vendredi 16 mars 2007

bulletin du soir

Mon second enfant est né malade, gravement malade. Déjà pendant la grossesse je sentais que quelque chose n'allait pas. Je n'aurais pas su dire quoi, mais ce malaise était suffisamment présent pour que je fasse une amniosynthèse qui n'a rien révélé. Après sa naissance, les premières semaines, éprouvantes parce que seule à me faire un sang d'encre, je n'ai presque pas dormi et lui non plus. C'est à deux mois que le diagnostic a été posé, suivi aussitôt par une première lourde opération.
Nous avons passé plusieurs années douloureuses, ma fille aînée avait tout juste 6 ans.


Comment élève t-on un enfant que l'on a tellement souvent failli perdre ? Savoir respecter son besoin d'indépendance, l'aimer sans l'étouffer, garder un rôle d'éducateur. Cela semble parfois tellement dérisoire au regard de tout ce qu'il a enduré.
Avant-hier nous avons reçu son bulletin, il est au lycée, très mauvais bulletin.
Sur le moment....... j'étais furieuse et tellement triste. Je me demande toujours le pourquoi de ces résultats. Où ai-je failli ? Qu'est ce qui fait qu'il a tant de mal à suivre en cours, alors que réellement il est ouvert, intéressant, cultivé, intelligent ?
Lorsque je rencontre ses profs, ils sont tous unanimes pour dire qu'il a toutes les facultés pour réussir, qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'il soit en tête de sa classe. Je n'arrive pas à l'aider à avoir le déclic pour s'y mettre.
Pour l'instant je choisi de laisser la main à un prof particulier, pour qu'il lui donne une méthode, une rigueur, une assurance. Je lui demande aussi d'abandonner un temps ses jeux sur internet et la télévision. Qu'il redécouvre la lecture, et pas seulement celle du Sciences&Vie Junior. Qu'il se tourne un peu plus sur la vie extérieure en somme.
Je ne peux pas occulter le démarrage de sa vie, je ne le surprotège pas, mais il me serait impossible de supporter que nous soyons fâchés longtemps. Je vais résister à son charme, rester ferme sur mes décisions. J'aimerais qu'il découvre le plaisir des jours tranquilles où les contrôles ne sont plus cauchemars assurés.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis moi aussi née avec des tas de problèmes sérieux et ma mère s'est longtemps sentie coupable. Et j'ai été une très très mauvaise élève au lycée! Heureusement que la vie continue et nous permet à tous de changer et de nous améliorer et de voir la vie sous de nouveaux angles...

Bon courage à vous tous!

Valérie de Haute Savoie a dit…

Toi ????? Mauvaise élève ? Je n'en reviens pas ! En tout les cas merci de me mettre du baume sur le coeur.
Tu sais, je ne suis pas étonnée que tu ais eu une enfance difficile, c'est ton humanité qui te trahit ;-)

Anonyme a dit…

Haha, j'étais vraiment horriblement nulle et paraisseuse, même pendant mes premières années de fac! En fait, c'est seulement quand j'ai découvert (tout à fait par hasard) ce que je voulais faire de ma vie que j'ai commencé à bosser sérieusement... il y a 7 ans...

Faudra que je raconte tout ça sur mon blog un de ces quatre, tiens ;)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Oh oui raconte, les expériences lues dans les blogs m'ont énormément apportée.

Anonyme a dit…

mmm, les profs disent qu'il peut etre en tete de classe ? Dans ce cas la, faut peut etre pas trop s'inquieter.
Tout d'abord, il faut savoir que l'ecole aujourd'hui ne sert quasiment a rien. Elle faillit deja a enseigner un minimum de calcul mental et les bases de la lecture a la plupart des eleves. Pour s'en convaincre, allez lire les commentaires des articles des grands journaux francais sur leur version en ligne. C'est effarant. Les resultats scolaires ne sont donc pas une bonne mesure du futur d'un jeune, meme si helas en France, certains sont trop attaches aux diplomes.
Ensuite, si votre adolescent a au moins une passion dans la vie, il n'y a pas de raison qu'il ne reussisse pas plus tard. Certains talents s'eveillent plus tard. Un de mes amis a fait 5 ans au lycee, 2 redoublements, ca ne l'a pas empeche d'etre directeur d'un service informatique aux USA dans la Silicon Valley et de gagner 120 000 $ par an.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Merci "anonyme" de votre réponse, que je ne vois qu'aujourd'hui. Je crois que je réagis en raison de l'épouvante qu'a été pour moi toute ma scolarité. Vos paroles sont rassurantes tout comme celles de Dr CaSo. Merci

antagonisme a dit…

Il ne faut pas trop s'inquiéter des résultats scolaires, en fait, même si c'est difficile. Les résultats ne sanctionnent que la réussite dans un système, et pas la personne ou ses capacités réelles. Evidemment, de bons résultats et une brillante adaptation sont toujours plus tranquillisants et agréables...mais pas nécessairement significatifs. Un enfant avec des résultats moyens ou décevants peut néanmoins très bien acquérir des connaissances, mais pour des raisons diverses il ne transforme pas ses acquisitions en bonnes notes. Cela ne veut pas dire qu'il faut lâcher ou laisser un enfant ne rien faire. les commentaires des enseignants sont très importants, s'ils disent que ton enfant suit et qu'il est intelligent, c'est bien (ce qui serait ennuyeux, c'est qu'ils pointent plusieurs difficultés). Moi, qui suis prof, je vois très bien que les bons résultats proviennent d'enfants orgueilleux, volontaires, ou au contraire sur-adaptés. Il faut faire confiance à l'être humain : beaucoup d'enfants suivent, donc acquièrent des connaisances, mais n'ont pas l'esprit de compétition et se moquent d'avoir d'excellents résultats; et puis, le jour où ils le décident, le jour où ils en ont besoin, ce qu'ils savent se met en place et ils sontalors capable d'utiliser leurs connaissances. Tout est une question de choix.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Tu pointes ce qui effectivement semble lui correspondre. Pour l'instant il se moque éperdument d'être en tête de classe. Moi j'ai juste craint qu'il soit pénalisé par ses résultats assez catastrophiques et que du coup il redouble (pour avoir redoublé et vu la dégringolade qui en est découlée, cela m'a fait peur) Les cours de maths l'ont remis d'aplomb et il passe en 1ère.
Merci pour tes réflexions qui d'une part me rassurent et qui me font aussi réfléchir à ma réaction.