mardi 6 mars 2007

fil

Cela fait trois jours de suite qu'au moment où je vais m'installer sur mon portable pour éventuellement écrire un nouveau message, on me téléphone. Premier coup de fil, ma mère... une heure... je raccroche... puis ma sœur... deux heures et demi..... je suis morte !
Le lendemain ma belle sœur que j'aime, me passe un petit coup de fil léger, qui pourtant me stoppe dans mon élan. Puis le soir suivant, ma mère me rappelle une petite heure....Ce soir c'est mon père, plus concis, rapide, en forme... un quart d'heure !
Mon petit frère qui vient de déménager n'a pas encore de connexion internet et téléphonique... il ne m'appellera pas.
Je ne compte pas les appels de ma fille, qui même s'ils peuvent être longs, sont toujours un plaisir où nulle culpabilité sourde, nulle obligation de peser mes mots, nul risque de paroles mal interprétées ne vient parasiter la conversation.
Je fais une multitude de choses en téléphonant, je mets la vaisselle dans la machine, je prépare le repas, je trafique sur internet, il m'arrive même de repasser... et si vraiment la conversation s'éternise, je feuillète le journal laissant mon attention flotter, accrochant certains mots pour garder le fil et répondre à bon escient.
Parfois, si le téléphone sonne et que je n'ai pas envie de décrocher, je laisse sonner jusqu'au message et écoute, fautive, le correspondant s'identifier.... Il raccroche, je respire, j'ai gagné du temps. Mais je sais aussi, que plus tard, ces petits moments de liberté risquent de me faire regretter ces instants perdus, irrattrapables.

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