mercredi 30 mars 2011

compte à rebours

Vous ai-je dit que je partais en voyage ?

Inquiète, Chamade me suit, cherchant mon regard, quêtant une caresse. Elle se fait petite, ronronne pour se rassurer, tournant autour des valises, humant l'air chargé de l'angoissant parfum du départ. Le petit pipi de protestation est fait, sur le linge blanc qui me sert de pattemouille, puisque les valises sont fermées en prévention.
Elle ne sait pas la pauvre, qu'il lui est inutile de se faire un sang d'encre. Demain son grand amour, celui qui semble lui redonner toute son intégrité, vient prendre la relève. Pendant deux semaines elle l'aura pour elle seule, son G. merveilleux.

Là-bas me dit C., la chaleur est accablante, nul besoin de petite laine ou pantalon. Tongs fleuries, robe légère et  lunettes de soleil, voilà l'uniforme prévu.
Tant mieux, parce que nous allons trimballer des kilos et des kilos de bagages, tels de parfaits provinciaux (si ça ma fille, ce n'est pas un teasing d'enfer !!)

jeudi 24 mars 2011

pingui pingo pingo les noix

Eh ben flûte me dis-je en sortant de chez l'ophtalmo, comment vais-je annoncer à mon boulot que ces 15 jours en avril ne sont qu'un avant goût de deux semaines d'absence en mai ! Popo la guénago...

Le petit gravier qui irrite mon œil depuis quelques années vient de se trouver un nom, une chanson de mon enfance, bibelin, bibelo...

Pingui pingo pinguécula, un machin qui vient se ficher sur l'œil, et que je vais me faire enlever ou pas, tout dépendra de mes kilomètres de lecture sur internet, popo la guenago pingui, pingo. J'aurais dû mettre des lunettes de soleil... on ne m'avait pas dit qu'un des risques était justement ce foutu pinguécula...deux lièvres sont dedans l' grand bois...

Ainsi, ce n'était ni un glaucome (toujours cette faculté à m'inventer des perspectives catastrophiques) ni une brusque perte de vision (10 me dit l'ophtalmo, pas bougé depuis 6 ans...) juste ce machin mochou mais discret tout de même, puisque personne à part lui ne le voit, pingo la guenago, pingo les noix...
Alors... est ce que je le fais enlever (Oui oh oui me dit mon œil qui s'irrite chaque soir, d'épuisement - Nonnn non non me dit la voix qui évidemment envisage le pire du pire du pire) ne courrez jamais dans les bois, pingui, pingo, pingo les noix, après deux lièvres à la fois...



C'est pas tout ça, j'ai des bagages à finir moi !

mercredi 23 mars 2011

Ouh là !

Nous sommes à l'aéroport, JP arrivé avant m'attend tranquillement assis, la valise de C. et la valise cabine à ses pieds. Nous devisons avec légèreté... MAIS !! et nos bagages, nos bagages à nous ? Ah ? Il a oublié de les faire, la valise est à la maison, vide.
Une hôtesse qui passe par là me rassure, si je me dépêche j'ai le temps.
Je file, en courant, retrouve la voiture sur le parking, totalement coincée entre deux autres voitures, entourée de barrières, en pente, les escaliers relevés (? ). Pas grave, je pousse la petite voiture de sport verte de devant, celle un peu plus grosse et blanche de derrière, déboite, me faufile, sans peur dévale l'escalier de guingois, j'ai pas le temps, un avion à prendre, après tout on s'en fiche un peu de beugner l'avant,l'arrière, l'alentour.
Et pouf je suis à la maison, je cours d'une pièce à l'autre, il y a du soleil, les cerisiers sont tous fleuris, je grimpe quatre à quatre les escaliers raides menant aux chambres, vite vite, une robe, une culotte, dentifrice, serviettes de plage... Quel stress ! Allongée sous la couette j'ouvre les yeux, le cœur à cent à l'heure OUFFFF promis juré je ferai mes bagages à temps, je me rendors, et reprends la course, vite vite, une culotte, des croquettes, je cours, je cours...
Réveil... Six heures...Je suis é-pui-sée !

mardi 22 mars 2011

des petits riens

Le printemps cette année débute dimanche soir, mais la vraie première journée de printemps c'est lundi, soleil, magnolias fleuris, et Couleur 3 qui, à chaque fois que je prends la voiture, enchante mes oreilles. Au feu rouge je plonge mes mains dans mes poches, un coucou répond à un congénère, c'est la première fois cette année que je l'entends, qu'importe que ce soit dans le poste, j'ai une pièce qui traîne là... je serai riche cette année !

Samedi j'arpente les trottoirs, à la recherche de robes, sandales et autres produits de beauté pour C.. Sa valise déborde, intrigue fortement Chamade qui aimerait bien y faire un somme. Je m'arrête chez le coiffeur pour prendre rendez-vous, quelques mèches blondes, une coupe au carré bien nette, samedi prochain sera parfait, dernière ligne droite avant le départ.

Jeudi je vais chez l'ophtalmo montrer mon œil qui voit flou depuis un mois. Aurai-je le temps de me faire faire des lunettes pour apprécier Rodrigues avec netteté ?

Lundi, pare-brise gelé qui lentement fond sous les premiers rayons d'un soleil réjouissant. Le tee shirt bleu-vert doux que j'étrenne, me rappelle celui que je portais il y a si longtemps, un samedi lumineux. Première fois que je revoyais celui qui allait l'année suivante devenir mon compagnon de route.

Chaque matin à sept heures je lâche tout, allume la radio et démarre ma gymnastique. Une demie-heure quotidienne qui me donne une énergie que je croyais avoir oubliée. Troisième semaine, c'est fou comme de faire travailler ses muscles apaise les tensions.

vendredi 18 mars 2011

L'art de l'eau pour alerter

Ce matin, Vinvin me fait découvrir cette très belle vidéo, vraiment très belle...



Pour aller un peu plus loin que la vidéo, c'est ici.

jeudi 17 mars 2011

Aimer la vie !

Tiens me dis-je en sortant du parking, les forsythias sont en fleurs... mais la vie continue alors ?

Il me faut sortir de cette léthargie qui m'enveloppe depuis ce tsunami dont les vagues n'arrêtent pas de broyer les vies encore et encore, en boucle, sur les écrans de télévisions et d'ordinateurs. A quoi cela leur sert-il que je sois plongée dans l'attente, eux là bas qui se battent si dignement.            A rien !
La seule chose que je peux faire est d'envoyer un don, d'espérer que leurs vies soient sauves, qu'ils retrouvent un jour un chez eux dans leur pays et de continuer à vivre aussi.

Militer pour une énergie propre, faire attention à ne pas gaspiller l'eau, l'électricité, trier mes déchets, sourire aux autres, partager, aimer et respecter la vie, ne pas me plaindre... Je vais reprendre le cours de ma vie, respirer encore ce printemps qui, malgré la pluie, s'éveille doucement.

lundi 14 mars 2011

Tout va très bien Madame la Marquise

Tout va très bien, tout va très bien !
Pourtant il faut, il faut que je vous dise
On déplore un tout petit rien,
Un incident,
Une bêtise,
Une centrale, deux trois autres qui s'brisent.
Mais à part ça ,
Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien !

J'avais tout juste 20 ans, nous étions montés en troupe, manifester contre la centrale nucléaire qui devait se construire à Malville. Première vraie bataille contre les CRS, violente, meurtrière. Première fois que je bouffais des gaz lacrymogènes.
Je suis pétrifiée par les images qui tournent en boucle, la vague monstrueuse, qui dévaste tout, avançant inexorablement, l'onde qui brusquement enveloppe la centrale, puis l'explosion... sans gravité, aucune, rien à craindre, tout va bien mais...
Fuyez disent nos chers dirigeants, fuyez au bout de l'île... dérisoire face à une telle force...
Excusez-moi, j'ai ma gym à faire, un voyage à préparer... pourquoi donc mon café ce matin a t-il ce goût amer ?

vendredi 11 mars 2011

un autre

Je change mon fond d'écran au gré de mes rencontres sur internet et bien souvent c'est sur le blog d'Olivier, chercheur et photographe, que je pioche l'image qui me fera rêver.

jeudi 10 mars 2011

un bouquet

Cette journée de la femme me semble toujours aussi vaine, prétexte à se donner bonne conscience durant 48 heures avec force émissions frisant parfois l'indigence.
Moi, ce jour là, je suis allée m'offrir un bouquet de fleurs qui enchante mon bureau et fait plaisir à tous ceux qui y passent.

Hier soir nous avons eu, ma fille et moi, une longue conversation... nous préparons activement nos valises.
"Peux-tu, me dit-elle, rapporter quelques cerises fraiches que je puisse faire goûter à mon amie ce fruit qu'elle ne connaît pas ?"
Des cerises ma chérie, mais nous sommes tout juste au printemps. Celles que je pourrais éventuellement acheter n'auraient rien à voir avec la cerise gorgée d'été, rouge tirant sur le sombre, croquante et juteuse et sans doute viendrait-elle d'Afrique du Sud poussée sous une serre.

Chaque matin, enfin, je retrouve mes abdos et autres exercices faisant travailler mes muscles avec plaisir. Enfin dis-je, parce que cela fait plus de trois ans que ceux-ci avaient pris des vacances, de longues vacances.
Mais cela fait trois quarts d'heure en moins à passer sur mon ordinateur, ce qui explique aussi ces billets épars et légers (en intérêt).

Je vous laisse, j'ai encore tant de choses à faire avant de partir au bureau !

dimanche 6 mars 2011

en voilà un

Un petit détail qui convient bien au MPTS


La toute première chose que je fais en rentrant du bureau le soir, est de retirer ma bague et de l'accrocher au bec de l'oiseau. Depuis que je fais cela, je ne perds plus mon temps à la chercher dans tout l'appartement, l'angoisse au ventre de l'avoir perdue, oubliée je ne sais où ou jetée par mégarde. 

samedi 5 mars 2011

ROAAAAAHHHHH

Que marinelepen soit en tête des sondages pour dans deux ans, que johngalliano pète un câble dans le bistrot d'en face de chez mon frère pendant que d'autres en volent pour le cuivre, que le chômage baisse miraculeusement et que le bol de croquettes soit presque vide... ELLE S'EN FICHE !


Elle, ce qu'elle vient de découvrir et qui est autrement plus fascinant, c'est ce grand cadre noir !
Ce grand cadre noir que les zumains regardent le soir et qui depuis quelques jours montre des copains? qui ronronnent comme elle, rugissent comme elle lorsqu'elle a faim, se roulent par terre pour avoir des câlins... comme elle. COMME ELLE !


Comment voulez-vous après ne pas vous sentir le Maître du Monde !

vendredi 4 mars 2011

sale gosse.

Je suis allongée, bien calée dans les coussins, soirée The Good Wife.
Elle s'agite autour, pose ses pattes sur le bord du canapé, cherche mon regard, pousse des petits miaulements inquiets. Repart, se roule sur le tapis tel un gros lion prenant le soleil, me fixe intensément, semble par son regard m'interpeller.
Je m'en fous ma pauvre, je regarde un feuilleton, je me délasse, je t'adore mais je m'en fous.
Elle file à la cuisine, essaye d'ouvrir un placard, qui claque, puis comme une furie traverse l'appartement et revient, saute sur mon ventre, me donne un petit coup avec sa tête contre ma joue. D'un bond retombe sur le tapis, tente d'agripper mon regard.
Je suis idiote ou bien, elle est là, m'interpelle, je ne bouge toujours pas ?
Assise sur son arrière train, bien droite, elle a un truc dans la tête c'est sûr, et mon feuilleton perd de sa saveur à l'entendre miauler en me faisant les yeux doux.
Maintenant elle est postée au milieu du couloir, si je tourne légèrement la tête elle est là, pile poil dans ma vue, je ne peux pas la louper, je vais comprendre, elle le sent, elle ne perd pas espoir, c'est elle un point c'est tout.
Avant même que j'esquisse un geste elle est debout, frémissante, vibrante même.
ENFIN !
Je n'ai qu'à la suivre pour savoir ce qui l'affole tant... vers la cuisine... gamelle vide, léchée, brillante, nettoyée minutieusement, plus une croquette !

mercredi 2 mars 2011

laissez parler les p'tits papiers

J'étais absolument sûre de participer au fameux un mois pour tout savoir, il ne me restait qu'à trouver la ligne conductrice.
J'avais déjà raconté trente et un détails me concernant, trente et une bribes de mon enfance. M'est venue l'idée de réécrire avec du recul une page choisie au hasard d'un de mes journaux intimes.
Las, relire ces pages, la plupart pleines d'angoisse sur le futur, n'a fait qu'assombrir mes journées. C'est en cela que l'on constate qu'un blog n'a pas grand chose à voir avec un cahier sur lequel on décharge sa peine, sa rage et ses angoisses. Et même si ce qui y est écrit est vrai, une grande part est édulcorée ou simplement écartée, par pudeur.
J'ai horreur de me plaindre, il faut vraiment que je sois au bout du rouleau pour avouer que je ne vais pas bien. Or, dans mes journaux, bien que certaines fois je n'ai pas été très loin de jeter l'éponge une bonne fois pour toute, j'ai très souvent joué dans le registre du drame. Malheureuse j'étais, malheureuse je serai, la plus grande incomprise de l'univers tout entier.
Fatiguée de naviguer dans une mer agitée et sans plage pour m'y reposer, j'ai un jour posé mes fesses sur l'auguste divan d'un psychanalyste qui m'a permis de trouer les nuages sombres plafonnant en permanence au dessus de moi. J'ai continué à noircir des pages en racontant quelques temps encore mes malheurs, la plume s'est faite plus légère jusqu'à ce que je referme mes cahiers papier et ouvre ici un espace bien moins gris et plein de mes souvenirs devenus, avec le recul, remplis de gaîté.
Je n'aime pas ressasser, je crains toujours de raconter deux fois la même chose bien que la tentation est grande parfois de ressortir un ancien billet vraisemblablement passé aux oubliettes. C'est pour cela aussi que ce un mois pour tout savoir se fera certes, mais sans moi.
Peut être que si je trouve une idée je prendrai le train en marche, mais je crois bien que je vais me contenter de lire les courageux et surtout de préparer mon voyage enchanté sur l'île de C.