cette pose entre deux cours, laisser leur énergie exploser à l'air libre.
Qu'ils étaient loin de ce carcan où nous nous plaisons à les enfermer.
Ils venaient de m'ouvrir les yeux sur un univers totalement inconnu de moi, "La Planète Orange", dont Catherine se fait l'écho là.
1 commentaire:
handicapés ou pas ce sont surtout des enfants qui rient et qui jouent. A l'adolescence, c'est la drague !
Quand je vais aux fêtes de fin d'année de l'école de Yo, je suis toujours impressionnée par cette joie de vivre qui est présente à chaque instant.
Je t'embrasse
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