lundi 19 mai 2025

Pour ne pas oublier - 1

 Fin novembre, un matin, son bras avait décidé de ne plus bouger. Certes depuis quelques jours il avait mal aux épaules, mais là, le bras, plus rien, juste la main qui lui servait encore au bout de ce bras semblant mort. Il ne s'était pas plaint, mais l'avait dit en passant à un de ses petits enfants au téléphone, qui lui, l'avait répété à son père, mon petit frère. Etait-ce un AVC, un infarctus ? Mon frère avait immédiatement pris les choses en main, urgences, scanner, et le long parcours avait commencé. Nous étions fin novembre.

Le 5 décembre nous avons eu non seulement la confirmation que ce n'était ni un AVC, ni un infarctus, ni simplement de l'arthrose, mais un cancer, généralisé. Sans connaitre l'origine, mais une sacrée merde que les médecins prévoyaient d'attaquer avec de la radiothérapie, mon père étant tout de même très âgé, la chimio l'aurait trop affaibli. Les examens de la prostate étaient parfaits, son cancer datant de plus de 15 ans n'était même plus considéré en rémission, mais totalement guéri. Plus tard nous apprendrions que c'était bien de la prostate que ce deuxième cancer était parti, pas le même, pas hormonal comme celui que Jo Biden affronte en ce moments. Un cancer neuro-endocrinien qui on ne le saura que mi janvier, ne lui laissait aucune chance. Mais nous étions encore plein d'espoir, notre père étant un Warrior, après avoir surmonté moult problèmes de santé graves, il était évident qu'il terrasserait ce cancer aussi.

Il a été entendu que pour soulager ma soeur parisienne, nous nous relayerions à Paris pour les accompagner dans ce que nous supposions un parcours médical un peu long mais miraculeux. 

Nous avons réussi tout de même à nous retrouver tous, en Alsace pour fêter Noël. Papa a dû rentrer un peu plus tôt, juste avant la nouvelle année, pour aller faire la biopsie qui déterminerait non seulement d'où était parti ce foutu cancer, mais également le traitement. Rendez-vous avec le radiothérapeute qui expliqua longuement à papa comment se passeraient les séances. Il était partant, absolument, la vie pour lui était si importante, il avait encore envie de découvrir, d'apprendre, d'aimer maman.

C'était le 16 janvier que je prenais ma garde. Entre temps papa était tombé un soir, alors qu'il voulait débarrasser la table, une soupière prise avec son bras défaillant... il s'était ouvert l'arrière du crâne. Mon frère avait fait venir les pompiers, direction les urgences, pour le recoudre.  Il avait été décidé qu'ils le garderaient puisqu'il avait chopé ce foutu VRS dont toute la famille d'ailleurs avait également hérité. Mais nous étions en pleine épidémie de grippe, les hôpitaux étaient saturés, et malheureusement pour lui, le seul pouvant l'accueillir était un hôpital à Vitry sur Seine, pas du tout adapté pour sa pathologie.

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